Gaza : la mobilisation française, c’était mieux avant
Pourquoi, depuis le début de l’offensive de l’armée israélienne à Gaza, les manifestations de soutien au peuple palestinien rassemblent rarement plus de quelques milliers de personnes ?
Pourtant, le soutien aux Palestiniens reste un combat qui unit la France et, au-delà, la gauche. La France peut se targuer d’une diplomatie favorable au monde arabe et d’un soutien constant et officiel à une solution à deux États. François Mitterrand avait secouru l’OLP en 1982 et reçu en grande pompe Yasser Arafat en 1989 à Paris. Les récents lancements de campagne pour les européennes, côté LFI et coté PS, ont montré cette convergence de fond. Les insoumis en ont même fait l’axe central de leur campagne, la candidature de Rima Hassan en est le symbole. Fabien Roussel s’est rendu récemment en Palestine et en Israël. Les Écologistes sont historiquement des soutiens à la cause palestinienne.
Toute la gauche est d’accord pour dire qu’il faut se mobiliser pour sauver Gaza alors, qu’est-ce qui explique cette mobilisation sous-mobilisation française désolante ?
Les stigmates du 7 octobre continuent d’alimenter les divergences. Le refus de LFI de participer à la manifestation contre l’antisémitisme, et son déni d’un antisémitisme possible à gauche, produit toujours ses effets. Les manifestations rassemblent des mouvements qui parfois considèrent le Hamas comme un mouvement de résistance et cela résonne avec le refus par LFI de qualifier de terroristes les attaques du 7 octobre. Dans ces rassemblements, LFI a le leadership, ses drapeaux dominent et c’est Jean-Luc Mélenchon qui y prend la parole. Une stratégie de mobilisation des militants de la cause palestinienne, dans la perspective du scrutin du 9 juin. Le large rassemblement devra-t-il attendre le 10 juin ? Autre question : quel sera l’impact de la liste pro-palestinienne en cours de préparation sur la stratégie insoumise ?
