La paix de Trump ou la guerre de Biden : merci, non merci
Au jeu de la guerre juste et de la paix infâme, celui qui gagne, ce n’est jamais celui qui tient l’arme.
Après le choc de l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis, chacun tente d’analyser et d’expliquer pourquoi, comment et, visiblement, les leçons n’ont pas encore été tirées. À force d’accumuler les défaites sur des petits détails, c’est le sort du monde qui est en jeu. Et il y a de quoi s’inquiéter.
TOUS LES JOURS, RETROUVEZ L’ESSENTIEL DE L’ACTU POLITIQUE DANS NOTRE NEWSLETTER
Car désormais, c’est de la paix (et donc de la guerre) dont il est question. En Europe comme au Proche-Orient. On n’en est plus à savoir si Kamala Harris a menti au sujet de son travail à McDonald’s ni à regarder Donald Trump s’exhibant dans un fast-food en train de faire cuire des frites !
La paix, d’abord. C’est Donald Trump qui l’incarne. Du moins son espérance. Le président élu peut se targuer d’avoir à son palmarès le retrait des troupes américains d’Afghanistan, d’Irak ou de Somalie. Une décision prise à la toute fin de son premier mandat. On ne cherchera pas à savoir s’il l’a fait à des fins électoralistes, si cela a été « bien fait ». Son électorat ne retient qu’une chose : Donald Trump sauve des enfants américains de la mort dans des guerres lointaines et inutiles.
Donald Trump peut parler avec Vladimir Poutine et Benyamin Netanyahou et réussir l’exploit d’accoler son nom à un idéal : la paix. C’est une victoire.
Pour Gaza, là encore durant son premier mandat, Donald Trump avait un « plan pour la paix ». Pour l’Ukraine, il se targue de mettre fin au conflit en 24 heures. La paix à la sauce Trump est simple : la paix par la force, chacun dépose les armes et la nouvelle frontière se trace là où la guerre l’a menée. Pour Kiev, cela revient à renoncer à la Crimée et au Donbass, pour les Palestiniens, à vivre dans un champ de ruines.
Cette paix ne vaut pas grand chose – François Hollande parle à juste titre de « capitulation » –, mais Donald Trump peut parler avec Vladimir Poutine et Benyamin Netanyahou et réussir l’exploit d’accoler son nom à cet idéal. C’est une victoire.
Car en face, que font les Démocrates et plus particulièrement le président sortant Joe Biden ? La guerre. Il donne ainsi l’autorisation aux Ukrainiens d’utiliser des missiles longue portée contre des cibles militaires en Russie… Une possibilité immédiatement exploitée par Volodymir Zelensky et qui constitue une première depuis le début de la guerre.
Anticipant la volonté de Donald Trump de négocier un plan de paix – qui ne sera rien d’autre qu’un plan de capitulation de l’Ukraine que Zelensky sera obligé d’accepter sous peine de se voir retirer l’aide militaire et humanitaire américaine –, l’administration Biden semble vouloir donner à Kiev une ultime possibilité pour que le rapport de forces avec le Russie ne soit pas complètement à son désavantage… comme il risque de l’être à partir de janvier 2025.
Ceux qui ont voté Trump sont-ils bien conscients des vrais enjeux de la guerre d’Ukraine ? Vouloir sauver des vies est louable mais refuser de ‘mourir pour Dantzig’ est l’expression d’une politique à courte vue.
L’esprit de Munich existe toujours dans certaines têtes…Merci, on a déjâ donné. Les vrais perdants sont toujours les peuples, ceux qui fournissent la chair à canon. Les vrais gagnants sont les marchands d’armes, ce sont d’ailleurs eux qui dictent la loi de leur marché. Ils n’ont aucun intérêt à voir les conflits s’arrêter, ils « influencent » comme on dit maintenant, ils s’infiltrent dans les plus hautes sphères des États, ils placent leurs hommes et leurs femmes dans les médias. Avez vous vu le nombre d’experts de la guerre qui sévissent à la radio, à la télé, dans les journaux et dans les réseaux sociaux et qui nous expliquent que la Paix, ici ou là, n’est pas possible. Sans compter, celles et ceux qui mettent toujours du bois dans la braise pour que le feu reparte. J’ai toujours préféré les généraux pacifistes aux philosophes guerriers, mais ils sont de moins nombreux, hélas.