Faire gagner la gauche : l’argument du PS pour justifier sa non-censure

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La victoire de la gauche passe par l’unité des socialistes : rien n’est moins sûr mais surtout est-ce convaincant ?

Nonobstant 6 d’entre eux (sur 66), les socialistes n’ont donc pas voté la censure, contrairement au reste du NFP. L’argument circonstanciel avancé par les dirigeants socialistes était celui de leur responsabilité : la France ne pouvait pas vivre sans un budget pour 2025, quitte à ce que celui-ci soit particulièrement mauvais. Ce n’est pourtant pas uniquement au nom de la France mais aussi au nom de la gauche que le PS a fini par faire ce choix.


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Les socialistes sont convaincus d’une chose : un PS divisé serait affaibli et empêcherait dès lors toute dynamique victorieuse de la gauche. Or, la censure acterait sa division profonde. L’unité de ce qu’ils pensent comme un vaisseau-amiral pour la gauche serait un préalable pour penser l’après.

Au fond, la position des socialistes se veut une proposition de rassemblement : ils entendent colmater la fuite toujours plus avant de certains d’entre eux, attirés par des aventures solitaires, voire tentés de frayer avec ceux qui sont aujourd’hui au pouvoir. Car, contrairement aux insoumis qui ont affirmé leur exclusion du NFP, les socialistes n’ont pas annoncé qu’ils souhaitaient prendre leurs distances avec le reste de la gauche.

Autrement dit : pour les unitaires du PS, si vous n’arrivez pas à emmener à gauche les tenants de la non-censure comme le député Philippe Brun ou le président du groupe au Sénat Patrick Kanner, il ne sert à rien de prétendre être majoritaire. Non qu’ils représentent une fraction importante de la population mais parce que, selon les socialistes, ils seraient les premiers à convaincre. Les dirigeants socialistes voient ces « raisonnables » comme un possible trait d’union pour ramener au PS la « Macronie de gauche ».

Pas certain que ce calcul soit tout à fait juste. Le moment appelle objectivement mais aussi subjectivement une proposition alternative aux politiques qui nous mettent dans le mur des inégalités, du dérèglement climatique et de la marginalisation au sein des nations. La Macronie est disqualifiée ; le bilan des années Hollande n’est pas oublié. Vouloir conserver les « raisonnables »  sans produire de vraies alternatives à ce qui apparait de plus en plus comme une impasse pourrait bien renvoyer le PS aux marges de la gauche et de l’espace politique tout simplement. 

Les nazes et les oukases ne peuvent représenter la gauche. Car si la gauche se divise autant sur des questions tactiques, c’est qu’elle ne bosse pas assez sur le fond – et surtout qu’elle n’arrive pas à porter ses idées dans le débat public. Alors action !

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