LA LETTRE DU 30 MAI

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La droite transphobe à l’offensive

Ce n’est pas une blague : en France, les questions de genre et de transidentité sont entre les mains des sénateurs LR.

Dans une ambiance électrique, le Sénat a adopté une proposition de loi LR visant à encadrer les pratiques médicales dans la prise en charge des mineurs souffrant de dysphorie de genre. Ça, c’est la version officielle. Car au fond, il s’agit d’empêcher autant que faire se peut tout traitement médical de la transidentité chez les mineurs.

Au cœur des débats : la question de l’irréversibilité des traitements, qui effraie tant la droite. Pourquoi ? Parce que la transidentité ne serait qu’une mode, portée aux nues par des activistes particulièrement efficaces et qui auraient investi beaucoup de nos espaces communs, de l’Éducation nationale aux médias en passant par la politique ou la culture.

Pourtant, comme l’a très justement fait remarquer la sénatrice écologiste Mélanie Vogel, l’irréversibilité, c’est aussi celle des enfants et des jeunes adultes qui souffrent de dysphorie de genre : quoi de plus définitif et tragique que le suicide d’un adolescent ? C’est à cela que les équipes médico-psychologiques et les entourages essaient de répondre en proposant des traitements – qui ne sont pas, contrairement à ce que laissent penser certains, uniquement chirurgicaux.

Depuis quelques années, force est de constater que la Réaction a trouvé un nouveau cheval de bataille : il y a 40 ans, c’était les personnes homosexuelles qui étaient accusées d’endoctriner la jeunesse, de pervertir les âmes et les corps et de participer à la décadence de notre pays voire de notre civilisation. Aujourd’hui, au nom d’une norme conservatrice fantasmée, on s’en prend aux personnes trans.

Dernier exemple en date : l’octroi par le jury du Festival de Cannes à l’actrice transgenre Karla Sofía Gascón pour son interprétation dans le film « Emilia Perez » de Jacques Audiard. La candidate Reconquête aux élections européennes Marion Maréchal, surfant sur la vague transphobe du moment, a nié sur France Inter le genre féminin de l’actrice, affirmant qu’un prix d’interprétation féminine avait été donné à un homme. L’actrice mexicaine l’attaque en justice. Et elle a bien raison. Car ne l’oublions, la transphobie n’est pas une opinion, c’est un délit.

Pablo Pillaud-Vivien

BRAQUAGE DU JOUR

La Cour des comptes veut plumer la Sécu

Comme si la Macronie avait besoin d’aide pour se dégoter des idées à la con. Pour enrayer le déficit de la Sécurité sociale, la Cour des comptes, présidée par l’incorruptible Pierre Moscovici, propose de ne plus indemniser les arrêts maladie de moins de 8 jours, officiellement pour « lutter contre la fraude ». Économies estimées : 470 millions d’euros. Étonnant, car la Cour justifie les 11 milliards de déficit par… l’allongement de l’espérance de vie. Heureusement, la réforme des retraites va mettre plein de vieux au chômage (et donc hors du régime de la Sécu) et celle des allocations chômage va les plonger un peu plus dans la pauvreté. Un esprit machiavélique enchaînerait avec la loi sur la fin de vie… Mais ce n’est pas notre genre.

L.L.C.

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  • Askip Tibo InShape a dépassé Squeezie en nombre d’abonnés sur YouTube. Les mascus fragiles s’en féliciteront. Mais si vous voulez rire un peu, on vous conseille la série « Qui est l’imposteur ? », avec une mention spéciale pour l’épisode avec Éric et Ramzy.

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