Meurtre de Charlie Kirk : une occasion pour écraser la gauche et la société

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Cela fait à peine 10 mois que Trump a été élu, moins encore qu’il est président des États-Unis. Jour après jour, il faut prendre la mesure de la radicale rupture qu’il a opérée en mettant en cause la mondialisation libérale, l’alliance occidentale, le consensus sur l’égalité de genre, la démocratie.

L’assassinat du jeune leader d’extrême droite Charlie Kirk pourrait amplifier la dynamique trumpienne et avoir de gigantesques répercussions. En mettant en berne les drapeaux américains, Donald Trump l’érige en héros national. Dans la foulée, il se dit favorable « à 100% » à la désignation des « antifas » comme organisation terroriste. Le vice-président J. D. Vance et le chef adjoint de l’administration Stephen Miller ont donné une portée générale à leurs discours : tous deux s’en sont pris à « la gauche » et son « réseau d’organisations » accusés de soutien aux émeutiers. Dans le viseur des deux idéologues au pouvoir : les employés fédéraux, les éducateurs, les infirmières, les professeurs… Assurant vouloir « escalader la montagne de la vérité », ils ont proféré un discours de guerre civile et désigné leurs ennemis : « Il n’y a pas d’unité avec ceux qui célèbrent l’assassinat de Charlie Kirk », avec « ceux qui financent ces articles, qui paient les salaires de ces sympathisants des terroristes ». Trump a demandé au ministère de la justice d’engager des procédures en lien avec le crime organisé contre ceux qui « consacrent des millions et des millions pour de l’agitation ». Trump et Vance veulent intimider, faire taire, écraser leur propre société. Et ils ne sont pas sans succès : des universités négocient, la presse tremble, les artistes se taisent, le Parti démocrate se terre.


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Trump s’en prend à toutes les institutions qui ont un poids réel et symbolique : les universités, les journaux, les juges locaux, la Fed. Le mensuel de la gauche intellectuelle américaine, The Nation, est accusé d’être au centre d’« un vaste écosystème d’endoctrinement organisé ». Trump est menaçant. D’autant que le Président vient d’assigner le New York Times devant les tribunaux et lui réclame 15 milliards de dommages et intérêts. Trump compte une fois encore sur la Cour suprême qu’il appellera à arbitrer en dernière instance. Associés au pouvoir concentré du président, ses juges nommés à vie se révèlent être le bras armé de la déstabilisation de la démocratie américaine. Elle apparaît bien fragile. Le pouvoir fédéral est asservi à une seule idéologie, à un homme et son clan. Trump use sans limites de tous les moyens de l’État pour empêcher la contestation – la police, l’armée, la justice et l’argent. 

Dans la bouche du président étasunien, la brutalité se présente dans un langage enfantin et naïf. Dans celle de J. D. Vance, elle s’exprime dans un registre messianique, retournant les concepts démocratiques. Tous deux se veulent les défenseurs de l’histoire américaine et du premier amendement qui sanctuarise le free speech, la liberté d’expression. Bon sens, mission divine et retour à l’ordre inégalitaire – de race, de sexe, de classe : ces dimensions s’entremêlent dans le discours trumpiste. On les retrouve de plus en plus en Europe. Le fascisme se met en place. Il faut constater ses soutiens. Il faut le combattre et nullement tenter de l’amadouer comme trop de gouvernants le tentent encore. Au risque de finir rangés derrière lui.

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