Le maître des horloges a perdu sa Rolex !

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Voilà près de deux mois qu’Emmanuel Macron a été réélu président de la République. 67 jours très exactement. Un peu plus d’un mois et demi qu’Élisabeth Borne a été nommée Première ministre. 45 jours très exactement. 22 jours : c’est la durée que nous aurons attendus pour que le président nomme la successeure de Jean Castex à Matignon. Qu’a fait Emmanuel Macron de tout ce temps ? Où sont passés les fameux 100 premiers jours du Président élu – que l’on dit décisifs ? Qu’a fait Élisabeth Borne de toutes ces heures ? Rien. Le pays est à l’arrêt. Les administrations sont à l’arrêt. Le temps semble s’être arrêté. Un comble pour celui que l’on a présenté, longtemps, comme le maître des horloges.

 

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Emmanuel Macron ne maîtrise rien. Il voulait Vautrin à Matignon. Ça sera Borne. Il voulait Lescure au perchoir. Ça sera Braun-Pivet. Il espérait garder Castaner à la tête du groupe de la majorité présidentielle. Ça sera Bergé. Macron imaginait sans doute qu’obtenir une majorité absolue à l’Assemblée nationale serait une simple formalité. Erreur. Grosse erreur. Une erreur que ne lui pardonnent pas ses amis. Macron n’aime pas la critique. Dans les couloirs de l’Élysée, il est en mode : « Tu m’aimes ou tu me quittes ». Pas de place pour la critique. Pas de place non plus pour l’analyse : pourquoi cet échec ? Pourquoi ce revers électoral ? L’échec en Macronie n’existe pas. Il n’y a pas d’échec. Il n’y a que des victoires : et il répète à l’envi qu’il est le premier groupe parlementaire.

La belle affaire. Un premier groupe qui ne peut rien. Rien imposer. Et il croit encore pouvoir manœuvrer. Jusque dans son allocution télévisée de la semaine dernière lorsqu’il assurait qu’il ne lui manquait qu’une petite trentaine de députés pour obtenir une majorité quand on en compte 44. Pas de majorité, a priori, pour la loi de finances rectificatives. Pas de majorité pour la loi sur le pouvoir d’achat – encore faudrait-il en connaître précisément le contenu. Pas de majorité, non plus, pour la réforme des retraites, celle qu’il avait promis pour le quinquennat précédent et qu’il entend faire voter pour la rentrée 2023. Pas de majorité non plus pour assurer un vote de confiance à la Première ministre qui prononcera son discours de politique générale mercredi 6 juillet.

Pas de majorité. Il lui reste le 49.3 qu’il ne peut utiliser qu’une fois par session parlementaire. Et en attendant la majorité, Macron bricole. Quitte à jouer avec le feu. Et à faire exploser les verrous du front républicain. Macron a perdu sa Rolex. Mais il a aussi perdu sa boussole…

 

Pierre Jacquemain

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