Congrès du PS : quelle soc-dem pour 2027 ?

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Les socialistes ont jusqu’à juin pour trancher leur ligne et acter leur stratégie présidentielle : partir seul ou avec le reste de la gauche. Une élection interne qui aura un impact certain.

Les enjeux du congrès du Parti socialiste convoqué pour le mois de juin se clarifient. Les candidatures ne sont pas encore toutes déclarées mais les options sont désormais lisibles : affirmer le PS en autonomie ou conforter les relations du PS avec le reste de la gauche. En ligne de mire : la présidentielle de 2027.


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Le non-vote de la censure du gouvernement Bayrou a dégagé un sujet de dispute entre socialistes : plus personne ne fait reproche à la direction d’être « soumise aux insoumis ». La position sur l’Ukraine et la défense européenne fait également consensus au PS. Le débat entre socialistes se polarise désormais sur la préparation de l’élection de 2027. C’était d’ailleurs déjà l’enjeu sous-jacent dans le non-vote de la censure. Pour Olivier Faure, il s’agissait de gagner du temps, ne pas précipiter une élection à haut risque et pour laquelle la gauche ne serait pas prête. Tandis qu’une autre partie des députés socialistes insistaient sur les victoires remportées et entendaient renouer avec un PS raisonnable et de gouvernement. C’est toujours cette polarisation qui prévaut.

Olivier Faure, qui dirige le PS depuis 2018, se souvient encore de l’accueil réservé à son parti au sortir du quinquennat Hollande. Il compta les abattis de son parti après la présidentielle de 2022 (1,54%). Il sait que la rémission du PS passe par un réancrage à gauche. Par ailleurs, inquiet d’un possible succès du RN, il veut promouvoir une candidature à gauche qui peut gagner. Il acte la candidature insoumise mais ne croit pas à la possible élection de Jean-Luc Mélenchon, même face à Marine Le Pen. Donc il milite pour une candidature commune du PS avec les écologistes et les communistes. Pour ce faire, Olivier Faure annonce vouloir travailler sur un projet de gouvernement avec ces partis qu’il espère pour cet automne. Il ne fait donc pas d’une candidature socialiste un préalable – bien fou qui peut croire qu’il l’exclut ! Pour l’heure, le premier secrétaire se dit ouvert à tout mode de désignation qui permettrait cette candidature commune.

François Hollande n’a pas tort : la gauche est polarisée et c’est toujours son aile « modérée » qui a gagné. Le problème désormais est d’avoir assez d’imagination pour penser que la gauche peut gagner avec une proposition qui ressemble à celle qui échoua il y a dix ans.

Les écolos partagent l’objectif d’une candidature commune et Olivier Faure a reçu le net soutien de Marine Tondelier, la secrétaire nationale des Écologistes, qui déclare « souhaiter qu’Olivier Faure gagne ». Les communistes se gardent de commenter les affaires internes au PS… mais, sur le débat stratégique pré-2027, ils ne ferment pas la porte. Le non-vote de la censure n’est plus une pomme de discorde, pas plus que les différends sur le réarmement. Écologistes et communistes offrent à Olivier Faure un bel argument.

L’autre partie du PS n’a pas dit son dernier mot. Ils étaient à touche-touche lors du dernier congrès à Marseille. Olivier Faure n’avait conservé son poste que d’un cheveu : 200 voix. Les tenants d’un socialisme « réaliste et de gouvernement » s’organisent. Olivier Mayer-Rossignol, le maire de Rouen et candidat au poste de premier secrétaire, Anne Hidalgo et Carole Delga publient ce matin une tribune dans l’Opinion dans laquelle ils écrivent : « Résister exige de regarder l’état de la gauche en face. Aujourd’hui, elle est à moins de 30% et elle est empoisonnée par le populisme et le communautarisme, après avoir été affaiblie par le social-libéralisme ». Ils ont à leur côté un encombrant soutien, celui de l’ancien président et ancien premier secrétaire, François Hollande, qui demandait ce dimanche sur RTL que le PS « s’affirme de manière autonome au sein de la gauche pour mieux la rassembler ». Et surtout il attend « un programme qui puisse être porté par un candidat socialiste ou social-démocrate ». Il se dit confiant : « Je pense que le Parti socialiste adoptera la ligne que je souhaite ». François Hollande se garde d’insulter l’avenir. Il le répète : la gauche est double et elle ne gagne que rassemblée… au deuxième tour. Au premier tour, il croit nécessaire de faire gagner son option sociale-démocrate, seule capable de réunir une majorité. Il fait implicitement le pari que droite et Macronie seront divisées offrant le luxe de deux candidatures à gauche.

François Hollande n’a pas tort : la gauche est polarisée et c’est toujours son aile « modérée » qui a gagné. Le problème désormais est d’avoir assez d’imagination pour penser que la gauche peut gagner avec une proposition qui ressemble à celle qui échoua il y a dix ans. François Ruffin et Clémentine Autain ont l’un et l’autre affirmaient ce week-end leurs ambitions de surmonter la quadrature du cercle : avec le PS mais pas que le PS, ni le PS dominant. Marine Tondelier pourrait aussi en rêver. Le congrès du PS ne va pas concerner que les socialistes. Il décidera si cette possibilité existe ou non après juin.

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1 commentaire

  1. Marc le 10 mars 2025 à 12:58

    Bonjour,
    C’est quoi un « socialisme réaliste et de gouvernement  » ?

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