2027 : la division de la gauche ouvre des perspectives à droite

Plus le NFP se fracture, plus la droite peut se permettre des divisions stratégiques en toute sérénité.
Jean-Luc Mélenchon l’affirme : il y aura une candidature insoumise à la prochaine présidentielle. Il est alors hautement probable qu’au moins une autre candidature de gauche lui sera opposée. Cette perspective désole beaucoup de partisans du NFP et rouvre des appétits à droite. Si du fait de sa division, le score le plus élevé d’un candidat de gauche reste sous les 20% pour la présidentielle, la possibilité pour la droite (LR + macroniste) d’accéder au second tour face à l’extrême droite est facilitée. Cet ensemble de droite pourrait même se permettre le luxe de la division, elle aussi. Et c’est tout l’enjeu des débats qui se mènent à droite en ce moment.
TOUS LES JOURS, RETROUVEZ L’ESSENTIEL DE L’ACTU POLITIQUE DANS NOTRE NEWSLETTER
Gérald Darmanin s’est prononcé pour une primaire de toute la droite pour dégager un candidat unique. Édouard Philippe, chouchou des sondages, partage l’idée qu’il faut un candidat unique de tout cet arc, mais il n’entend pas se soumettre à une primaire. À l’image de Jean-Luc Mélenchon qui récuse ce mode de sélection, il pense que le premier tour de l’élection sert à déterminer le champion de chaque camp.
Mais au-delà de la question des primaires, Philippe comme Darmanin font la même analyse : ils redoutent que LR seul soit trop faible et que la Macronie soit trop décrédibilisée et agonisante. La seule chance pour leur camp de passer le premier tour serait de s’allier. Sinon, comme dans leurs pires cauchemars, la gauche voire « l’extrême gauche », comme ils appellent LFI, pourrait en 2027 être face au RN. Et potentiellement gagner. Le positionnement de ces anciens ministres de premier plan passés à la Macronie (ils ne sont pas les seuls) les situent à l’intersection de LR et des macronistes : ils pensent donc pouvoir incarner cette alliance.
Macronistes et LR ensemble ou pas : la réflexion stratégique à droite est possible parce que la gauche est divisée. L’hypothèse d’un second tour droite-RN deviendrait un danger pour notre démocratie pour une raison simple : Retailleau, Darmanin et consorts formulent un projet inacceptable et entérinent, de facto, la victoire de Marine Le Pen.
Laurent Wauquiez fait lui aussi le diagnostic de la fin de la Macronie. Il entend bien récupérer sa politique pro-business et l’insérer dans une vision autoritaire de droite. Il ne croit pas à la dynamique d’une alliance avec la Macronie. D’ores et déjà, il surligne sa différence avec elle. Les députés LR le manifesteront en votant contre la candidature proposée par Macron pour présider le Conseil constitutionnel.
Bruno Retailleau pense lui aussi que la Macronie est un astre mort mais, à la différence de Wauquiez, il estime qu’une candidature LR bien campée à droite est en capacité d’absorber les décombres de la Macronie et de récupérer une large partie de ses électeurs ainsi que ceux d’Éric Zemmour et de bloquer l’ascension de Marine Le Pen. Il croit dans la possibilité, avec une telle candidature au barycentre de toutes ces droites, d’accéder au second tour. Il tire argument de sa popularité parmi le peuple de droite et d’extrême droite.
Macronistes et LR ensemble ou pas : la réflexion stratégique à droite est possible parce que la gauche est divisée. Quoiqu’il en soit, il leur restera à élaborer une proposition politique qui aille au-delà du slogan pécressien « L’ordre dans la rue et les comptes publics » et qui cesse d’aller récupérer tous les relents xénophobes du RN. Aujourd’hui, l’hypothèse d’un second tour droite-RN deviendrait un danger pour notre démocratie pour une raison simple : Retailleau, Darmanin et consorts formulent un projet inacceptable pour le pays et la République et entérinent, de facto, la victoire de Marine Le Pen.
Quand je lis ça, j’ai l’impression que ce ne sont pas les idées de l’extrême-droite qui gouvernent déjà… alors que le racisme le plus décomplexé s’exprime même dans la rue… et ce, avec la bénédiction du PS qui n’a même pas fait mine de censurer le gouvernement lorsqu’il le devait. Division à gauche ? Mon bon ami, le NFP a perdu tout crédibilité avec son silence face aux turpitudes du PS, et ce faisant il a admis n’être qu’une entente électorale vue de laquelle son programme et l’engagement à la rupture pouvaient être bafoué en silence. C’était avec le plus grand des désespoirs que j’avais noté le peu de combativité de ce drôle d’assemblage lorsque la gauche se fit voler les elections législatives… A quoi sert dès lors de voter ? C’est aujourd’hui avec la plus grande fatigue et le plus mesuré des dégoûts que j’observe cette unité qui se voulait être celle des compromis devenir celle de la compromission du fait de la lâcheté de ceux qui souhaitent rester les partenaires du PS… A quoi servirait il de gagner si c’est une nouvelle fois pour créer une gauche « de gouvernement » qui préférera sacrifier la « rupture » sur l’autel d’un ordre inique ?
Si le NFP ne se réveille pas pour exclure une bonne fois ce parti centriste qui revendique inopportunément encore le qualificatif de « socialiste », il aura alors fait la preuve à mon sens de son manque de volonté à combattre coûte que coûte les soutiens d’une politique qui porte souffrance et malheurs aux gens… où qu’ils se trouvent, fusse dans ses propres rangs! Le désespoir que ça m’évoque vaut bien ma bascule dans le camp de l’abstention aux prochaines élections…
carlos_H: je ne suis pas un fana du vote à tout prix. Il m’est arrivé, assez souvent, « d’oublier » d’aller voter, notamment dans les 2èmes tours Macron/LR vs RN. Et ce, depuis déjà bien longtemps (duel Chirac/Le Pen de 2002). Je ne vous ferai donc pas la morale pour tenter de vous ramener vers les urnes, et encore moins vers un front qui n’a de républicain que le nom !
Par contre, au 1e tour, il est toujours possible de trouver un(e) candidat(e) qui incarne plus ou moins ce qu’on recherche. Et reconnaissez tout de même qu’à gauche, seule la FI montre une vraie cohérence dans sa lutte contre la Macronie…. sauf, bien sur, quand elle retombe dans le piège du déjà évoqué front républicain….Mais ça fonctionne de moins en moins, dans la base FI. Et c’est tant mieux ! En 2017, 54% de l’électorat FI avait voté Macron au 2ème tour, 42% en 2022. Ce qui est, évidemment, encore beaucoup trop !
La gauche ? laquelle ? Celle qui fait confiance à Bayrou, celle qui crache sur les bénéficaires du RSA , Roussel en émule de Wauqiez.
La gauche est malade de ces boulets.
Aucune organisation politique n’ayant formulé un changement de cap par une « révolution populaire » , l’élection reste le moyen le plus approprié pour exprimer ses idées, au moins au 1er tour. Ensuite, aucune organisation politique n’étant en capacité d’être majoritaire au 1er tour, la question de l’union pour gagner se pose. Dans cette configuration, il s’agit non pas d’injurier, voire pire, d’insulter les électeurs qui pensent, de bonne foi, se situer dans une mouvance de gauche, mais de les convaincre . Cette conviction de l’union pour gagner, n’est, hélas, plus portée par les responsables des partis politiques plus occupés à démolir le voisin, que de rassembler et de mobiliser pour une victoire. La seule solution est de créer localement, sur le lieu de son travail, dans son association, dans sa commune, les conditions politiques qui permettent le rassemblement et la mobilisation. Cela exige une volonté forte, un comportement et un discours unitaire à l’opposé de ce que nous montre les « leaders » politiques.