Présidentielle américaine : l’avenir des démocraties sous les yeux du monde
Jour de vote aux États-Unis. Pour succéder à Joe Biden, qui de sa vice-présidente Kamala Harris ou de son prédécesseur Donald Trump va l’emporter ? Les jeux sont presque faits et rien ne va déjà plus.
Cette campagne présidentielle (ou plutôt l’affrontement en règle entre la Démocrate et le Républicain) fut particulièrement dense et scrutée, des deux côtés de l’Atlantique, et pas seulement parce qu’il s’agit encore de la première économie et de la plus grosse force de frappe militaire du globe.
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Ceux qui s’autoproclament encore parfois leaders du monde libre habitent un pays en proie aux tourments d’un Occident qui se crispe et se cherche des perspectives. Aux États-Unis comme en Europe, on s’imagine souvent hérauts de la démocratie, défenseurs des droits humains, garants des libertés publiques comme individuelles. C’est, au fond, ces fantasmes qui ont porté à la fois les discours de Kamala Harris et de Donald Trump.
Des droits des femmes, notamment à disposer de leur corps, à ceux des minorités raciales comme de genre, la première a défendu l’idée d’États-vraiment-Unis, où chacun pourrait avoir sa juste place. Mais sans véritablement réussir à convaincre qu’elle puisse permettre d’envisager des lendemains qui chantent. Le projet de Kamala Harris est, disons-le, mal articulé au niveau des questions de travail, sans réelle vision écologique et en butte à une realpolitik internationale qui fait notamment s’échouer les plus beaux idéaux sur les côtes palestiniennes.
Peu importe l’issue, Donald Trump devrait annoncer qu’il a gagné, enfonçant par là-même un peu davantage son pays dans la crise politique qu’il traverse. Et pouvant entraîner avec lui, de nombreux pays européens.
De l’autre côté de l’échiquier politique, Donald Trump aussi a voulu capitaliser sur une certaine idée de la démocratie : le pouvoir au peuple, américain bien sûr, blanc, masculin et hétérosexuel de préférence. Soulignant dès qu’il le pouvait le caractère effrayant du 21ème siècle, il a construit un projet de repli sur soi radical. Un projet qui permet, en creux, de voir les béances et les impasses de nos sociétés quant à l’élaboration de la mondialisation capitaliste ou des évolutions sociétales à l’œuvre.
Les résultats, dont les grandes tendances seront connues dans la nuit de mardi à mercredi, risquent d’être particulièrement serrés. Peu importe l’issue, Donald Trump devrait annoncer qu’il a gagné, enfonçant par là-même un peu davantage son pays dans la crise politique qu’il traverse. Et pouvant entraîner avec lui, de nombreux pays européens. La démocratie n’est pas un état de fait qui se conquiert ou se décrète une bonne fois pour toute, elle doit être un processus sans arrêt interrogé et renouvelé, creuset de toutes les dynamiques qui traversent nos sociétés. Mais surtout, surtout, la démocratie ne peut s’envisager sans un projet émancipateur et universel d’égalité, sans lequel elle n’est qu’un prétexte ou pire, une farce.
La victoire de Donald est une honte pour l’humanité ! Le changement climatique et l’écologie passés par dessus bord, les insultes et les mensonges érigées en communication géniale, l’arrogance et la brutalité des milliardaires installées comme valeur primordiale, le racisme et la xénophobie au fronton de la Maison Blanche, un multi condamné et repris de justice aux commandes de la plus puissante armée du monde, c’est la fin du rêve américain. Des jours sombres s’annoncent pour la planète. Et pour couronner le tout, Macron, le président français battu dans les dernières consultations qui se précipite pour adresser ses félicitations à celui qui a fracturé les États Unis. « Qui se ressemble, s’assemble » affirme un dicton populaire. Avec un Macron et un gouvernement adoubé par Le Pen et Bardella, les Français doivent s’attendre à de mauvais jours.