Gouvernement Barnier : pire tu meurs

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On regrette presque Darmanin, en attendant le prochain remaniement… Parce que demain, c’est toujours pire.

La ministre de la transition écologique Agnès Pannier-Runacher s’interroge : « J’aurais aimé qu’il y ait des représentants du Parti socialiste » dans le gouvernement Barnier. Peut-être un début d’explication : sur ses 40 membres, on compte 22 ministres Les Républicains ou ex-LR, dont 5 de la team Manif pour tous. L’exécutif macroniste affiche la couleur : bleu-droite. Petit tour de table.

Bruno Retailleau


Le ministre de l’intérieur commence par s’engager auprès de Philippe de Villiers. Puis il préside le groupe de droite au Sénat. Proche de François Fillon, il échoue à prendre la présidence de LR en 2022 face à Eric Ciotti.

Catholique, il est connu pour ses positions franchement réactionnaires. Il parle de « régression vers les origines ethniques » lors des émeutes à la suite de la mort de Nahel et assume l’expression d’extrême droite « Français de papier » au sujet des Français naturalisés.

Il pique Beauvau à Wauquiez qui en rêvait en remerciement de ses bons et loyaux services notamment au moment de la réforme des retraites : il a engagé son groupe en soutien à cette réforme. Retailleau aura sûrement à cœur de faire aboutir son projet de réforme sur l’immigration, soutenu par le RN qui y a vu une validation de ses idées.


Catherine Vautrin


En 2013, elle participe à la Manif pour tous. Elle entre, dans le gouvernement de Gabriel Attal, comme ministre du travail, de la santé et des solidarités. Désormais ministre du partenariat avec les territoires et de la décentralisation, elle est du genre à regretter qu’il y a des endroits en France où l’on ne peut plus acheter de jambon (à cause des musulmans, il va sans dire).


Antoine Armand


33 ans, normalien et énarque, Antoine Armand était président de la commission des affaires économiques à l’Assemblée. Ministre de l’économie, il assurera que le leg macroniste sera défendu. C’est d’ailleurs lui qui a rendu hommage à l’impeccable gestion de son prédécesseur Bruno Le Maire… au service de la reconstitution des marges des grandes entreprises.


Patrick Hetzel


Une sorte de diamant pur. Proche de Michel Barnier, il codirige sa campagne pour les primaires en 2021. Conservateur, il s’oppose au mariage pour tous (2013), à l’élargissement de la PMA (2021) et à la constitutionalisation de l’IVG (2024). En revanche, l’hydrochloroquine, c’est OK. Et quoi de mieux pour le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche qu’un homme qui a lancé la chasse aux « dérives islamo-gauchistes » ?


François-Noël Buffet


Membre de la team Manif pour tous, le ministre chargé des Outre-mers revendique une « tolérance zéro » pour l’immigration irrégulière. Il fait partie des sénateurs qui ont durci le projet de loi immigration, en 2023.


Maud Bregeon


Porte-parole du gouvernement, elle s’est fait remarquer lors de l’élection européenne en déclarant : « Il y a aujourd’hui en France, pas tout le temps mais parfois, un lien entre immigration et délinquance ». Une femme de nuances.


Alexandre Portier


Le ministre délégué chargé de la réussite scolaire et de l’enseignement professionnel est un défenseur de l’école privé. Que dire de plus ?


Othman Nasrou


Secrétaire d’État chargé de la citoyenneté et de la lutte contre les discriminations. En 2022, il soutient Bruno Retailleau dans la bataille pour la présidence des Républicains. Il sera sous sa responsabilité et il est dans la team… Manif pour tous (quelle surprise !)


Laurence Garnier


Pressentie à la famille, elle est recasée à la consommation. Elle a manifesté contre le mariage pour tous (2013), voté contre l’interdiction des thérapies de conversion (2021) et la constitutionnalisation de l’IVG (2024), tout ceci au nom du fait que « nos concitoyens attendent du gouvernement qu’il s’occupe de redresser notre pays, plutôt que de problèmes qui n’existent pas ».


Guillaume Kasbarian


Autre bijou. Jusqu’alors ministre du Logement, il est l’initiateur de la controversée loi anti-squats, en 2023, qui provoque un triplement des expulsions locatives en 2023. On rappelle que 2000 enfants dorment à la rue en France. Un ultra-libéral ministre de la fonction publique, what else ?


BONUS. La parité moins un

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10 commentaires

  1. Frank Einstein le 24 septembre 2024 à 20:23

    Je n’ai pas voté pour donner cun poste à Monsieur Bolloré.
    Il va très bien, merci.
    Alors, les sous-ministres…

  2. Carlos_H le 25 septembre 2024 à 08:30

    Si je vous disais que les prochaines élections présidentielles nous promettent un gouvernement bleu marine bien pire encore, vous en dites quoi?

  3. Yann le 25 septembre 2024 à 13:42

    Le temps est venu pour la vraie gauche de se battre pour que Carole Delga devienne présidente de la République. Elle des idées et de l’expérience.

    • Mackno le 26 septembre 2024 à 17:15

      Vous êtes très très drôle.
      J’en ris encore.

  4. Emilie le 25 septembre 2024 à 16:32

    « J’en ai marre des grands mots qui font peut-être plaisir à ceux qui les prononcent, mais peur à ceux qui les entendent. » Cette phrase de Carole Delga donne un aperçu de la grande intelligence de son auteure. Carole Delga représente un bel espoir pour la prochaine présidentielle !

    • Mackno le 26 septembre 2024 à 17:16

      N’en jetez plus ! Lol.
      J’ai cru un instant que vous étiez au premier degré…

  5. Dropsit jean pierre le 25 septembre 2024 à 22:43

    Il va falloir se poser à gauche et réfléchir

  6. Géraldine le 26 septembre 2024 à 18:22

    Bonjour,
    Le gouvernement Macron/ Barnier est pré-fasciste.
    Ce 26/9 Le Parisien (dont le propriétaire est le milliardaire Bernard Arnault) organisait un question/réponse entre Marion Mourgue, en charge du service politique, et ses lecteurs (https://www.leparisien.fr/politique/direct-gouvernement-barnier-qui-sont-les-ministres-leurs-premiers-pas-les-premiers-couacs-posez-nous-vos-questions-26-09-2024-PQDIAMDZGJBB7HCEWZT5KF4YWI.php).
    La majorité des questions mises en lignes par Le Parisien étaient ultra complaisantes/hagiographiques avec Michel Barnier et son gouvernement.
    Voici quelques exemples :
    _ Comment Macron va supporter la place croissante de Barnier ?
    _ Michel Barnier est quasiment une star en Angleterre pour avoir su mener à bien le Brexit. Cela lui donne-t-il du poids en France ?
    _ Michel Barnier a l’air de connaître par coeur les rouages de l’Etat. Est-ce un avantage ou un handicap pour lui ?
    _ En parlant de la santé mentale, est-ce que Michel Barnier a salutairement brisé un tabou ?
    _ Michel Barnier a composé un gouvernement dans une situation très compliquée. Devons-nous penser qu’il a une très grande expérience de la vie politique ?
    _ Bonjour, la force de Michel Barnier ne réside t-elle pas dans le fait qu’il n’a rien à perdre ?
    _ Finalement, Michel Barnier ne réalise-t-il pas un souhait des Français : parler à tout le monde ?
    _ Est-ce que c’est un avantage pour Michel Barnier d’avoir été l’élu d’un département où la ruralité est importante ?
    _ Bruno Retailleau va-t-il avoir un parcours à la Sarkozy ?
    _ Est-ce que ce gouvernement d’ « inconnus » compétents correspond aux attentes des Fançais d’un plus grand professionnalisme des ministres ?
    _ Michel Barnier peut-il avoir un destin présidentiel ?
    _ Comment expliquez-vous la très grande popularité de Michel Barnier ?

    Quant aux réponses de la journaliste : no comment (chacun se fera un avis en les consultant)…
    Que faut-il penser de ce type de « phénomène » ?

    • Carlos_H le 27 septembre 2024 à 13:11

      lol questions édifiantes !

  7. Lucien Matron le 27 septembre 2024 à 11:45

    Le gouvernement Barnier est clairement un gouvernement positionné très à droite et sous tutelle du Rassemblement National. Pour l’opposition de gauche, il s’agit de rassembler et d’éviter toute forme d’exclusion. Il est regrettable que Raphaël Glucksman se positionne d’ores et déjà pour 2027 en construisant un mur avec LFI et s’en prenant avec Olivier Faure. Ce faisant, il ne prépare pas le changement de cap politique nécessaire à la transformation du pays, et par sa volonté de division et d’´exclusion à gauche, il se fait indirectement le complice de l’extrême droite. Comme disait ma grand-mère : «  des chevilles, ça lui a monté à la tête »…

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