La gauche aussi veut en découdre avec le RN

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Face à l’incapacité de la Macronie à contrer Le Pen, Ruffin veut croire que la gauche, elle, le peut.

Dans deux semaines on aura voté. Bien sur les élections européennes ne décident pas des équilibres institutionnels français. Mais par le fait politique qu’elles constituent, par la photo du rapport de force qu’elles révèlent, elle comptera pour la suite. Gabriel Attal face à Jordan Bardella n’est pas parvenu à enrayer la punition annoncée pour les macronistes.

Alors Emmanuel Macron, en sauveur, veut s’y coller. Il défi en duel Marine Le Pen. Évidemment, ce débat-là n’aura pas lieu. Le RN continue de monter à la faveur des images violentes qui nous parviennent jour après jour de Nouvelle Calédonie ou d’ailleurs. Il leur suffit d’attendre.

Les macronistes sont bien incapables de répondre à la colère et aux demandes de changement. Seule la gauche peut le faire. Les deux semaines qui nous séparent de l’élection doivent en être une occasion. Les arguments se cherchent pour contrer l’impression d’inexorable ascension de l’extrême droite. Ils ne forment pas encore une langue commune mais on voit que la gauche veut s’y mettre. Pas seulement la gauche politique mais aussi sociale (écoutez la prise de position de la présidente de la ligue des droits de l’homme dans #LaMidinale de Regards), syndicale (entendez Sophie Binet sur Mediapart).

Écoutez encore la conférence donnée par François Ruffin sur le plateau des Glières affirmer que « la colère fait des émeutes, seul l’espoir fait des révolutions ». Le fil rouge de cette intervention a été de convaincre qu’on peut battre Marine Le Pen en 2027. Ruffin a encore du mal à embarquer les foules quand il lance son slogan « Et à la fin c’est nous qu’on va gagner ». Dans l’assistance polie, rares sont ceux qui y croient. Lui en tout cas le veut. Et pour cela il livre ses propositions. Parmi les plus martelées : donner espoir, cesser d’être le parti de la litanie des catastrophes. Deuxième proposition : parler à tous, y compris aux électeurs du RN. Troisième idée développée : pas seulement vivre ensemble mais faire ensemble. Et enfin, ne pas revenir aux échecs du passé : assurer une rupture, « faire l’unité dans la clarté ».

Ruffin est un homme mobile intellectuellement. À la bonne heure. Comment ne pas s’interroger avec inquiétude ? Il ne renonce pas à son credo : rassembler autour de la question sociale. Mais il renonce à la valorisation de « la haine » au profit de la construction d’un espoir. Il tire parti de son désenclavement et affirme : « Je suis social et démocrate ».

Ruffin ne fait pas mystère de se préparer pour être le possible candidat de rassemblement de toute la gauche en 2027. Il n’est pas le seul. Mais pour être celui ou celle qui peut gagner, il faudra être la personne mieux capable d’embarquer les différentes forces politiques de gauche mais aussi et surtout les forces sociales, syndicales, les militants et les motivés. Ça, ce n’est pas encore à son agenda. Le peut-il ?

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2 commentaires

  1. Marc le 27 mai 2024 à 12:04

    Bonjour,
    Ruffin candidat ? Non, merci.
    Encore une fois, on nous ressort une énième mouture d’une candidature sociale démocrate.
    Pour se planter une énième fois ?
    Toutes les candidatures sociales démocrates nous ont aguiches (désolé, l’accent ne veut pas se mettre) depuis 1 siècle. Pour quel résultat ?

  2. Lucien Matron le 31 mai 2024 à 06:43

    Encore une fois, il n’y aura pas de changement politique dans ce pays, sans le rassemblement des communistes, des socialistes, des insoumis et des écologistes. Penser une seule seconde, qu’une seule des organisations représentant ces familles pourrait aujourd’hui gouverner est absurde. Refuser l’idée même du rassemblement est une faute politique lourde. C’est laisser le champ libre à la droite et à l’extrême droite pour des années.
    Peu importe le candidat ou la candidate qui représenterait ce rassemblement, l’essentiel est qu’il soit soutenu au quotidien par des mobilisations citoyennes fortes sur la base d’un programme de changement et avec l’idée dès le départ, que si le programme n’est pas respecté, n’importe quelle famille de la coalition peut faire tomber la majorité gouvernementale. C’est la voie la plus efficace pour contrer l’extrême droite et la droite…Après les européennes, il y a donc fort à parier que c’est ce que feront les macronistes et les républicains : se rassembler contre l’extrême-droite. On parie ?

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