Gauche : la cata de 2027, ça commence maintenant

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La présidentielle est dans deux ans. La gauche prend le risque d’une division et d’une énième défaite. La débâcle se joue dès aujourd’hui.

La semaine dernière fut catastrophique. L’Assemblée nationale a défait des acquis vieux de plusieurs années, en faveur de la biodiversité et de la qualité de l’air. Des néonicotinoïdes tueurs d’abeilles sont réintroduits, l’imperméabilisation des sols est tolérée, les ZFE sont remisées. Dans le même temps, le gouvernement obtenait un jugement qui autorise la reprise du chantier de l’autoroute A69. Tout ceci a été fait sous l’impulsion de la droite et de l’extrême droite en opposant les intérêts des agriculteurs, des catégories populaires, des populations d’un territoire à celui de l’environnement. La gauche et les écologistes ont été dans l’incapacité de faire face, se payant même le luxe de se diviser sur le vote des ZFE.


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On a déjà déploré, ici, cette logique de lutte systématique qui marginalise la gauche, la rend inaudible et inefficace. Quelle misère quand s’annonce le pire quant à la protection sociale et son financement. C’est toujours cette recherche de la différenciation qui a mis toute la gauche, depuis de longs mois, dans l’incapacité d’organiser des rendez-vous puissants pour soutenir les Palestiniens et contrer le génocide perpétré par le gouvernement israélien.

Le jeu de massacre qui s’installe à gauche pèsera en 2027. Il prépare l’élimination du second tour et assure l’élection d’un président d’extrême droite, de droite extrême ou de droite radicalisée. Mais inutile d’attendre 2027 pour en subir les conséquences. Le refus de convergences pour mieux justifier les candidatures adversaires s’est payé cash cette semaine. En 2026, cela se traduira sans nul doute par la multiplication des listes concurrentes aux municipales. 

La mécanique qui peut aboutir à la destruction de la gauche est lancée à plein régime. C’est tout à fait irresponsable et délétère. Ce jeu de massacre programmé doit à tout prix s’arrêter.

Les différences à gauche sont connues et sont structurelles. On ne peut les éluder. On a su vivre avec à de nombreuses reprises dans l’histoire. Hier encore. La gravité des défis impose que l’on trouve une façon de gérer ces désaccords.

Une logique de concurrence à mort jusqu’en 2027 nous laminera tous. Quand bien même il resterait, comme dans les Monty Python, un valeureux combattant sans bras et sans jambe. 

Il a été proposé par François Ruffin, par des maires de toutes sensibilités, de s’engager dans une grande consultation de toute la gauche pour départager les logiques qui existent. De fait, c’est ce qui s’est passé en 2017 et en 2022. C’est Jean-Luc Mélenchon qui a remporté cette compétition entre les gauches et les écologistes. Sur la base de ses succès électoraux, Jean-Luc Mélenchon proposa une alliance qui reposait sur les grandes lignes de son programme : ce fut la Nupes puis le NFP. On ne peut pas recommencer cette procédure, classique à gauche, de départage au premier tour de l’élection. Dans un moment de fragilité, les conséquences sont trop destructrices. Il faut anticiper et éviter à tout prix que s’éternise le climat actuel.

Le soutien apporté par Boris Vallaud à Olivier Faure permet d’imaginer un PS ouvert au rassemblement de la gauche. Il ne peut se concevoir dans un périmètre qui exclut sa principale force : les insoumis. Les désaccords ne sont certes pas aux marges. Oui, Jean-Luc Mélenchon et Raphaël Glucksmann n’ont pas le même projet. Peuvent-ils se passer l’un de l’autre pour gagner et gouverner ? Peuvent-ils prendre la responsabilité au nom de leurs certitudes de nous affaiblir tous ? Il n’y a de rassemblement possible qu’au terme d’une procédure sincère et ouverte qui permet d’exposer les projets et d’acter les différences, d’avancer vers des compromis. Ceux qui, par principe, refuseraient de participer à ce qui est tellement attendu par les électeurs de gauche porteraient le poids politique et historique.

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2 commentaires

  1. Marc le 2 juin 2025 à 21:30

    Nous n’avons pas la même définition de la « gauche ». Comment peut-on y inclure Glucksman? ou même le parti socialiste à la vue des multiples trahisons de celui-ci? Je préfère un président de centre droit et une gauche radicale très forte, qu’un président du centre genre Glucksman, et une gauche réduite à néant, et les conséquences qu’on connait sur les électeurs.

  2. bdpif le 3 juin 2025 à 13:54

    Bonjour Madame Tricot !!!
    Vous savez, quoi qu’il arrive, Melenchon a l’intention de se présenter en premier à la présidentielle.
    Il n’a pas respecté les primaires précédentes il ne le fera pas cette fois ci non plus.
    Et pour les autres électeurs de tout les partis de Gauche, ils n’auront pas trop le choix. Soit ils voteront par force pour Mélenchon, soit ils finiront sans passer le second tour. Et nous finirons avec un second tour Droite / Extreme droite
    Et si les électeurs de Gauche veulent jouer le liberté d’expression pour leurs idées, leurs valeurs de Gauche, la democratie, etc …
    Ils faut qu’ils sachent que LFI ne demandera pas a ses militants à se mobiliser à voter au second tour pour voter par exemple Retaillau contre Lepen. Non non ils s ‘en tireront avec une pirouette du genre « Ne votons pas Lepen ! » ou autres …
    Donc effectivement, nous devons voter Melenchon parce que nous n’avons pas le choix. Soit il passe, soit c ‘est Lepen.
    Oui ce sera un vote forcé par la menace la peur, et l’absence. de démocratie à Gauche. Mais entre une semi dictature de Gauche, et une dictature complète du RN, que choisir ? Prenons le moins pire, votons Melenchon …

    Aucunes autre alternatives porte de sortie n’est possible à cause de Jean Luc Melenchon et de son parti à 3 membres.

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