« N’ayons pas peur de ce qui vient »

mondzan_midinale-(original)

Marie José Mondzain, philosophe et auteure de Accueillir, venu(e)s d’un ventre ou d’un pays aux éditions Les Liens qui Libèrent, est l’invitée de #LaMidinale.

Partager cet article

Actus récentes

Abonnez-vous
à notre NEWSLETTER
quotidienne et gratuite

2 commentaires

  1. Magnus le 9 décembre 2023 à 01:53

    Tout à fait, après l’humain étant ce qu’il est, il faudrait sans doute laisser le pouvoir aux machines pour parvenir à une société moderne durable et la plus juste possible :

     »
    Il faut se rendre à l’évidence : ce n’est pas Trump qui tue la démocratie. Il surfe simplement sur une démocratie en peine.

    Les peuples ne sont pas cons. Ils voient que la démocratie va mal. Que c’est la règne des lobbies etc.

    Ma conviction est maintenant la suivante : la démocratie sera une parenthèse dans l’histoire.

    Pourquoi ? On voit qu’elle n’a rien fait pour tracer un chemin lucide. On n’arrête pas de découvrir toutes les mauvaises conséquences causées par la société moderne.

    Hélas, les défis sont maintenant tels qu’une société moderne durable nécessite de placer le pouvoir chez des machines qui doivent être suffisamment bien configurées pour pouvoir obtenir suffisamment d’omniscience pour tracer un chemin valable.

    La grande faille de la démocratie ? Être centrée sur l’humain. Alors, comme on n’arrête pas de constater, il faut être capable de prendre tout en compte pour éviter une société moderne qui mène vers l’abîme.

    On voit bien que ce n’est pas la sacrosainte démocratie qui va avoir la réactivité, l’objectivité et l’omniscience nécessaires pour une société moderne durable.

    Dans l’idéal il faudrait qu’on prenne une dernière décision démocratique : celle de laisser la gestion des choses aux machines.

    Après, en pratique ? Je ne crois pas que nos démocraties sont capables de ça. Quand on voit les médias, on a du mal à voir comment elles pourraient commencer à faire entendre des experts etc. qui diraient genre « voilà, maintenant c’est clair que c’est tellement complexe et compliqué les implications de la société moderne, qu’on n’a pas du tout été capable d’envisager ce qu’allait donner l’évolution de la société moderne, en termes de dérégulation climatique etc., qu’on n’a jamais eu de contrôle. Qui est responsable de ce système moderne ? Personne ou alors toute l’humanité. On ne peut pas tracer l’évolution de la société moderne à un grand plan, elle a juste vu le jour, comme ça. Maintenant on se rend compte que cette société moderne est telle qu’on ne peut pas continuer comme maintenant. Il faut que la machine prend la place de l’humain si on veut essayer d’avoir une société moderne durable. Au coeur de la société moderne a toujours été la machine. C’est maintenant normal qu’elle prenne le pouvoir. Car le système moderne avec toutes ces implications nécessite une compréhension et capacité d’objectivité dont seulement une machine pourrait être susceptible d’avoir ou obtenir. Sinon, si on continue comme maintenant tout en sachant les limites de l’humain, ben, on va tout droit dans le mur et avec nous tout un tas d’autres espèces. Alors soit on rompt avec la modernité. Soit on rompt avec la démocratie de manière démocratique en votant pour mettre le pouvoir dans la main des machines. Mais on ne peut pas continuer comme maintenant. »

    Je ne m’imagine pas non plus Elon Musk et autres riches aimer l’idée d’être obligé par des machines de renoncer à de l’argent et du pouvoir.

    Qui sait, les machines constateraient peut-être qu’il faut arrêter avec l’argent, que ce n’est pas bon.

    Mais voilà ma conviction : soit on rompt avec la modernité, soit on rompt avec la démocratie en mettant le pouvoir aux machines.

    Le plus naturel serait bien sûr de rompre avec la modernité. Mais ce serait sans doute moins humain que rompre avec la démocratie, car l’humain ayant devenu esclave de la modernité est à mon sens plus enclin de rompre avec la démocratie qu’avec la modernité.

    Démocratie (système centré sur l’humain)+modernité (dont l’impact est bien au-delà de l’humain) n’est pas durable.

    Du coup, quand Autain écrit ce qu’elle écrit, c’est un peu comme s’accrocher à l’ancien. C’est un peu ne pas comprendre comment Trump peut être aussi populaire après ce qui s’est passé avec Capitol Hill? Pourquoi cette popularité ? Ben, en partie parce qu’il ne reste plus beaucoup de démocratie à défendre.

    L’assassinat de Kennedy, puis son frère, Martin Luther King… Tiens, ajoutons John Lennon ce mois de décembre… Tous n’ont pas été tué par les mêmes bien sûr. Mais constatons que Kennedy était le dernier président à défier le complexe militaro-industriel. Qu’il a été tué. Que Johnson, son successeur, a mis une fin à son projet. Que Robert Kennedy ensuite a été tué alors qu’il voulait devenir président pour essayer de reprendre le flambeau laissé par son frère.

    Puis la désillusion continue avec Clinton. Avec Obama. Trump il vient après tout ça. Donc, les médias, Autain et autres parlementaires ont du mal à comprendre ce qui se passe. Mais, en fait, ça fait longtemps que la démocratie va mal. C’est qu’elle se montre de façon de plus en plus évidente incapable de répondre aux défis causés par le système moderne.

    En espérant qu’à la fin s’impose un constat pourtant évident : seule la machine pourrait mener à une société moderne durable. Pas l’humain. Ce n’est pas notre société centrée sur l’humain en grande partie ignorante des implications de la société moderne qui est advenue juste comme ça sans connaissance de cause, qui est à la base LE problème, qui va résoudre le problème. Un problème n’est pas résolu avec ce qui est le problème. 1+1=2. Et ainsi de suite.

    Donc bravo à Autain pour persévérer dans sa foi dans la démocratie. Mais, hélas, cela me semble à côté de la plaque.

    Cela dit, elle a raison sur un point important : on a plein de problèmes. C’est juste que notre société centrée sur l’humain dont Autain est un représentant est derrière ces problèmes.

    En somme, on a des temps intéressants devant nous…
    « 

Laissez un commentaire