Olivier Besancenot : « On a envie qu’un gouvernement anticapitaliste voit le jour »

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À J-3 du premier tour de l’élection présidentielle, Olivier Besancenot, porte-parole de Philippe Poutou, est l’invité de #LaMidinale.

UNE MIDINALE À VOIR…

 

ET À LIRE…

Sur les enjeux de l’élection présidentielle
« L’enjeu de cette élection présidentielle, c’est de poser des bases pour l’avenir. »
« Pour le mouvement ouvrier et la gauche sociale et politique, l’enjeu, c’est de préparer les meilleures conditions pour que la gauche se réinvente, se reconstruise et se retrouve sur des terreaux communs, notamment sur la question antifasciste et du danger de l’extrême droite ou sur la question de répartition des richesses. »
« La suite de l’élection présidentielle, ce n’est pas simplement se préparer à résister aux mauvais coups qu’il y aura probablement mais d’accompagner toutes les mobilisations, notamment sur la question des salaires. »

Sur le vote utile à gauche au premier tour
« On accompagne la mobilisation unitaire contre le fascisme mais renoncer à la candidature alors que même Jean-Luc Mélenchon ne l’a jamais demandé – je rappelle qu’il a parrainé la candidature de Philippe Poutou -, non. J’imagine qu’il est au courant qu’il y a des sensibilités politiques qui font que l’on est indépendant mais on sera unitaire pour 1000 dès qu’il faudra avancer. »
« Je ne suis pas paternaliste, les gens font en conscience, je ne suis pas là pour leur mettre une pilule dans la tête. »
« La candidature de Philippe Poutou, elle porte du coeur mais aussi de la raison, c’est-à-dire qu’elle porte un programme, des idées politiques et des positions internationalistes. »
« Philippe Poutou n’est pas un politicien professionnel, il ne suit pas les codes du sérail de la classe politique. »
« Il faut regarder vers l’avenir et ne pas s’enferrer dans des débats qui ne vont pas être super productifs… »

Sur la perspective d’un second tour Macron-Le Pen
« On ne votera jamais pour l’extrême droite. Jamais. »
« Si c’est ce scénario-là, ça va être 15 jours d’engueulade dans toutes les familles de gauche et tout le monde aura le bon argument. »
« Là où le mouvement a su se retrouver, c’est aussi dans les grands combats contre l’extrême droite. »
« J’ai 47 balais, je milite depuis l’âge de 14 ans, il y a des choses que j’entends et d’autres que je vois auxquelles je ne pensais jamais devoir être confronté de ma vie : des manifestations avec des bras tendus… »
« Le problème politique, c’est que l’on n’est pas confronté simplement à différentes gammes de libéralisme où tout se vaut. »
« Au-delà des individus, il faut voir les forces politiques qui sont derrière. »
« Il y a quelque chose de substantiel à cette élection présidentielle : la gauche est dans les eaux basses. Et la polarisation à la droite et à l’extrême droite est un phénomène majeur : on le voit du point de vue des idées. »
« L’histoire est là pour nous rappeler que la percée politique de l’extrême droite et des mouvements populistes fascistes, ce n’est jamais un seul candidat : c’est un processus politique au long cours où la gauche court après la droite, où la droite court après l’extrême droite et où l’extrême droite s’est extrême droitisée elle-même. »
« On est obligé de se dire que des seuils qualitatifs sont franchis quand une famille politique, dans un torrent d’insultes ouvertement racistes, islamophobe, sexistes, homophobes cherche à réhabiliter les pages les plus sombres de l’histoire. »
« Si la gauche est aujourd’hui dans les eaux basses, c’est qu’on n’a pas appris à être aussi décomplexé que l’extrême droite. »

Sur le mouvement ouvrier
« Le mouvement ouvrier existe encore. »
« Il y a des raisons d’espérer parce qu’il y a eu des mobilisations nouvelles : les mobilisations climatiques, les mobilisations de la jeunesse, les mobilisations dans les quartiers, notamment autour du Comité Adama… »
« On doit entrer dans une phase de reconstruction du mouvement social de manière générale en réhabilitant de façon unitaire en son sein une dynamique anticapitaliste. »
« Il faut que les uns et les autres aient un peu d’humilité pour trouver une manière de dénouer les désaccords politiques qui existent. »
« Il faut que l’on soit tous dans une logique de dépassement. »
« J’entends Jean-Luc Mélenchon avoir des références explicites au mouvement ouvrier, comme nous, comme au Parti communiste. »
« Du point de vue du mouvement ouvrier, il y a des histoires longues en termes d’espace politique. Il est donc difficile d’imaginer qu’une seule forme ou qu’un seul courant politique puisse prétendre cristalliser toutes les formes de radicalité, même celles qui sont exprimées de nos jours. »
« Quand c’est la crise pour la gauche radicale, c’est la crise pour tout le monde. Quand c’est la dynamique, c’est la dynamique pour tout le monde. »

Sur le NPA
« [Le dépassement du NPA], je ne sais pas exactement ce que cela veut dire. Mais on est un certain nombre à penser, pour ceux et celles qui se côtoient dans les combats du quotidien depuis des années, à la France Insoumise, au Nouveau Parti Anticapitaliste, à Lutte ouvrière, chez des libertaires, dans les partis communistes et chez beaucoup de gens qui sont dans aucune organisation politique mais qui sont dans des organisations syndicales ou des collectifs, qu’il faut que l’on avance ensemble. »
« Les circonstances vont faire pression sur nous : on parle du danger fasciste donc ça veut dire avoir la compréhension que, eux, face à nous, ils ne feront pas de distinction. Les fascistes au pouvoir, quelle que soit leur variante, ils ne vont pas s’encombrer de nos discussions sémantiques ou stratégiques – même quand elles peuvent avoir un sens. »
« Il faut avoir un cadre commun face à l’extrême droite et une unité commune. »

Sur les fractures politiques à gauche
« Il y a une fracture politique qui continue à exister à gauche : il y a celle qui s’inscrit dans le cadre de l’économie de marché avec des marges plus ou moins substantielles et les forces qui veulent en sortir avec des variantes. Mais c’est une fracture politique que l’on retrouve sur chaque proposition. »
« Il y a des questions majeures qui sont importantes comme l’Ukraine : je suis un internationaliste, au NPA, on est internationaliste, c’est-à-dire qu’on est toujours du côté des opprimés, jamais du côté des oppresseurs. Raison pour laquelle, dès le départ, on a affirmé notre solidarité avec les Ukrainiens et les Ukrainiennes en réclamant le retrait des troupes russes immédiatement, sans les “si, peut-être, virgule, point, note de bas de page”. Après, ça ne nous empêchera pas de dire que l’OTAN ne fait pas partie de la solution parce qu’elle fait partie du problème mais là, à gauche, quand on voit le débat où, dès que tu dis que tu es pour le retrait des troupes russes, on te regarde comme si tu flirtais avec la CIA et, à l’inverse, quand tu commences à dire du mal de l’OTAN, un autre camp politique te soupçonne d’avoir des relations avec le KGB ou le FSB, il y a un problème avec la notion de complexité qui fait pourtant partie de notre héritage politique. »
« On a eu des rendez-vous ensemble pendant le quinquennat de Macron, pas avec tout le monde mais quand même : les gilets jaunes, qui étaient globalement un rendez-vous manqué du mouvement ouvrier mais on était là, avec notamment la France insoumise et des courants libertaires. »

Sur l’identité politique du NPA
« Je ne suis pas sûr que Philippe Poutou se revendique d’abord et avant tout comme un candidat trotskiste : c’est un candidat ouvrier, anticapitaliste. »
« Le NPA a cherché à fédérer des gens qui ne sont pas de la filiation trotskiste. »
« Le NPA a toujours cherché à prendre le meilleur des traditions du mouvement ouvrier quelles qu’elles soient. »
« L’espace du NPA n’est pas celui de la LCR. »
« On est dans une logique de dépassement. Un outil politique n’est jamais une fin en soi : ça n’est qu’un moyen. Dès qu’il y a une occasion d’en trouver un meilleur, plus efficace, plus rassembleur, sur des bases claires, on est disponible pour ça. Et on réaffirme cette disponibilité. »

Sur les élections législatives
« On n’a pas discuté des législatives. »
« Je ne peux pas te dire de quelle manière on sera présent ou non. On en n’a pas discuté. »

Sur cinq ans de Macron
« Ça va se passer dans la rue mais pas uniquement. Y’a pas d’un côté le NPA : c’est la rue et de l’autre les élections : c’est La France insoumise. Il faut trouver une synthèse entre les deux. »
« Dans la dernière séquence de la gauche radicale, on a tous appris que l’accident de parcours du point de vue de la crise politique mais qui surgirait dans notre camp cette fois-ci, peut apparaître sur le terrain de la rue, de la contestation sociale, comme sur le terrain électoral. »
« J’ai compris qu’un accident de parcours sur le terrain électoral qui surgisse dans notre camp n’est plus à exclure. Ce que je n’ai pas pensé pendant très longtemps. »
« On a envie qu’un gouvernement anticapitaliste voit le jour. »

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