Rien que de l’eau, de l’eau de pluie, de l’eau de là-haut

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À l’heure d’étudier un budget qui prévoit d’amputer 1,5 milliard d’euros aux sommes allouées à la transition écologique…

Des trombes d’eau s’abattent sur la France. Certes, on est loin des inondations destructrices et meurtrières qui ont frappé l’Est de l’Europe il y a deux semaines et les États-Unis depuis une semaine. Le passage de la dépression Kirk fait suite à une longue série de jours pluvieux.


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Le mois de septembre est le plus humide depuis 25 ans alors même que les Pyrénées et les Alpes-Maritimes souffrent de sécheresse. L’adaptation au « trop d’eau » comme au « pas assez d’eau » nécessite des transformations de très grandes ampleur des villes et des territoires. Cette mutation est déjà amorcée avec les règlements d’urbanisme qui impose aux terrains de laisser l’eau s’infiltrer vers les nappes phréatiques grâce à des surfaces de pleine terre perméables. La loi zéro artificialisation nette va dans le même sens. Elle pourrait être plus exigeante et se soucier que les bâtiments, par leur implantation, ne bloquent pas l’écoulement des eaux.

À toutes les échelles, de la parcelle au territoire, les mesures se multiplient pour contrôler les constructions en zone inondable ou encore pour que l’eau de pluie ne soit pas rejetée dans des canalisations qui ne peuvent l’absorber. À la campagne, on rouvre les fossés et, dans les jardins publics, on creuse des noues ; des places publiques ou des parking sont conçus pour être inondables et stocker, retenir l’eau. Les toitures plates des bâtiments sont conçues comme autant de mini-bassins de stockage. À plus grande échelle, des barrages de retenues d’eau sont aménagés. Cet été, on a beaucoup entendu parler de celui construit en amont de la Seine qui permet de réguler l’eau et de retrouver un fleuve propre et accessible à la nage. Il a coûté 1 milliard d’euros et des années d’études et de travaux.

Ces aménagements transforment nos paysages, réintroduisent des milieux humides où ils avaient disparu, diversifient les plantes et les animaux qui s’y développent. De nouveaux usages sont rendus possibles. Sous nos yeux un autre monde advient, au moins aussi désirable.

Il est produit par des normes et des lois, des solutions expérimentées et des usages retrouvés. En moins de 20 ans, les collectivités locales, les villes, les départements, les agences de l’eau, leurs administrations ont fait évoluer les pratiques de façon considérable.

À l’heure d’étudier un budget qui trouve génial de grignoter les sommes allouées à la transition écologique (on annonce moins 1,5 milliard sur le fonds vert) comme aux collectivités locales (la presse évoque 5 milliards), on se permet de rappeler la force et la puissance irrésistible de l’eau. Elle sera la plus forte, qu’elle vienne à manquer ou à déborder. Mieux vaut s’y préparer et ne pas relâcher les efforts pour adapter nos villes et nos vies à l’ensemble des transitions en cours : on évalue leur impact à 10 milliards par an. Gouverner, c’est prévoir et l’avenir dure longtemps.

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