Sondage : le poker de la division

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Au jeu des sondages, chaque camp choisit son champion et, s’il faut faire des choix difficiles, chacun se reporte sur sa droite. Le grand perdant est toujours le même : la gauche.

L’institut de sondages Ipsos vient de publier son baromètre politique de mars. Il demande aux « Français » s’ils seraient satisfaits ou mécontents de l’élection à la présidence de la République de 23 personnalités. Le palmarès est sans surprise. Au-dessus de 30%, le trio de tête de la satisfaction est à droite : Bardella, Philippe, Le Pen. La gauche est largement derrière, avec un quatuor compris entre 15 et 19% : Hollande, Glucksmann, Cazeneuve et Ruffin. Quant à la palme du mécontentement (plus de 50%) elle est donnée à cinq noms : Mélenchon, Zemmour, Hollande, Bayrou et Tondelier.


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Chaque mouvance choisit dans son vivier : Mélenchon et Ruffin pour les insoumis (mais Hollande est en troisième position !) ; Hollande et Glucksmann pour les socialistes ; Philippe et Attal pour les macronistes ; Retailleau et Philippe pour les LR ; Le Pen et Bardella pour les RN. Les écolos seuls se distinguent en plébiscitant Mélenchon et Ruffin et en plaçant Tondelier en quatrième position seulement.

Dans chaque groupe, on sait donc où vont les préférences. On voit aussi où sont les répulsions les moins fortes. À gauche, on déteste moins Glucksmann et, s’il faut choisir quelqu’un de droite (en cas de second tour ?), c’est Philippe qui tient la corde. Du côté des macronistes, Cazeneuve et Glucksmann sont les moins rejetés. Mais chez les LR, Bardella est dans le peloton de tête et Le Pen dans le milieu du tableau.

La société n’est certes pas à droite, mais la politique va pour l’instant dans un même sens : l’attractivité est d’abord à droite et, si la répulsion est partagée, elle touche la gauche bien plus que la droite.

Un sondage n’est… qu’un sondage. Il n’est pas une boule de cristal. Celui-là résonne pourtant avec ce qui n’est pas une simple conjecture mais une chaîne de faits, de dimension mondiale. La société n’est certes pas à droite, mais la politique va pour l’instant dans un même sens : l’attractivité est d’abord à droite et, si la répulsion est partagée, elle touche la gauche bien plus que la droite.

À la fin des années 1970, le socialisme français a dépassé un communisme français qui n’a ensuite cessé de décliner, figé dans l’angoisse d’une identité menacée. La gauche est devenue majoritaire en 1981, mais le PS devenu hégémonique n’a pas résisté à la vague libérale et la droite en a été revigorée. En 2017, le flanc gauche de la gauche s’est trouvé archi-dominant avec Mélenchon mais la gauche dans son ensemble est à la peine et la droite s’est droitisée.

Chaque force à gauche peut toujours rêver qu’elle est capable, à elle seule, de porter son camp à la victoire d’un second tour présidentiel. À ce jour, tout indique que la probabilité de réussite est plus que faible. Le choix de la division à gauche relèverait donc au mieux du poker, où l’esbrouffe compense parfois la médiocrité des cartes. Or, dans les mois et les années qui viennent, c’est un très possible cataclysme démocratique qui se profile. Le temps est-il encore au poker ?

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