LA LETTRE DU 3 MAI

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Pour faire barrage à Bardella, ne comptez pas sur Hayer

Sur BFMTV, les têtes de liste RN et Renaissance se sont affrontés sans le faire vraiment.

Comme l’a rappelé le candidat d’extrême droite en début de soirée, il en faut du courage pour être tête de liste du parti présidentiel : entre un bilan européen toujours compliqué à défendre et 7 ans d’Emmanuel Macron sur le plan national, ce qui est demandé à Valérie Hayer est une sorte de mission impossible vraiment impossible.

Bien sûr, quand on met face-à-face les qualités oratoires et la répartie du chef du premier parti de France qui manie empathie et racisme décomplexé avec une rare dextérité, et les tâtonnements de la candidate macroniste à exprimer sa vision, on se dit qu’on n’est pas sorti de l’auberge.

Car au fond, si Hayer a tellement pédalé dans la semoule hier soir, c’est que le parti actuellement au pouvoir a choisi la pire des stratégies pour s’opposer à la dynamique de l’extrême droite : aller dans son sens en rajoutant « oui mais nous, on est vraiment sérieux ». Avec quelques dérapages du genre : « il n’y a pas de grand remplacement dans la Mayenne ». Non, Mme Hayer il n’y en a effectivement pas car le grand remplacement n’existe que dans la tête de l’extrême droite.

Sur l’immigration, la violence de la jeunesse, ou sur l’école : les deux s’accordent à dire qu’il faut un retour de l’autorité, de la coercition et du contrôle. Dans la bouche de l’eurodéputée Renaissance, cela donne : M. Bardella, qu’est-ce que veut dire contrairement votre histoire de double frontière ? C’est infaisable. Alors que nous qui sommes au pouvoir, savons comment nous attaquer aux migrants. Ce n’est pas bonnet blanc et blanc bonnet mais des étapes différentes dans un voyage qui risque de nous mener jusqu’au bout de l’enfer.

Pour s’opposer, il faut un projet. Pour rassembler, il faut un projet. L’extrême droite en a un. Les macronistes pensent que l’exercice du pouvoir suffit à définir ce qu’ils sont. Mais l’on voit bien que ça ne marche pas, qu’ils sont à sec et que pour se ressourcer, ils vont moissonner en idées, concepts et perspectives sur les terres qu’ils imaginent fertiles du RN. Erreur fatale pour eux-mêmes, pour la République et pour la démocratie. La gauche est désormais la seule à pouvoir s’opposer à l’extrême droite. 

Pablo Pillaud-Vivien

LICENCIEMENT DU JOUR

Deux poids, une mesure

Ce n’est pas encore fait mais la sanction suprême lui pend au nez : l’humoriste Guillaume Meurice a été suspendu de l’antenne de France Inter le temps de sa convocation à un entretien préalable à son licenciement. En cause : sa blague d’Halloween sur le prépuce de Netanyahu. Alors même que la justice avait classé sans suite la plainte en antisémitisme. Un pendant au licenciement du journaliste Jean-Francois Aquili de France Info qui envisageait d’écrire un livre avec Bardella ?

P.P.-V.

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  • Dans l’œil du cyclone de Guillaume Meurice aux éditions du Seuil : l’histoire de sa blague sur le prépuce du Premier ministre israélien qui l’a mené jusqu’au commissariat mais dont il ne se doutait qu’elle aurait des suites aussi graves et tristes en 2024…

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