Week-end de merde !
Peut-être est-ce dû à une mauvaise conjonction des astres. Peut-être que Saturne s’est brouillé avec Vénus elle-même en bisbille avec ce sale macho de Jupiter. Ou peut-être que la gauche au pouvoir c’est pas ce qu’on croyait, ou justement si mais on aurait aimé avoir tort. Quoi qu’il en soit, trop c’est trop ! Vendredi, alors qu’on s’apprêtait à passer enfin un week-end peinard, le foie au repos, sans bûche et autre galette des rois, la nouvelle est tombée. Sans sommation. Le Medef et la CFDT ont passé un accord avec le gouvernement « pour un nouveau modèle économique et social au service de la compétitivité des entreprises et de la sécurisation de l’emploi et des parcours professionnels des salariés ». Autrement dit, et après relecture, un accord tricoté maille après maille qui octroie aux entreprises des nouveaux droits pour licencier les salariés. Habitué aux coups bas du PS et du Medef et aux trahisons de la CFDT, on gardait le moral, à mi-chemin entre le fond des chaussettes et le haut du mollet, bien décidé à profiter du week-end coûte que coûte. Puis, vers 18h15, François Hollande nous annonçait très solennel, ragaillardi dans son costume de Président, le début de l’intervention des troupes françaises au Mali.
Droits des salariés revus à la baisse, la guerre au Mali… C’est donc le moral en tire-bouchon, ramassé au niveau des chevilles, qu’on rejoignait nos pénates, pour passer un week-end au lit avec l’intégrale de Oui-Oui et la voiture jaune, lecture tout à fait régressive recommandée en période de stress pour son faible caractère anxiogène. Mais c’était sans compter sur la déferlante rose-réac-homophobe qui s’est abattue dimanche dans les rues de Paris, soit près de 800 000 manifestants (selon les organisateurs) incapables de compter au-delà de : un papa + une maman = une famille.
Résultat ? Une chute vertigineuse du moral directement sous les semelles, de quoi vous transformer un blues du dimanche soir en nervous breakdown. Un week-end de merde.