Les conneries de Trump : very best-of
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Le président de États-Unis signe des décrets à tout-va, dit tout haut ce qu’il pense sans le moindre filtre. Et on rit, et on tremble de peur. Liste non-exhaustive…
Welcome to Wokistan
- La cancel culture, c’est ça
Donald Trump s’est nommé à la tête du conseil d’administration du Kennedy Center, le grand centre culturel de la capitale américaine. Une première pour un président. « Nous avons pris le contrôle du Kennedy Center », s’est-il réjoui. Pourquoi une telle manœuvre? Pour « faire en sorte que ce soit bien et cela ne sera pas woke ».
- Pas de trans dans le sport
« Avec ce décret, la guerre contre le sport féminin est terminée. » Donald Trump est fier, le 5 février, d’annoncer que les athlètes transgenres ne pourront plus pratiquer de sports féminins. Et de mettre une énorme pression sur Los Angeles, qui accueillera les JO en 2028 : « Mon administration ne restera pas les bras croisés à regarder des hommes battre des athlètes féminines ».
- Pas de trans dans l’armée
Le 20 janvier, tout juste investi, Donald Trump met en application sa lutte contre le « délire transgenre » en bannissant toute personne transgenre de l’armée. On parle de 15 000 individus sur un bataillon de deux millions de militaires…
- Pas de trans tout court
Lors de son premier discours de président, Donald Trump a donné le tempo : « À partir d’aujourd’hui, la politique officielle du gouvernement des États-Unis sera de dire qu’il n’y a que deux sexes, masculin et féminin ». Toute personne ne se reconnaissant ni homme ni femme n’aura plus la possibilité de le mentionner sur ses documents officiels, comme le passeport. Et, bien sûr, il ne sera plus possible de faire modifier son genre au cours de sa vie : « Ces sexes ne sont pas modifiables et sont ancrés dans une réalité fondamentale et incontestable ». Il va donc falloir que tous ces gens, transexuels, non-binaires, etc., refassent leurs documents s’ils souhaitent voyager, face à une administration qui veut les chasser…
Land of the Free (mais y’en a qui sont moins free)
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- Associated Press bannie
On ne va pas à contresens de Donald Trump. Pour avoir refuser d’appeler le Golfe du Mexique « Golfe d’Amérique », l’agence américaine Associated Press (l’équivalent de l’AFP) est désormais interdite d’accès au Bureau ovale de la Maison Blanche et à l’avion présidentiel.
- Pas vu, pas pris
Le 24 janvier, en pleine nuit, Donald Trump a limogé les dirigeants d’une douzaine d’agences fédérales chargées de contrôler l’action de son administration. Purger les « chiens de garde » au plus vite pour pouvoir « agir comme un dictateur », Trump l’a dit, il l’a fait. Et ce n’est qu’un début : « Mon bureau du personnel présidentiel est en train d’identifier activement et de destituer plus de mille personnes nommées par la précédente administration, qui ne sont pas alignées avec notre vision pour rendre sa grandeur à l’Amérique ».
- Ménage en ligne
L’administration Trump supprime à grande échelle des sites internet : plus de 350 des 1400 sites officiels ont ainsi disparu. Hasard ? Bon nombre d’entre eux concernent les minorités, notamment sexuelles. Pour se faire, il a créé par un décret le « DOGE » (pour Département de l’efficacité gouvernementale), un organisme gouvernemental co-dirigé par le milliardaire Elon Musk fondé dans le but de réduire les effectifs de la fonction publique. Ce département est notamment composé par les « DODGE kids », dont l’identité a été révélée par une enquête du média Wired, qui sont principalement de jeunes ingénieurs issus de la Silicon Valley. Bien que dépourvus d’expérience en matière d’administration – ainsi que de légitimité démocratique –, ces disciples de Musk ont accès à un certain nombre de données concernant les administrations du pays. Parmi eux, un certain Marko Elez, ayant démissionné suite à la découverte de tweets suprémacistes de sa part, mais dont le retour est actuellement débattu…
- USAid plus personne
Dès son investiture, le locataire de la Maison Blanche a gelé les fonds de USAid. Devant initialement disposer d’un budget de 43 milliards de dollars en 2025, l’organisation d’aide au développement a vu ses fonds être brutalement gelés, pour une période de 90 jours. De nombreux programmes humanitaires, notamment au Soudan, en Ukraine ou à Gaza ont donc dû être interrompus. Ce gel a cependant été bloqué par le juge fédéral Amir Ali dans une décision de justice rendue vendredi dernier, justifiant celle-ci par une absence d’explication au sujet de ce gel de la part du gouvernement
L’Empire contre-attaque
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- Viva Mexico !
À peine réélu, Donald Trump entame un bras de fer avec son voisin mexicain. Le président américain voulait augmenter les droits de douane de 25%. Son homologue Claudia Sheinbaum a obtenu un sursis d’un mois en envoyant un renfort de 10 000 agents de la garde nationale à la frontière. Depuis, Donald Trump a trouvé un nouveau moyen de présuriser politiquement le Mexique : rebaptiser le Golfe du Mexique « Golfe d’Amérique ». Et gare à ceux qui ne suivraient pas les ordres…
- Make Gaza the Côte d’Azur
Donald Trump souhaite « acheter » Gaza pour transformer l’enclave en une « Riviera du Moyen-Orient ». Le tout, sans les Palestiniens, il va sans dire…
Diverses bullshits
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- Changement de déco
Au Pentagone, siège de la défense américaine, un portrait a disparu : celui de Mark Milley, ancien chef d’état-major de l’armée, qui avait qualifié le président de « dictateur en puissance ». Inversement, à la Maison Blanche, Donald Trump a fait accrocher son « mugshot », le cliché qui avait été pris lors de son incarcération en août 2023. Mieux, son portrait officiel de 47ème président des États-Unis lui ressemble comme deux gouttes d’eau. Une provocation pour l’histoire, lui qui finit dans le bureau ovale pour mieux éviter la case prison.
- Le plastique, c’est fantastique
« RETOUR AU PLASTIQUE ! » Donald Trump annonce le 7 février qu’il va signer un décret « mettant fin à la promotion ridicule des pailles en papier ».
- « C’est l’accent »
Recevant son homologue indien Narendra Modi, Donald Trump a expliqué ne pas comprendre « un seul mot » d’un journaliste indien lui posant une question : « C’est l’accent, c’est un peu dur pour moi ». Une mésaventure auditive qui lui était déjà arrivée quelques jours plus tôt, lors d’une conférence de presse avec Benyamin Netanyahou. À la question d’une journaliste originaire d’Afghanistan, Donald Trump avait répondu : « Vous avez une belle voix et un bel accent. Le seul problème, c’est que je ne comprends pas un mot de ce que vous dites ».