L’unité de la gauche et de la République passe par une attitude de fermeté absolue à l’égard de notre police

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À la suite du drame qui s’est produit mardi à Nanterre, il nous faut collectivement et impérativement poser un diagnostic déterminé sur le fonctionnement de nos forces de l’ordre.

Mardi matin, Nahel, un adolescent de 17 ans a été tué, dans la voiture qu’il conduisait, par un policier à Nanterre. « Une exécution », pour reprendre les mots de l’avocate de la famille de la victime, Jennifer Cambla. Et à bout portant : l’agent qui le tenait en joue par la fenêtre lui intimait des ordres qu’il n’aurait pas respectés puisqu’il avait commencé à faire avancer son véhicule. Un refus d’obtempérer qui donnerait, selon des responsables syndicaux de la police et une large partie de la droite et de l’extrême droite, une légitimité au tir fatal qui s’en est suivi.

Des vidéos sont venues contredire le récit classique des défenseurs de la violence exorbitante des forces de l’ordre. Le policier est en garde-à-vue pour homicide volontaire : l’absence de légitimité au coup de feu mortel de l’agent de l’Etat apparaît évidente.

Des jeunes et des parents, notamment dans les quartiers populaires, descendent dans la rue pour exprimer leur compréhensible et légitime colère et s’en prendre à ceux qu’ils rendent responsables de leurs maux et de leurs morts. Les heurts avec les forces de l’ordre s’étendent aux représentants de l’État et aux bâtiments publics : « Parce que c’était lui, parce que c’était moi », « pas de justice, pas de paix ». L’impunité tant de fois constatée, cette expérience de l’injustice est une souffrance et elle justifie que des pans entiers de notre société se soulèvent pour rejeter un ordre qui les tue. Ils et elles n’acceptent pas qu’un policier qui tue puisse ne pas être inquiété sous le prétexte qu’il s’agit de l’exercice d’une violence légitime alors qu’on voit bien qu’elle ne l’est pas, qu’elle ne peut pas l’être, qu’elle est « inexplicable et inexcusable » pour reprendre les mots d’Emmanuel Macron.

Cette révolte est la conséquence logique des politiques particulièrement agressives et répressives menées à leur égard. Depuis des années, et notamment depuis février 2017, l’autorisation est donnée aux policiers de faire usage de leur arme à feu lors d’un refus d’obtempérer quand les occupants d’un véhicule « sont susceptibles de perpétrer, dans leur fuite, des atteintes à leur vie ou à leur intégrité physique ou à celles d’autrui ». De ce fait et rien que pour l’année dernière, ce sont 13 personnes qui ont ainsi trouvé la mort. C’est le dernier cadeau empoisonné du gouvernement de Manuel Valls à la postérité. 

Les relations épouvantables de la police avec les jeunes noirs et arabes dans les quartiers populaires doivent être considérées comme la cause du drame qui s’est déroulé mardi. Ces relations défiantes sont bâties autour d’un racisme systémique dont les manifestations vont croissantes dans un contexte de poussée des forces d’extrême droite. Dès lors, il s’agit d’une question collective et politique. Nous devons agir collectivement pour que cela soit connu, analysé et que des solutions soient avancées pour que jamais, de tels crimes puissent être à nouveau perpétrés.

L’unité de notre pays passe par un strict rappel à l’ordre républicain à l’égard de notre police. Ne pas sentir que nous souffrons, collectivement et chacun de nous, de ces injustices parfois mortelles, c’est passer à côté des voies et moyens pour remettre la France dans les rails de la justice et de la paix. La fermeté du pouvoir à l’égard des forces de l’ordre est le seul chemin de l’apaisement. Les porte-parole de la gauche doivent en être les promoteurs.

6 commentaires

  1. Bruno Grenier le 28 juin 2023 à 21:44

    Il est intéressant de comparer la police au Québec et en France. Chez nous, certains trouvent que notre police peut parfois faire preuve de racisme en ciblant davantage les personnes de couleur. Cependant, nous n’avons jamais entendu parler d’incidents de violence meurtrière de la part des forces de l’ordre. De plus, les sanctions sont généralement sévères pour les policiers fautifs, et leurs employeurs sont également tenus de dédommager les victimes. Cela souligne la nécessité d’une formation plus approfondie pour les agents de police. Il serait judicieux d’instaurer un programme de formation d’au moins 3 ans avant de leur accorder le droit de porter une arme. Cela permettrait de garantir une meilleure préparation de ces personnes.

  2. Aurelien Terrassier le 29 juin 2023 à 15:10

    Excepté pour une grande partie de la droite et surtout l’extrême droite, depuis des années déjà les violences policières sont une évidence. Il est triste d’en arriver à un énième crime commis par un policier pour que le gouvernement se réveille quand même. Ce policier sera jugé et condamné et si c’est une peine lourde, juste et équitable ce qui est évidemment légitime, ça sera une petite victoire. Il faut une police républicaine et il y en a marre de ces syndicats très à droite ou à l’extrême droite qui minimisent ou cautionnent complètement les violences de certains d’entre eux. Il faudrait aussi plus de police municipale ou de proximité dans les quartiers sans doute. En attendant la Nupes quoiqu’on en dise est toujours puissante à l’assemblée nationale.

  3. Berthelot J le 29 juin 2023 à 20:45

    Très juste.
    Dire  » la police tue  » est tout à fait légitime.
    Celles et ceux qui le disent n’affirment pas que tous les policiers de France sont des tueurs , mais il s’agit de dire que des policiers tuent couverts pas des textes ambigus et par leur hiérarchie et leur ministre qui affirme honteusement que les violences policières n’existent pas.
    Cordialement

  4. Justice4ALL le 3 juillet 2023 à 11:41

    Il est aussi intéressant de voir le « profil » du motard qui a tué Nahel !C’est un « ancien soldat d’Afghanistan » qui était bien « noté par sa hiérarchie jusque là !En somme ,il avait déjà une « formation de tueur » avant d’intégrer la « police nationale » !Je pense qu’il y a travail à faire au niveau du recrutement avec des « tests psychologiques » pour repérer les « failles » et, les carences et, pour écarter les « brebis galeuses » du style de l’extrême droite qui s’infiltrent partout hélas …

  5. Glycère BENOÎT le 3 juillet 2023 à 12:25

    Il y a une traditionnelle méfiance à gauche et plus encore à l’extrême-gauche à l’encontre des forces devant assurer les missions de maintien de l’ordre. L’ordre public est assimilé à celui de l’Etat bourgeois, que la révolution doit mettre à bas. Cette méfiance s’articule avec une relative sympathie pour ceux qui font mine de vouloir le détruire. Il n’y a pas de révolution sans violence. Quand celle-ci apparaît, même si elle ne s’adosse pas à un projet politique défini, certains leaders de partis d’extrême-gauche peuvent tenir des propos irresponsables. Ceux de Jean-Luc Mélenchon n’en sont pas loin. Il devrait clarifier sa position. Fabien Roussel, autre leader d’extrême-gauche, a lui été plus lucide.

  6. Justice4ALL le 20 juillet 2023 à 18:35

    Il faut d’urgence réviser la « loi » sur le recours à une « arme létale » en cas de « refus d’obtempérer » !Je veux dire par là qu’il faut « clarifier » le ou les textes et, il faut que ça soit bien présenté pour que le « policier » à l’avenir ne commette pas un « impair » au moment du doute !Éviter aussi l’infiltration d’éléments « pathogènes » dans la « police républicaine » du style « nationaliste d’extrême droite » !Il faut rétablir l’ordre dans ses quartiers défavorisés avec une « police de proximité » proche de ses citoyens afin de réduire la « défiance » qu’ils ont envers les « fonctionnaires de la république » et, des politiques en générale !!!-(ABSTENTIONNISTES 70 % au dernières élections..).-

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