Guerre Hamas-Israël : comment les pays voisins se préparent au pire ?

drapeaux du Liban, de la Syrie, de l'Égypte et de la Jordanie.

Liban, Syrie, Jordanie, Égypte : comment les pays limitrophes ont réagi après l’attaque du Hamas et la réponse israélienne, et se préparent-ils à l’éventualité d’un conflit ? On a posé la question à quatre spécialistes.

Mardi 24 octobre, Benjamin Netanyahu a assuré que « si le Hezbollah intervient, la dévastation sera inimaginable ». Plus tôt dans la journée, le président Israélien, Isaac Herzog, avait averti que « si le Hezbollah nous entraîne dans une guerre, le Liban en paiera le prix ». Des échanges de missiles ont eu lieu à la frontière syro-israélienne et le corridor humanitaire entre Gaza et l’Égypte est l’objet de vives tensions. De son côté, le roi Abdallah II de Jordanie a souligné la « nécessité absolue » d’arrêter la guerre à Gaza car « sa poursuite pourrait mener à une explosion dans la région ».

Vu du Liban


Clothilde Facon est chercheuse en sciences politiques à l’université d’Anvers.

« Il y a une énorme crainte, à cause de la guerre de juillet 2006 contre Israël, encore très présente dans les esprits. La mémoire de ce qu’Israël est capable de faire est très vive. On oublie souvent que le Liban est passé par là très recemment : plus de 1000 morts, essentiellement des civils, 4000 blessés et un million de déplacés. Dans un pays aussi petit, c’est énorme. Aujourd’hui, il y a une grosse part d’hypocrisie de la part des autorités israéliennes, qui ont prévenu les Libanais de ne pas se tenir à proximité de zones tenues par le Hezbollah. Mais ce sont des zones d’habitation. Dans ces conditions, même Beyrouth est considérée comme potentiellement dangereuse. 80% de la population libanaise vit sous le seuil de pauvreté. L’inflation est toujours à hauteur de 250%. La monnaie a perdu 95% de sa valeur. Rien que les trajets quotidiens sont un énorme problème au Liban. De nombreux enfants sont déscolarisés parce qu’ils ne peuvent plus prendre le bus pour aller à l’école, car c’est trop cher. Les Libanais sont dans une situation socio-économique bien pire qu’en 2006, pire que lors de la guerre civile. Alors demander aux gens de partir de chez eux, c’est d’une violence impossible. Comment peut-on demander à une population à ce point appauvrie, exsangue par la pire crise économique de l’histoire moderne, de se préparer à un conflit ? C’est d’un niveau d’inhumanité… Mais c’est exactement ce qu’il se passe à Gaza. Malgré tout cela, il y a déjà un mouvement migratoire en direction du nord du pays. Quant à ceux qui ont les moyens de quitter le Liban, ils sont déjà partis il y a plus d’une semaine. »

« Au Liban, il y a une grande nuance de pensée vis-à-vis d’Israël. Les Libanais sont à la fois très solidaires des Palestiniens, très au fait de la lutte contre l’antisémitisme, tout en étant très critique de la politique colonialiste israélienne. La distinction est nette. Mais avant toute chose, les Libanais ne veulent pas se mêler des affaires israéliennes et aimeraient voir leur pays se préserver d’une guerre. Les déclarations des dirigeants israéliens génèrent de fait une inquiétude immense, qui dépasse la question du soutien ou non au Hezbollah. Le Hezbollah est un contingent de 40 ou 50 000 personnes. Ça n’a rien à voir avec l’armée israélienne. Au niveau de l’État libanais – si l’on peut dire puisque depuis un an et les élections au Liban, il n’y a toujours pas de président, il y a un vide étatique –, l’armée n’est pas comparable à l’armée israélienne. Surtout, il n’y a pas de stratégie militaire ni d’unité nationale derrière cette armée. La sécurité est le domaine où règne une incapacité gouvernementale complète. Si demain éclate une véritable guerre avec Israël, le Liban ne saura pas répondre autrement que par le Hezbollah. Ce ne sera pas une guerre, ce sera un massacre côté libanais – en 2006, côté israélien, on décomptait 160 morts. »

Vu d’Égypte


Eberhard Kienle, directeur de recherche au CNRS et enseignant à Sciences Po Paris.

« Le président Abdel Fattah al-Sissi a le grand souci d’éviter l’arrivée en masse de réfugiés palestiniens pour plusieurs raisons, la première étant que l’Égypte est un pays assez pauvre, qui récemment a déjà accueilli des réfugiés soudanais. Le gouvernement estime avoir déjà fait ce qu’il pouvait faire dans la capacité de ses moyens. Le deuxième aspect, plus important, concerne les rapports entre Israël et l’Égypte. Depuis le traité de paix israélo-égyptien de 1979, l’Égypte a souscrit à une solution à deux États. Elle reconnaît l’existence d’Israël et souhaite œuvrer en faveur de la création d’un État palestinien qui comprendrait Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est. Accepter des réfugiés palestiniens et leur installation sur le long terme en Égypte serait donc contradictoire à ce projet d’État palestinien. Sur ce point, le gouvernement est en phase avec les autres acteurs politiques du pays. Si la bande de Gaza se vide de sa population, peut-elle toujours faire partie de l’État auquel elle est supposée être rattachée ? Le gouvernement égyptien craint également l’arrivée de membres du Hamas ou d’autres groupes islamistes, qui pourraient renforcer l’opposition islamiste en Égypte. Il ne faut pas oublier qu’Abdel Fattah al-Sissi est arrivé au pouvoir en renversant le président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans. S’en est suivi une répression des membres de l’organisation qui n’a cependant pas réussi à détruire toutes ses infrastructures sur le sol égyptien. La possible arrivée de membres du Hamas ou de groupes islamistes parmi les flux de réfugiés est donc perçue comme une menace par le gouvernement, qui souhaite empêcher le renforcement des Frères musulmans sur son territoire. Le quatrième et dernier aspect touche à l’insurrection au nord de la péninsule du Sinaï, en cours depuis 2011. Le gouvernement reste sur ses gardes, de peur qu’elle soit, elle aussi, renforcée par l’arrivée d’islamistes en provenance de Gaza. »

« Face à une extension du conflit, le gouvernement égyptien ne peut faire que très peu de choses. Plusieurs scénarios sont possibles : le Hezbollah peut prendre parti et amener la guerre au Liban, voire à la Syrie, dont le gouvernement est son allié ; en même temps ou séparément, la violence peut s’exacerber en Cisjordanie, entre des Palestiniens d’une part et l’armée des colons israéliens d’autre part. La Jordanie et l’Égypte vont tout faire pour éviter d’entrer en guerre. Elles ont signé des accords de paix avec Israël et les capacités de leurs forces armées sont limitées. En revanche, si l’Iran s’immisce dans la guerre ou s’il est attaqué par Israël, les choses peuvent se compliquer et le conflit peut se généraliser. Dans ce cas, les États-Unis soutiendront Israël sans hésitation aucune. Les pays militairement supérieurs garderaient la main sur le conflit, même s’il pourrait s’avérer coûteux pour Israël. L’implication de l’Iran renforcerait sans doute la volonté israélienne de détruire complètement le Hamas, voire ceux et ce qui l’entourent. Dans ce cas, l’opinion publique demanderait avec de plus en plus d’insistance au gouvernement égyptien de réagir. Or, comment réagir quand on n’a pas les moyens politiques, économiques ou militaires de s’opposer à Israël, ni la conviction que la confrontation servirait les intérêts de l’Égypte ? In fine et malgré les moyens de répression à sa disposition, le gouvernement égyptien pourrait se trouver face à une forte opposition interne avec tous les risques que cela comporte pour sa propre position et la stabilité du pays. Mais nous n’en sommes pas encore là. »

Vu de Syrie


David Rigoulet-Roze est chercheur rattaché à l’IFAS et chercheur associé à l’IRIS, ainsi que rédacteur en chef de la revue Orients Stratégiques chez L’Harmattan.

« La cause palestinienne, en général, a toujours été ostensiblement défendue par la Syrie. Historiquement, c’est un pays qui fait partie de ce qu’on appelle ‘le front du refus’ ou ‘front de la fermeté’ initié par l’Algérie lors du sommet de Tripoli de décembre 1977, réunissant alors l’Algérie, la Libye, la Syrie, le Yémen du Sud de l’époque en soutien à l’OLP de Yasser Arafat, c’est-à-dire ce front refusant toute idée d’État israélien. À partir de la Révolution islamique de 1979, l’Iran – pays pourtant non-arabe et qui plus est chiite – s’est attribué un rôle de ‘fer de lance’ dans ce ‘front du refus’ transformé depuis en ‘arc de la résistance à Israël’. À ce titre-là, Damas s’est retrouvé allié avec Téhéran et le siège obligé des mouvements palestiniens tels que le FPLP-CG et par la suite le Hamas et/ou le Jihad islamique pro-iranien – jusqu’au départ du Hamas en 2012 au début de la guerre civile en raison d’un désaccord avec Damas et d’un soutien aux insurgés sunnites. Et à l’installation du bureau politique du Hamas à Doha au Qatar jusqu’aux tragiques événements du 7 octobre dernier. La position de Damas est néanmoins très inconfortable dans la configuration actuelle, car la Syrie – où sont installées les mandataires pro-iraniens mobilisés par Téhéran pour sauver le régime de Bachar al-Assad – est désormais susceptible de devenir un nouveau front, cible de frappes israéliennes de plus en plus importantes comme celles ayant eu lieu sur les aéroports de Damas et d’Alep pour rendre inutilisables les pistes et tarir les flux d’armes en provenance d’Iran destinées à ses mandataires en Syrie et au Liban. Or, la Syrie est épuisée par une décennie de guerre ayant causé près de 500 000 morts, en ruines économiquement avec 90% de la population sous le seuil de pauvreté. L’idée d’une nouvelle mobilisation militaire n’enchanterait certainement pas les Syriens en général, y compris les partisans du régime, lequel demeure néanmoins un ‘obligé’ de Téhéran et de ses milices et qui se retrouve malgré lui débiteur et ‘otage’ de l’agenda de ceux qui l’ont sauvé pendant la guerre civile, notamment l’Iran. Il y a donc un risque réel d’élargissement du conflit, dans la mesure où Israël ne pourra pas tolérer le risque que représente cette menace potentielle au Nord-Est avec l’exposition du Golan. »

Vu de Jordanie


Hana Jaber est directrice de la Fondation Lokman Slim à Beyrouth et chercheuse associée à la chaire d’Histoire Monde Arabe Contemporain au Collège de France..

« Au niveau de la position officielle, le gouvernement essaie de trouver un compromis entre l’état d’esprit de la population générale et le rôle diplomatique qu’il peut jouer dans la région. Il y a une condamnation officielle de la politique israélienne à Gaza. Les officiels développent un discours qui demande le cessez-le-feu et favorise l’acheminement de l’aide humanitaire sur le terrain, et insiste sur une solution durable pour résoudre le conflit. Cette position officielle n’est pas nouvelle. Elle est d’ailleurs commune à la Jordanie, à l’Égypte et à l’Arabie saoudite. Cependant, la position du roi Abdallah II est claire : il ne veut pas accueillir de nouveaux réfugiés palestiniens sur le sol jordanien, ni hériter du conflit israélo-palestinien. Dans ce refus net d’accueillir des réfugiés, il y a une volonté de dissocier la Cisjordanie palestinienne de la Jordanie actuelle – pour rappel, la Cisjordanie faisait partie du royaume de Jordanie jusqu’en 1988. Cette position affecte le positionnement des différentes factions politiques susceptibles d’opérer à partir de la Jordanie pour la Palestine. Je parle ici essentiellement du Hamas. C’est que la relation entre le Hamas et les Frères musulmans jordaniens est complexe, à l’instar de la relation entre la Jordanie et la Cisjordanie. Au début des années 2000, il y a eu de gros débats internes au sein du mouvement des Frères musulmans jordaniens, qui ont débouché en 2005 sur un recentrage de leur action politique sur la Jordanie actuelle, dissociant de fait leur action politique de celle du Hamas. Aujourd’hui encore, les relations restent intriquées, notamment du fait de la présence, en Jordanie, d’une partie importante de la population palestinienne sensible aux idées du Hamas, surtout lorsqu’il s’agit d’opérations menées en Palestine ou de bombardements sur Gaza. Du reste, entre 2010 et 2020, le régime jordanien a œuvré à l’affaiblissement des Frères musulmans. Une fracture s’est créée à partir de 2012 au sein de la confrérie en Jordanie même, mais des relations inavouées se maintiennent. »

« Au niveau de la population, les Jordaniens sont sidérés par l’opération menée le 7 octobre mais, comme une grande partie du monde arabe, ils ressentent une certaine fierté de voir le Hamas en mesure de mener une telle action, qui est unique dans l’histoire du conflit israélo-arabe : passer la frontière, mettre la main sur une caserne militaire, etc. L’opinion publique arabe n’arrive pas à percevoir le massacre du 7 octobre comme un crime abominable, en raison du siège imposé par Israël sur Gaza pendant des décennies et des bombardements meurtriers réguliers sur les Gazaouis ; cet argument est nourri par le déluge de bombardements aveugles qui s’est abattu sur la population dans la même journée. La mise en parallèle des moyens et la question de la disproportionnalité entre les exactions et les crimes commis par le Hamas et ceux commis par Israël sont aussitôt évoqués. »

« Une fois passé le 7 octobre, arrive le temps de la riposte structurée de l’armée israélienne, et la ‘fierté’ cède la place à l’épouvante. La population est très inquiète et atterrée par la répression menée par Israël. Le massacre abominable du Hamas a offert à Israël l’opportunité inespérée d’opérer un nettoyage ethnique en bonne et due forme. Les Jordaniens observent avec angoisse et terreur cette riposte israélienne. Ils sont solidaires de Gaza, certes, mais ils ne veulent en aucun cas subir un sort similaire en Jordanie. »

« Il n’y a pas de raison qu’une guerre se déclenche en Jordanie, parce que ni la société ni le pouvoir ne veulent cette guerre. Cependant, il est difficile de voir comment la région va se sortir de cette impasse. Beaucoup trop de sang coule pour pouvoir anticiper quoi que ce soit. La raison s’est arrêtée de fonctionner. L’embrasement régional semble dépendre de l’Iran, qui a des milices bien entraînées au Yémen, au Liban, en Syrie, en Irak et qui développe, d’après les discours de ses officiels, un narratif qui fusionne les intérêts israéliens et américains, déplaçant de fait le focus au-delà de l’actualité meurtrière en Palestine. Il est difficile de lire ce qu’il se passe dans les coulisses, sauf à se lancer dans des conjectures, toutes hasardeuses. Dans tous les cas, et par-delà les discours officiels tous azimuts, il y a un consensus sur le fait que le Hamas n’aurait pas pu mener cette opération sans l’appui logistique iranien (entraînement, armes, etc.), et sans la connivence de services de renseignements (mais lesquels ?). Rappelons au passage que Netanyahu, dans sa stratégie d’approfondir la fracture entre Gaza et Ramallah où siège l’Autorité palestinienne, a contribué activement à la consolidation du Hamas à Gaza : la radicalisation du groupe est nourrie par l’extension des colonies et le siège de Gaza, et cette même radicalisation sert d’alibi à Netanyahu pour mener ses raids et sa politique d’extrême droite. Un cercle vicieux s’autoalimente, dans lequel le Hamas et Netanyahu sont les meilleurs ennemis. Il reste que l’opération est incompréhensible isolément. Elle peut se comprendre si on prend en compte la frustration et la colère accumulée de la population, mais elle ne se comprend pas, à mon sens en tout cas, si on cherche à lui trouver une rationalité politique exclusivement palestinienne. Le carnage du 7 octobre commis par le Hamas, d’un point de vue tactique, n’a servi qu’aux intérêts israéliens. Il y a, dans la région, un avant et un après 7 octobre 2023, et il va falloir composer avec cette nouvelle réalité historique, dans laquelle le régime jordanien espère jouer un rôle de médiateur. »

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6 commentaires

  1. Berthelot Jacques le 30 octobre 2023 à 11:33

    Ce titre est malheureux.
    Le gouvernement Israélien d’extrême droite et son armée sont en guerre contre le peuple Palestinien.
    Massacrer des civils , des milliers dont de nombreux enfants , se livrer à des destructions massives , priver la population d’eau , d’électricité , de nourriture , peut on appeler cela une guerre contre un mouvement terroriste ?
    « On passe d’une prison à ciel ouvert à un charnier à ciel ouvert » selon JF Corty de médecins du monde.
    On est loin d »une guerre entre Hamas et Israêl .

    • Glycère BENOÎT le 30 octobre 2023 à 19:02

      Non, le titre reflète bien la réalité. Et c’est là le drame : Israël combat l’armée d’un pays voisin – le bande de Gaza est en dehors d’Israël et le pouvoir y est assuré de la même façon que dans un pays souverain – avec le but de la détruire, ce qu’il ne peut faire sans mener le combat sur le sol de ce pays. Ce qui va entraîner des pertes humaines importantes, civiles et militaires. On peut les rapprocher des bombardements alliés sur l’Allemagne pendant la Seconde guerre mondiale. Que fallait-il faire ?

      Mais le drame particulier de cette guerre est qu’Israël ne va pas signer un traité de paix avec la bande de Gaza. Elle la reconnaît comme un pays quand il s’agit de l’envahir et de combattre son armée, mais non quand il s’agit de signer un traité après lavoir vaincue. Le tout militaire est une impasse totale. Une impasse absurde, scellée par le sang de générations de Palestiniens. De nouvelles générations naîtront après celles qui auront été tuées et le problème pour Israël demeurera entier. Jusqu’au jour où…

  2. Robert le 31 octobre 2023 à 04:30

    @Glycère Benoît, vois mentez, et vous semblez en être fier.
    Une guerre conventionnelle oppose deux armées, or Gaza n’est pas un état, et ne possède aucune armée, prendre le maquis ne signifie pas que l’on est un soldat, juste que l’on prend les armes pour défendre les siens contre un oppresseur, il ne faut pas tout mélanger. Mettre sur un pied d’égalité une armée conventionnelle de plusieurs centaines de milliers de soldats formés et soutenus par l’armée américaine et quelques milliers de combattants improvisés vivant dans une décharge à ciel ouvert soumise à un blocus total depuis des années est non seulement une ineptie mais également d’une mauvaise foi absolue. Vous semblez avoir du mal à assumer votre position clairement, pourtant vous en avez le droit, vous êtes pro-israélien, vous soutenez le principe de la colonisation et de l’expropriation au nom d’une idéologie religieuse et fanatique, pourquoi pas, mais dites le plutôt que de feindre la neutralité, c’est ridicule.

    • Glycère BENOÎT le 31 octobre 2023 à 16:02

      @Robert. Vous délirez, dans le genre hargneux. Calmez-vous.

      Quel est le statut de la bande de Gaza ? Il s’agit d’un territoire peuplé de gens qui ne sont pas des apatrides et limité par des frontières étatiques. Aucune tutelle ne s’exerce sur lui depuis le retrait des colonies et de l’armée israéliennes en 2005. Personne d’autre n’administre ce territoire que les autorités élues par la population : le Hamas depuis 2007. Les voisins immédiats de Gaza, l’Égypte et Israël, n’ont pas dit que ce pouvoir était illégitime, régnant sur un pays fantoche.

      La bande de Gaza n’est pas une décharge à ciel ouvert. C’est un territoire où le pouvoir politique s’est donné une force armée, grâce à des financements étrangers. Qu’il soit soumis à un blocus ne le transforme pas en territoire occupé. La politique de son gouvernement est clairement terroriste.

      Le fait de recourir à la terreur n’est pas incompatible avec toutes les caractéristiques de la bande de Gaza.

      Une fois qu’Israël aura détruit la force armée du Hamas, les brigades al-Qassam, que se passera-t-il ? Le massacre de toute la population et son remplacement par des colons ? Intenable moralement. L’annexion ? Mais si on annexe un territoire on annexe aussi ses habitants. Inconcevable, Israël perdrait à terme son caractère juif. L’occupation ? Mais une occupation militaire et toujours temporaire. Que faire après ? Reconnaître de jure l’indépendance de Gaza ? C’est revenir à la situation actuelle de facto. Les autorités de Gaza reconstitueront une armée et repartiront dans une énième intifada, avec une haine anti-israélienne accrue.

      Après avoir su faire la guerre il faut savoir faire la paix. C’est plus difficile. Il faut un règlement politique global, incluant Gaza et la Cisjordanie. La solution à deux Etats est la seule perspective politique acceptable par toutes les parties. Toutes sauf les colons de Cisjordanie qui estiment vivre sur la Terre promise, donnée par Dieu. Elle exige une souveraineté israélienne. Ils s’accrocheront coûte que coûte à leurs implantations.

      • Resistance le 4 novembre 2023 à 11:10

        Aucune tutelle ne s’exerce sur lui (Gaza)?Pourtant Israël exerce bien des coupures d’eau et, d’électricité comme bon lui semble sans parler du « blocus maritime » et, « terrestre » !Dans la « bande de Gaza »!Ils produisent quelque chose ?Tout leur vient par camion de l’étranger .Pour bosser ,ils (gazaouis) doivent obtenir des « autorisations » pour travailler dans les fermes coloniales israéliennes.La France perd toute crédibilité dans l’affaire car, elle est plus que jamais _alignée sur la position américaine !Il pourrait y avoir une « escalade » ,ce monde est une plaie à « ciel ouvert » intoxiqué par l’information médiatique à outrance Pro-gouvernementale et, « non indépendante » .

  3. utopie le 1 novembre 2023 à 14:01

    Enfin des nouvelles « d’ailleurs » ! Marre vraiment des experts en tout et en rien qui squattent les plateaux télé, qui bavassent à longueur de temps sur tout et sur rien mais … surtout sur rien ! Puissions-nous commencer par faire la paix avec nous-mêmes, et on pourra, peut-être, se débarrasser de ce goût du dégoût qui nous empêche de réfléchir à ce que nous disons mais aussi, à ce que nous pensons ! Merci pour cet ailleurs.

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