Catalogne, Palestine : le baroud d’honneur de Pedro Sanchez ?

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Bousculé par une affaire judiciaire concernant son épouse Begoña Gomez, le Premier ministre espagnol pourra-t-il continuer sur sa lancée ?

Pedro Sanchez, c’est l’histoire d’un socialiste qui gouverne à gauche toute malgré lui. Ou plutôt malgré la réalité du paysage politique espagnol. Lui qu’on aurait facilement assimilé à un soc-dem bon chic bon genre a été tiré sur sa jambe gauche. Et il l’assume. Faire une coalition avec la gauche radicale ? Ce n’était pas son plan initial, mais pas le choix. Passer un accord avec les indépendantistes catalans ? Pareil. Comme le résumait Antoine de Laporte, de la Fondation Jean Jaurès, auprès de Regards : « Pedro Sanchez est habile : il revendique très clairement des concessions qui ne sont pas ses positions politiques, mais il endosse la responsabilité de celles-ci. »

Ces derniers temps, Pedro Sanchez a cru voir la fin de sa carrière politique advenir. Fin avril, l’ouverture d’un enquête à l’encontre de Begoña Gomez, sa compagne, pour « des délits présumés de trafic d’influence et de corruption », a poussé le chef du gouvernement à mettre sa démission dans la balance. Un coup de théâtre qui surgit de l’extrême droite espagnole, poussée par la droite. Mais Pedro Sanchez restera.

Depuis, il ajoute de nouvelles médailles à son plastron. L’Espagne a reconnu officiellement l’État palestinien et, derechef, inauguré son ambassade à Madrid. Et ce 30 mai, c’est un autre dossier, très important pour la suite des événements du pays, qui s’est tenu au Congrès des députés : l’adoption de la loi d’amnistie.

Depuis 2017, la plupart des dirigeants catalans sont emprisonnés à Madrid – sauf Carles Puigdemont, député européen depuis, en exil à Bruxelles. À l’époque, la droite gouvernait l’Espagne et la répression des Catalans a été féroce. « En politique comme dans la vie, le pardon est plus puissant que la rancœur », a lancé, solennel, Pedro Sanchez. La droite et l’extrême droite, encore elles, sont seules face au reste du pays. À rebours de l’histoire.

La suite est entre les mains des juges. Pour les Catalans comme pour le Premier ministre. L’enquête visant son épouse n’a pas été classée.

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