Manifestation de sans-papiers, tout le monde au poste !

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Ce matin, lors d’une manifestation de sans-papiers devant le ministère de l’Intérieur, les forces de l’ordre ont embarqué l’ensemble des militants… pour un contrôle d’identité.

« Ils nous ont tous arrêté », raconte Denis Godard, militant du NPA et membre du mouvement Faut-il mourir pour avoir des papiers. « Tous », c’est-à-dire environ 70 manifestants rassemblés sous les fenêtres de Manuel Valls pour réclamer l’égalité des droits entre Français et Immigrés ainsi que la régularisation des sans-papiers. Une initiative peu appréciée par le ministre de l’Intérieur puisque vers 9h30 les forces de l’ordre sont intervenues sur place. « Ils ont essayé de trier les manifestants, pour embarquer uniquement les sans-papiers, décrit Denis Godard. Mais certains d’entre-nous ont refusé de donner leurs papiers et nous avons exigé d’être arrêtés tous ensemble. » La raison de cette discrimination à l’arrestation semble être la présence du médiatique Olivier Besancenot dans les rangs des militants. Solidaire, ce dernier a donc fait partie du convoi et rejoint le commissariat du 18e arrondissement de Paris où après un « simple » contrôle d’identité les manifestants ont tous été relâchés. « Ces arrestations sont de plus en plus fréquentes, déplore Denis Godard. Notamment depuis la fin de la grève de la faim des sans-papiers de Lille. Comme les autorités ont accepté certaines choses lors de ce mouvement, elles envoient maintenant un message de fermeté. » Si l’année 2012 a été une année record en terme d’expulsion (36000), c’est certes dû en grande partie au zèle du gouvernement Sarkozy lors des six derniers mois de son mandat. Cela dit, le nouveau gouvernement ne semble pas décidé à enrayer la machine, alors qu’il était précisément très attendu sur ce dossier. « Depuis l’élection de François Hollande, la coordination des sans-papiers 75 a fait plusieurs demandes pour être reçu par le ministre de l’Intérieur. Hollande lui-même s’y était engagé. Résultat, ça fait plus de six mois et toujours rien », raconte Denis Godard. Dommage. Les militants avaient pourtant beaucoup à dire à Manuel Valls à propos de sa circulaire régissant la régularisation des sans-papiers. Un texte qu’ils jugent trop restrictif et qui selon eux ne devraient pas
concerner beaucoup de sans-papiers. Condamnés à rester aux portes du ministère, c’est donc depuis la rue que les militants s’expriment, réclamant à travers un mégaphone l’abrogation de la circulaire.
La réponse ne se fait pas attendre. À peine une demi-heure après le début de la manifestation, les forces de l’ordre rappliquent sur les lieux pour faire place nette. Comme une impression de déjà vu…

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