Manifs en Israël : il n’y qu’en France que Netanyahou est un saint

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Depuis des semaines, les manifestations contre le gouvernement prennent de l’ampleur. Les Israéliens exigent à des élections anticipées, un cessez-le-feu immédiat, ainsi que la libération des otages toujours détenus par le Hamas.

Dimanche 5 mai se sont tenues, au Caire, des négociations portées vers un projet de trêve et la libération des otages. Mais Benyamin Nétanyahou a réitéré : sous sa gouvernance, l’État hébreu « ne capitulera pas » face au Hamas. Les négociations ont échoué puisque les demandes du mouvement islamiste palestinien ont été rejetées. Le même jour, l’armée israélienne annonce avoir fermé un autre point de passage vers l’enclave palestinienne, celui de Kerem Shalom.

Un refus vivement critiqué par le peuple israélien. Si ce dernier avait déjà manifesté son désaccord quant à la politique de son gouvernement, dimanche 5 mai des manifestants sont restés assis sur la rue Begin à Tel Aviv pendant plus d’une heure après avoir défilé dans la ville. Ils exhortaient leurs représentants, auxquels ils ne veulent plus se référer, à renoncer à lancer une incursion dans la ville de Rafah (poste-frontière qui permet de passer de l’Égypte à Gaza), à aller au bout des négociations pour un cessez-le-feu immédiat et la libération des otages en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Un pouvoir sourd, un peuple ignoré

Certains d’entre eux estiment qu’Israël tente de nuire aux négociations visant à obtenir une trêve, puisque le groupe islamiste a accepté la proposition de cessez-le-feu présentée par le Qatar et l’Égypte, quand le gouvernement israélien n’est pas propice aux compromis. L’enjeu principal réside dans l’abandon du gouvernement israélien de sa promesse faite à lui-même, c’est-à-dire : l’éradication du Hamas. Sept mois de conflit, des dizaines de milliers de morts, un génocide filmé et documenté, une pression médiatique internationale, mais le Hamas n’est toujours pas démantelé et le massacre continu. Un désaveu sur lequel Israël ne semble pas encore prêt à revenir en dépit des adjurations de son peuple.

Le peuple israélien s’est opposé et l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) a alerté sur X : « L’interruption continue de l’entrée de l’aide et des approvisionnements en carburant au point de passage de Rafah mettra un terme à la réponse humanitaire critique dans la bande de Gaza ». Puis l’organisme onusien a souligné que la famine palestinienne « s’aggravera si ces voies d’approvisionnement sont interrompues ».

Néanmoins, le pouvoir israélien fait fi des protestations de ses électeurs puisque son armée annonce ce 7 mai au matin, avoir pris « le contrôle de la partie palestinienne du point de passage » de Rafah. La Défense civile dans la bande de Gaza fait déjà état de « nombreux morts ».

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13 commentaires

  1. lecteur le 8 mai 2024 à 08:12

    Il faudra m’expliquer pourquoi peu des « journalistes » français citent le quotidien israélien Haaretz ou le site +972 ? Est-ce parce que ce qu’ils disent du comportement d’Israël, entendu au sens d’état, ne correspond pas à la propagande officielle en France ?

    • Lilith Jerusalem le 9 mai 2024 à 09:28

      Rien n’est comparable. Le site +972 est un site anti-sioniste radical. Dans le journal Haaretz on peut trouver tout ce que l’on recherche. Contrairement aux journaux français c’est un journal pluriel. Mais les journalistes étrangers aiment n’y puiser que les sources critiques voire radicales. C’est l’éternel « entre-soit ».

  2. Frédéric Normand le 8 mai 2024 à 10:52

    Il n’est pas possible de négocier avec un adversaire dont on veut la destruction : la position d’Israël face au Hamas ferme donc la porte à toute issue négociée du conflit. Ce qui en résulte est dans la logique guerrière.

  3. Frédo le 8 mai 2024 à 11:28

    Rapporter le nombre des manifestant-e-s à celui des colons (je ne sais pas le décliner au féminin, mais nulle doute que la chose existe même si le mot fait défaut) donnerait une image plus factuelle de la réalité politique du « peuple israélien ».

  4. Sylvie-Michka le 8 mai 2024 à 14:16

    Il faut absolument regarder sur Arte le film (en deux parties) d’Avi Mograbi, cinéaste israélien anti-sioniste, qui endosse le rôle d’un docte expert en stratégie militaire, aveugle aux souffrances engendrées par l’application d’un manuel d’occupation sans concessions. Adoptant une narration chronologique, son film fait intervenir d’anciens soldats de différentes générations, qui racontent les exactions qu’ils ont commises sous l’uniforme de Tsahal ou auxquelles ils ont assisté, encouragés par leurs supérieurs : arrestations, tortures, perquisitions, punitions collectives, expropriations, destructions de maisons… Des images d’archives étaient et recoupent ces témoignages et dévoilent les dessous d’une occupation des territoires palestiniens qui perdure depuis cinquante-quatre ans, condamnant tout espoir de paix.
    https://www.arte.tv/fr/videos/RC-022356/les-54-premieres-annees/

  5. HLB le 8 mai 2024 à 14:18

    Rectification du titre: « il n’y a qu’en France que Nétanyahou est considéré comme un saint ». En fait, il fallait lire: « il n’y a qu’en MACRONIE, etc, etc… ». La manière similaire qu’ont ces 2 sinistres personnages de considérer les Peuples, explique la dévotion des macronistes pour la « cause » des sionistes de Nétanyahou. Qui se ressemble s’assemble.
    Malheureusement, cet alignement servile sur cet Etat génocidaire déborde les frontières de Renaissance: LR, le RN, Reconquête, le PS/Place Publique, et même le PC, avec Fabien Roussel et Christian Picquet, font, de fait, allégeance à ce régime. Au nom de la « lutte contre l’antisémitisme » …. Humour !
    Pour ma part, je ne vois pas ce qui devrait nous complexer et nous inhiber à dénoncer un génocide en cours, qu’il soit l’œuvre de la mouvance sioniste, islamiste ou autre fléau….
    La censure est déjà largement répandue, notamment au pays des Droits de l’Homme. On ne va pas, en plus, s’auto censurer !

  6. Lilith Jerusalem le 9 mai 2024 à 09:23

    Il est très délicat d’écrire un article sur un pays et une nation (le peuple juif, la nation israélienne) quand on ne les connait pas (ce qui semble évident à la lecture de votre article). Si votre but est d’instrumentaliser un tragique conflit « lointain » pour parler de soi-même, du conflit d’identité existant dans les territoires de la France, alors parlez-en directement sans évoquer Israel, contentez-vous de parler de la France qui depuis trop longtemps fonce dans le mur.
    Si vous parlez des Juifs de France, alors n’en parlez jamais sans oublier que 80% de cette population est réfugiée ou descendante de réfugiés de moins de 2 générations: des pays arabes, de l’Europe de l’Est ou du communisme. Si l’objet de cet article est de traiter d’Israel, alors parlez-en avec savoir et sérieux en évitant les médiocres compilations de sources engagées, surtout si elles proviennent du Hamas ou de leurs propagateurs.
    Exemple: « Certains d’entre eux estiment qu’Israël tente de nuire aux négociations visant à obtenir une trêve, puisque le groupe islamiste a accepté la proposition de cessez-le-feu présentée par le Qatar et l’Égypte ». Ignorez-vous que le Hamas a changé les termes de l’accord et de façon dramatique? Non seulement cet accord ne portait que sur la libération de 33 otages vivants sur les 131 qu’il détient, mais que le Hamas a rajouté sur la liste des 33 otages vivants les termes « ou morts ». C’est tout simplement inadmissible pour quelque sensibilité politique que l’on soit! Votre devoir était de dire que le Hamas n’a pas accepté cette proposition et qu’il l’a dramatiquement modifiée afin qu’Israel la rejette. Ca c’est du journalisme!
    Vous parlez de massacre, de génocide, bref, on est en plein 3e Reich avec un retournement paradoxal de la victime! (ce n’est pas la 1ere fois que la France utilise ce stratagème cf. le génocide tutsis). C’est une autre façon de réhabiliter les idéologies antisésémites. N’oubliez pas qu’il a fallu quelques jours à l’ONU dénoncer Israel après le massacre du 7 ocrobre sans la moindre dénonciation de ce même massacre, à ce jour. N’oubliez pas qu’il a fallu 55 ans à l’ONU pour reconnaitre la Shoa.
    Quant au soutien massif des gauches au mouvement terroriste Hamas (explicite ou non) et son engagement tout aussi massif contre le peuple juif, il est largement documenté et marquera probablement une grande décadence. Il y a quelques personnes courageuses telles que ces femmes musulmanes: Abnousse Shalmani, Sophia Aram, Sonia Mabrouk, qu’elles servent d’exemples!

    • HLB le 9 mai 2024 à 12:23

      En quoi s’émouvoir et s’indigner du sort des populations civiles palestiniennes, et leur manifester notre soutien, impliquerait il d’être favorables au Hamas ? Ce mouvement, coupable de crimes de guerre est, je vous le rappelle, la « pure » création de pays amis d’Israël, comme le Qatar. Et d’Israël lui-même (dont Nétanyahou), pour torpiller le Fatah, jugé trop laïc.
      Quand j’entends certains mouvements extrémistes pro-Israël oser qualifier la France de pays anti-juifs, qu’il faudrait fuir de toute urgence, j’hésite entre indignation et envie de rire, devant cet « humour juif » très spécial. Car la France, du moins son gouvernement, est largement plus pro sioniste que la plupart des autres pays d’Europe. Exemples:
      -la tour Eiffel, décorée des drapeaux français et israélien….mais pas palestinien….
      -la ligne éditoriale de l’immense majorité des média, qu’ils soient télévisuels, radiophoniques ou presse écrite. Les populations civiles palestiniennes n’y sont évoquées que comme un chiffre de morts, qui évolue de jour en jour, et qui est égrené sans affect. Du bétail, sans existence réelle….
      -les manifs « contre l’antisémitisme »( les guillemets s’imposent), d’office autorisées et protégées par la police, malgré la présence systématique d’activistes sionistes violents. Alors que les manifs en soutien aux civils palestiniens sont soit réprimées par la police, soit carrément interdites.
      -a propos des « grands » média, il est logique qu’ils soient favorables à Nétanyahou: soit ils sont la propriété des 9 milliardaires, soit ils sont contrôlés par l’Elysée et Matignon (média publics). Pour les journalistes, le choix réside entre encenser Nétanyahou et sa politique, ou prendre la porte !
      -la criminalisation, par justice interposée, des mouvements et personnes qui s’indignent du sort des civils palestiniens. Avec toujours cette vieille grosse ficelle, usée jusqu’à la trame, de confusion systématique entre anti sionisme et antisémitisme. Indignation artificielle, et radotée dans le seul but de décrédibiliser l’adversaire. Pas joli joli, comme procédé, au lieu d’assumer que Nétanyahou, Tsahal et les colons juifs israéliens ont décidé sciemment d’éradiquer les populations civiles palestiniennes. Et non le Hamas en lui-même, leur création, comme ils tentent maladroitement de le faire croire à l’opinion publique internationale.
      Enfin, ce qui me frappe moi, petit Français favorable à la Paix, à la fois anti sioniste et anti islamiste radical, c’est cette capacité qu’ont les colons, l’armée israélienne , le gouvernement Nétanyahou et, hélas, de nombreux israéliens « de base » aussi, à n’éprouver aucune empathie envers un autre Peuple voisin, qui, après 75 ans de colonisation sans relâche (!!), subit aujourd’hui un génocide planifié. S’ils sont les descendants des rescapés de la Shoah, ils devraient, au contraire, être sensibilisés à cette horreur ! Et refuser d’y participer ou d’en être complices !
      Tout ceci ne me renvoie pas une belle image d’Israël. Encore moins de la cause sioniste ! Désolé….

      • Lilith Jerusalem le 10 mai 2024 à 11:11

        Il y a 2000 ans, un Juif déclarait: « les Juifs sont les ennemis des hommes et l’ennemi de dieu » (Paul). Il a créé une Eglise, le christianisme, dont le fondement était d’être le « verus Israel » tandis que les Juifs sont acculés à une place de « peuple inauthentique ». Ils sont accusés d’avoir tué Jésus/dieu, d’être un « peuple déicide ». Sous une autre forme l’islam a repris ses propos « les Juifs tueurs de prophètes ».
        Sous sa forme laique, cette persécution des Juifs, s’est muée en antisémitisme au XIXe siècle, parfois plus radicale encore que l’antijudaisme, tant dans les milieux nationalistes, bourgeois ou socialistes. Marx écrit: « Quel est le fond profane du judaïsme ? Le besoin pratique, l’utilité personnelle. Quel est le culte profane du Juif ? Le trafic. Quel est son Dieu profane ? L’argent. Eh bien, en s’émancipant du trafic et de l’argent, par conséquent du judaïsme réel et pratique, l’époque actuelle s’émanciperait elle-même. » Complotiste également, en 1848 il accuse les Juifs en Hongrie d’avoir pris la tête de la contrerévolution alors que le gouvernement va collectivement les punir pour avoir pris part à la révolution.
        Bref, il a fallu beaucoup de tentatives pendant 2000 ans (Shabbatai Zvi…) pour que notre peuple puisse enfin redevenir libre sur sa terre.
        Vos propos dénient en moi ma qualité d’homme libre et ma qualité de peuple libre. Ces 2 termes du contrat n’étant pas remplient, aucune discussion entre nous n’est possible.
        Au revoir!

        • HLB le 10 mai 2024 à 16:14

          Ne nous méprenons pas: je n’ai rien contre LES Juifs, ni LES Arabes, en tant que tels. Je regrette simplement la puissance de leurs organisations fanatisées respectives, soit sionistes ultra, soit islamistes haineux, qui refusent à l’Autre le droit de vivre sereinement. Il est quand même singulier que 2 Peuples à ce point empreints de religiosité acceptent globalement qu’un tel degré de haine soit atteint ! La religion étant censée impliquer Amour et compréhension !
          Dans ce drame, permettez moi de réserver mon empathie aux populations civiles, toujours victimes de tous les conflits (Ukraine/Russie). Et non à des assassins comme Nétanyahou, ses colons, son armée. Ni aux terroristes du camp d’en face, tout aussi détestables !
          Il est dommage que vous vous mépreniez sur ma vision de ce drame….



    • Frédéric Normand le 9 mai 2024 à 13:23

      Le Hamas est un mouvement terroriste qui a exclu toute solution négociée. Pour autant il n’est pas engagé contrele peuple juif. Il est engagé contre Israel.

      • Lilith Jerusalem le 10 mai 2024 à 16:24

        1. Séparer le Juif du sionisme est une absurdité. Le judaisme prie 3x par jour pour notre retour à Sion, c’est-à-dire à Jerusalem.
        2. chapitre 7 de la Charte du Hamas (un exemple parmi tant d’autres): « L’Heure ne viendra pas avant que les musulmans n’aient combattu les Juifs (c’est à dire que les musulmans ne les aient tués), avant que les Juifs ne se fussent cachés derrière les pierres et les arbres et que les pierres et les arbres eussent dit : ‘Musulman, serviteur de Dieu ! Un Juif se cache derrière moi, viens et tue-le. Un seul arbre aura fait exception, le gharqad [Sorte d’épineux] qui est un arbre des Juifs » (hadîth rapporté par al-Bukhârî et par Muslim).
        3. je vous reporte aux dires d’Hilary Clinton https://fr.timesofisrael.com/hillary-clinton-les-etudiants-americains-ont-ete-nourris-de-propagande-anti-israel/

        • Frédéric Normand le 10 mai 2024 à 21:46

          Effectivement c’est une absurdité : tous les Juifs sont sionistes. C’est ce qui rend floue la frontière entre antisionisme et antisémitisme. Ainsi celui qui se dédlare antisioniste est constamment obligé de se justifier pour écarter des accusations à ses yeux calomnieuses.

          Le passage que vous citez de la charte du Hamas est d’une rare imbécillité. Il augure mal du reste : après avoir écrit cela, il est difficile de rédiger quoi que ce soit d’intelligent. Mais le Hamas ne peut avoir une volonté d’extermination planétaire : il s’estimerait alors fondé à agir sur des territopires où il n’a aucune légitimité. En fait dans le texte il faut entendre par ‘Juifs » les Juifs israéliens, qui constituent, de loin, la plus forte majorité d’Israël, Etat qui par ailleurs se définit comme Etat juif. Le texte du Hamas n’en est pas moins abject. On ne peut pas négocier en vue d’un accord politique avec une telle organoisation. Elle ne peut que rendre les armes.

          En face, il n’y a pas un troupeau de bisounours le coeur sur la main. Ce n’est pas le genre de Tsahal. Hillary Clinton, malgré son expérience de Secrétaire d’Etat, se trompe – ou nous trompe – quand elle laisse entendre que l’échec de la fondation d’un Etat palestinien est imputable à Arafat. Non. La constante absolue, le point fixe non négociable, d’Israel est qu’un tel Etat ne verra jamais la jour.



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