La pureté de chacun causera la perte de tous

Sans-titre-4

La gauche peut-elle se payer encore longtemps le luxe de ses divisions intestines ? Quand le monde brûle, on ne débat pas de la couleur de l’extincteur.

Prédation sur les droits des chômeurs, des retraités, des jeunes, des prisonniersAustérité budgétaire… Défense des valeurs traditionnelles… Attaques incessantes contre les minorités religieuses… Atteintes à l’environnement et à la rechercheFermeture d’un tiers des agences de l’ÉtatTaxation des plus modestes pour payer les cadeaux fiscaux des plus riches… Remise en cause de symboles des victoires sociales comme le 1er mai chômé… Qui ça ? Donald Trump ? Non, Emmanuel Macron. Rien que pour ces dernières semaines.


TOUS LES JOURS, RETROUVEZ L’ESSENTIEL DE L’ACTU POLITIQUE DANS NOTRE NEWSLETTER

👉 C’EST ICI ET C’EST GRATUIT


Steve Bannon, l’ex-stratège de Donald Trump, aficionado des saluts nazis, avait théorisé la tactique du président américain et se réjouit de la voir à l’œuvre en son pays : « Je pense que vous voyez maintenant l’aboutissement de tout le travail qu’on a fait. Vous assistez à ce que j’appelle ‘l’inondation de la zone’ et il n’y a pas de meilleur moment pour être en vie que maintenant, quand on voit les fruits de ce grand effort. »

« Inonder la zone », ça veut dire bombarder le monde d’infos, de déclarations, de décisions politiques, attaquer à tout-va tous les pans de la société, à la seule fin de créer un tel désordre, une telle dispersion des forces et des esprits qu’aucune union ne sera possible. Et donc aucune réaction, aucune contre-attaque de poids.

Donald Trump le fait et son efficacité fait des émules. Et pas seulement auprès de ses amis argentin, hongrois ou italien. En France aussi, la Macronie mitraille.

Sous le tapis de « bombes Banon », il est impossible de tenir son bout de barricade sans regarder ce qu’il se passe pour les autres. La Commune de Paris n’a-t-elle pas été vaincue, bastion après bastion ?

Mais pendant que les droites et les extrêmes droites mondiales organisent leur contre-révolution, les gauches se tirent dans les pattes. Quelque soit le sujet, la division l’emporte. L’écologie ? Oui, mais le nucléaire… Le travail ? Oui, mais le RSA… L’islamophobie ? Oui, mais l’antisémitisme… Comme si le camp d’en face n’allait pas tout brûler. Ce jeudi 1er mai, les manifestations furent à la fois inquiètes, festives et empruntes de gravité devant l’ampleur des luttes à mener. Le spectacle affligeant des guéguerres intestines, les prises de parole des politiques qui voulaient voler la vedette aux syndicats, les violences à l’encontre du PS et de ses élus à Paris… montre que le chemin sera long et périlleux.

En France, les écologistes et les socialistes sont trop occupés par leurs batailles d’appareil que par les idées. Le PCF, François Ruffin, Clémentine Autain, cherchent, dans des styles différents, une manière d’exister au milieu de l’étau social-démocrate – insoumis. LFI n’est obsédé que par son hégémonie sur le tas de cendre. Tous se contorsionnent pour se démarquer de l’autre. L’électorat, lui, n’attend plus les lendemains qui chantent, le temps des cerises ou le grand soir. Simplement que ses représentants lui inspirent un peu de joie, un peu moins de honte mais surtout la possibilité de mener des luttes.

La pureté ne vaudra pas grand chose quand on sera tous morts. Et il est à parier que même le choix du cercueil sera objet de controverses !

Partager cet article

Actus récentes

Abonnez-vous
à notre NEWSLETTER
quotidienne et gratuite

1 commentaire

  1. Frédéric Normand le 2 mai 2025 à 13:23

    Les gauches et les extrêmes gauches se tirent dans les pattes, pour être plus précis.

Ajouter une réponse Annuler la réponse