La gauche a-t-elle le luxe de la division ?

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La gauche est divisée… Merci, on est au courant. Pourtant elle n’a pas le choix que de s’unir pour gouverner. Assumer ces désaccords, trancher les lignes et définir un projet commun, c’est l’objet d’une primaire sincère.

L’élection haut la main de Bruno Retailleau nous informe que désormais, le danger est double : LR et RN. Au soir de son élection, le nouveau président des LR déclarait que son ennemi, c’était la gauche et qu’il voulait revenir au clivage gauche/droite après avoir affirmé son accord avec le RN sur l’immigration et la sécurité. Les Etats-Unis nous montrent qu’un président peut venir d’un parti qui s’appelle « républicain » et mettre en cause gravement la République. La gauche ne peut être tranquille et doit préparer une alternative solide au RN et à la droite radicalisée.


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Dans ces circonstances, la gauche peut-elle envisager de se passer d’une partie d’elle-même ? Certainement pas. Depuis des années, la gauche au grand complet peine à dépasser les 30% d’électeurs. Elle est très affaiblie dans certains territoires et catégories sociales. Comment imaginer changer la vie sans le monde populaire, seulement avec les habitants des grandes métropoles ? La gauche a besoin d’élargir ses bases, sociales et politiques, sûrement pas de dresser des murs en son sein. 

La gauche est-elle divisée ? Oui. L’est-elle plus qu’en 1936 ou en 1981 ? Pas certain. Les résultats de Jean-Luc Mélenchon en 2017 comme en 2022 montrent que les électeurs de gauche sont largement d’accord pour tirer un trait sur le social-libéralisme et sur la politique de l’offre. Dans le même temps, certaines divisions se sont estompées, comme sur l’Europe, sur l’Otan. Il en reste de nombreuses. Elles relèvent de désaccords sur la société, le changement, la politique. Un exemple : l’égalité est au cœur des valeurs de toute la gauche. Pour les uns, cela donne des ambitions de redistribution ; pour les autres, des raisons de changement structurel. Ces différences n’empêchent pas de lutter ensemble pour des mesures qui font progresser l’égalité. On peut être d’accord sur un programme de législature et conserver des désaccords d’orientation politique. Sinon, les gauches ne formeraient qu’un seul et même parti. Ceux qui pointent l’existence de différences de visions ont raison. Ils se trompent s’ils pensent que cela interdit de s’allier. 

Quel avenir aurait-elle si elle ne surmontait pas ses divisions ? Raphaël Glucksmann a tort de penser qu’avoir un candidat commun à la présidentielle serait une feinte.  Ce serait le cas si les désaccords n’étaient pas assumés et circonscrits. Le 2 juillet, Lucie Castets a invité toute la gauche à discuter. Ces rencontres ne peuvent déboucher sur un programme commun, quand bien même existe le programme du NFP. La proposition d’une primaire ne peut se réduire à choisir un.e candidat.e parmi ceux qui sont d’accord avec « le programme ». Elle doit permettre de trancher entre les priorités et les logiques de fond. Il est indéniable que de choisir pour représenter la gauche Glucksmann ou Ruffin, Mélenchon ou Autain ne découlera pas sur la même proposition politique. Celui ou celle qui sera désigné aura toute légitimité pour arbitrer et travailler à rassembler toute les gauches et les écolos. 

D’ici 2027, il reste suffisamment de temps pour que les candidat.es exposent leur projet, qu’ils soient soumis au vote de nous tous qui avons voté NFP. Un tel processus de choix politique, sincère et rassembleur, est le seul à même de faire face à la menace.

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9 commentaires

  1. Berthelot Jacques le 27 mai 2025 à 13:28

    le PS en parlant de la gauche de Ruffin à Glucksmann exclut toute possibilité d’union à gauche en rejetant LFI.
    Il est vrai que le PS a fait un pas vers le centre droit en accordant sa confiance au gouvernement Bayrou , en nous racontant un joli conte de fée :
    il avait obtenu la tenue d’un conclave qui permettrait de revenir sur les 64 ans.
    Donc le PS veut une gauche sans LFI , il serait cruel de lui rappeler le score de sa candidate en 2022, et les municipales risquent d’être compliquées.

  2. ASMA le 27 mai 2025 à 16:40

    Ce n’est pas une analyse. C’est du militantisme Legrain. On dirait Barbier qui nous dit que le macronisme est formidable.
    L’union à la présidentielle n’est possible que derrière Jean Luc. C’est lui qui a la maitrise, le fond, la forme, le charisme et la légitimité car c’est lui qui a fait l’union pendant que vous pavoisez dans les cafés chics. Quand il essuie des tirs nourris, vous faites partie des tireurs en espérant l’abattre pour que vos copains prennet sa place. Ce que vous n’avez pas eu par la méchanceté et la bêtise, vous ne l’aurez pas par l’incantation de la supériorité morale. J’avoue que je me suis fais mon opinion dans cette période de Gaza. Avant, j’étais electeur sans chapelle. Soutien à lui.

  3. m le 27 mai 2025 à 18:34

    Bien sûr qu’on rêve d’une candidature unique mais il y a la réalité : le PS qui trahit le programme du NPF, comme toujours, traite la FI d’antisémitisme quand elle dénonce le génocide, etc, etc.

    Et n’en déplaise à Regards, Politis , Autain, Ruffin et les autres il y aura 2 candidatures : une de centre gauche d’accompagnement et une de gauche de rupture.
    Et L’ Après , le Pcf, les Écologistes devront choisir : s’allier au centre gauche ou bâtir une candidature COMMUNE ( et pas unique) autour d’un programme de rupture porté par une équipe .

  4. Lucien Matron le 27 mai 2025 à 19:48

    Seule l’union de la gauche sans exclusive est en capacité d’apporter au pays un changement d’orientation politique. Certaines organisations ont des programmes assez élaborés comme LFI, d’autres plutôt des orientations plus générales comme le PS ou Place Publique. Il est urgent qu’une méthode soit trouvée pour se rencontrer et discuter sur les différents projets. Faite de quoi, c’est la défaite assurée.

  5. Cyrano 78 le 29 mai 2025 à 04:40

    C’est qui les personnes a gauche de Jean-Luc Mélenchon?

    Glucksman, on le connait, il était pour le devoir d’ingérence des américains en Irak, 1 million d’arabes morts…. Aujourd’hui Glucksman refuse toute sanction contre le génocide Palestine parce que fait par un Israël.

  6. Babeuf le 29 mai 2025 à 13:41

    Il est clair que se sont « estompées » les questions de l’OTAN et de l’Europe. Concernant cette dernière, aujourd’hui 29 mai 2025, marque l’anniversaire du « Non » au référendum de 2005 ; un vote qui fit l’objet d’un coup d’état parlementaire en février 2008, conchiant la décision des Français. Sauf plus ample informé, apparemment, cela ne suscite aucune réaction à « gauche » alors que la majorité de nos malheurs et de la Grande Régression vient justement de cette UE ultra néolibérale. La « gauche » ou la mémoire hémiplégique. Bravo ! Quant à l’OTAN, vu l’atlantisme assez majoritaire au sein de la « gauche, » circulez, y a plus rien à voir !

  7. Hervé le 1 juin 2025 à 03:33

    Je ne comprends pas bien ce que fait M.Gluxmann sur la photo de votre article ? Son dernier vote au parlement européen est allé à la candidate de droite, Madame Ursula von der Leyen. Refusant de voter pour la candidature « socialiste » européenne, M.Gluxmann a voté comme à son habitude… à droite ! Pourquoi dans ces conditions, continuez-vous à le déclarer  » de gauche  » ? Les mots sont importants, les actes aussi. Quand donc allons-nous arrêter de nous goberger et de propager des fausses nouvelles ?

  8. Davesnes le 1 juin 2025 à 21:33

    Vous vous fourrez le doigt dans l’œil jusqu’au coude si vous pensez que le parti prétendument socialiste en a fini avec le social libéralisme. Qui, au passage, emprunte bien davantage au libéralisme économique qu’au social. Et la primaire est un piège à gogos qui permet à un candidat du consensus mou de l’emporter. Or, on a besoin de radicalité pour ne pas se retrouver avec la ligne hollando-macronienne.

  9. carlos_H le 13 juin 2025 à 11:37

    C’est un plaidoyer pour une primaire?

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