Fin de règne ou le vide du remaniement

Fin de règne ou le vide du remaniement

Aussi brillant communiquant soit-il, Gabriel Attal ne pourra masquer la nature réelle et l’impopularité de la politique macroniste, dont il est le produit et le fidèle héritier. Personne ne croit que ce pouvoir puisse faire autre chose que de s’enfoncer dans l’autoritarisme.

S’en rendent-ils compte ? Le remaniement du gouvernement ne suscite pour les Français ni frissons, ni suspens. L’Élysée a beau feuilletonner la séquence, rien n’y fera. C’est le vide que les éditorialistes commentent depuis plusieurs jours. Et pour cause : qu’importe le casting, le quinquennat d’Emmanuel Macron paraît déjà fini.

Une femme est remerciée pour avoir mené le sale boulot des « réformes difficiles », comme on dit dans la novlangue pour des lois impopulaires et non justifiées. On se félicite qu’Élisabeth Borne ait duré plus longtemps qu’Édith Cresson. Mais personne n’oubliera qu’elle a surtout fait pires lois encore que ses prédécesseurs. Son nom restera accolé à l’infâme réforme des retraites qui obligent les Français à travailler deux ans de plus, jusqu’à 64 ans. Présentée comme venant des rangs de la gauche, Borne a passé 20 mois à servir une politique à droite toute. S’en débarrasser suffira-t-il à changer de braquet ? Aussi brillant communiquant soit-il, Gabriel Attal ne pourra masquer la nature réelle et l’impopularité de la politique macroniste, dont il est le produit et le fidèle héritier. Personne ne croit que ce pouvoir puisse faire autre chose que de s’enfoncer dans l’autoritarisme, les petits arrangements avec LR et le mépris du peuple comme de la planète.

Le pouvoir est aux abois. Il court comme un canard sans tête. Et n’a que la force du 49.3 pour gouverner. Gabriel Attal va-t-il soumettre son gouvernement à l’approbation du Parlement, comme c’est la règle en démocratie ? Il n’en a pas les moyens.

Après une présidentielle sans projet, des législatives sans majorité, nous assistons au mandat sans souffle de Jupiter. C’est le bout d’un cycle ouvert par la dérégulation économique, poursuivi par l’obsession comptable de la dette publique et conclu par le contrôle social accru. Car le discours néolibéral et les politiques qui vont avec ont pris un sacré coup de vieux. Et ce n’est pas en mettant des visages jeunes et souriants au sommet de l’État que la colère et la désespérance vont cesser. La pilule est devenue trop amère. Tout le monde a désormais compris ce que signifie le « en même temps » : rien d’autre que la compilation radicalisée à droite des choix économiques et sociaux des quarante dernières années. On n’en peut plus, on n’en veut plus.

Si Macron a réussi en 2022 à obtenir une majorité pour un nouveau mandat, c’est uniquement par rejet de Marine Le Pen. Au lieu de le comprendre et de gouverner en conséquence, le Président a choisi de faire passerelle et non barrage à ses idées. Aussi fou que cela puisse paraître, la Macronie a contribué à respectabiliser le RN. Elle a fait le choix de lui donner un verni institutionnel en l’intronisant dans la gestion républicaine de l’Assemblée nationale : Monsieur Sébastien Chenu serait même un « excellent vice-président », selon la présidente Yaël Braün-Pivet ! Quant à la présence banalisée de l’extrême droite à la manifestation contre l’antisémitisme, elle n’a suscité aucune bataille digne de ce nom de la part de Renaissance pour éviter de donner le moindre crédit au RN sur un tel combat, contraire à son histoire comme à ses principes fondamentaux de rejet de l’autre1. Macron et les siens ont enfin imposé une loi sur l’immigration qui marche dans les pas de Le Pen. C’est la lie, la honte, le déshonneur. Comment les macronistes peuvent-ils se regarder dans une glace ? Je persiste et signe : il y a du Daladier dans Macron2.

Alors la composition du gouvernement dans tout ça n’est qu’un petit jeu de bonneteau. L’essentiel est ailleurs. Le pouvoir est aux abois. Il court comme un canard sans tête. Et n’a que la force du 49.3 pour gouverner. Pendant que nous voyons la République dépérir sous nos yeux, c’est le régime de la 5ème qui agonise. Élisabeth Borne avait dû renoncer à un discours de politique générale. De vote de confiance il ne fut pas question. Le déni de démocratie fut magistral. Il n’y a qu’en France qu’on peut voir une chose pareille ! Gabriel Attal va-t-il soumettre son gouvernement à l’approbation du Parlement, comme c’est la règle en démocratie ? Il n’en a pas les moyens. C’est pourquoi la sagesse serait d’en finir avec la 5ème République qui permet, nolens volens, de gouverner sans majorité et de tourner la page des politiques qui se suivent, se ressemblent et désespèrent depuis si longtemps.

Si nous sommes en bout de course du régime et de la Macronie, c’est que l’heure est à la confrontation entre l’extrême droite et nous. Or ce « nous » n’est pas consolidé. Il subit même des revers. Je formule le vœu pour 2024 que chaque composante de la Nupes, partis et mouvements comme figures de proue, mesure l’ampleur de sa responsabilité historique. Elle est triple : le devoir de s’unir, de tourner le dos aux vieilles recettes politiques néolibérales de tous bords et de sortir des formes de la monarchie présidentielle pour faire vivre la démocratie.

  1. Pour mémoire, à la question « Est-ce que le RN est bienvenu dans la manifestation ? », posée par la présentatrice du JT de TF1 le 8 novembre 2023, Yaël Braun-Pivet ne sait pas répondre un simple « Non, le RN n’est pas bienvenu » et Gérard Larcher, à ses côtés, ne dit pas un mot à ce sujet. ↩︎
  2. Et je continue de recommander la lecture du remarquable Récidive. 1938 de Michaël Foessel (PUF, 2019). ↩︎

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19 commentaires

  1. Berthelot Jacques le 10 janvier 2024 à 12:11

    « le devoir de s’unir » , très juste , belle lucidité.
    Mais malheureusement le message stupide de plusieurs formations de gauche est « nous sommes trop différents pour nous unir »
    « Le pouvoir est aux abois. Il court comme un canard sans tête. » Oui mais avec une gauche dans un tel état , il n’a pas grand chose à craindre.
    Et pourtant il y a urgence face aux périls de la Macronie et du RN , (entre lesquels il y a des passerelles comme on l’a vu avec la loi immigration ).

  2. lasbleiz le 10 janvier 2024 à 14:02

    La seule argument que vous donnez pour une union des gauches est la probabilité d’une confrontation des gauches et du RN aux prochaines élections. Bref, votre seule proposition est de voter à gauche pour faire barrage au rassemblement national. Non seulement vous sous-estimez la capacité du bloc de droite à construire une nouvelle tactique d’après Macron, mais vous rendez-vous compte que votre proposition est aussi excitante que de voter Macron contre Le Pen. c’est la gauche qui donne l’image d’un canard sans tête.

    • Mackno le 11 janvier 2024 à 08:11

      Il y a tout de même dans ce texte une liste des progrès humains portés par la gauche depuis 200 ans et la volonté de porter cet héritage et de reprendre ce flambeau.
      Ce n’est pas rien.

      • Cyrano 78 le 11 janvier 2024 à 12:26

        « Il y a tout de même dans ce texte une liste des progrès humains portés par la gauche depuis 200 ans et la volonté de porter cet héritage et de reprendre ce flambeau. »

        Les bras m’en tombent mon cher Mackno
        En France les jeunes nés après l’an 2 000 demandent
        « C’est quoi une conquête sociale de la goche ? »

        Il n’y a aucun progrès social par contre :
        le démantèlement de la SNCF à la demande de L’UE et grace à Jospin-Gayssot
        Le don (parce qu’à ce prix-là c’était un cadeau!) des autoroutes à Vinci
        Etc, etc..

  3. Frédéric Normand le 11 janvier 2024 à 09:54

    L’usage du 49.3 n’est pas plus honteux utilisé par Borne que par Rocard, pas moins non plus. Clémentine Autain perd le sens de la mesure. Le pouvoir n’est pas aux abois. Il est dans la difficulté face aux réalités. Celles-ci exigent de prendre des mesures impopulaires mais qui, à long terme, assurent le salut du pays. On comprend qu’en démocratie, dictature du court terme dit-on, de telles mesures exposent le gouvernement au risque de voir la majorité parlementaire qui le soutient être battue à aux prochaines élections. Faut-il pour autant abandonner ce régime et lui en substituer un autre ? Si oui, lequel ?

  4. Lucien Matron le 11 janvier 2024 à 10:10

    Ce texte explicite la seule voie possible pour un changement politique : celui de la mobilisation, du rassemblement et de l’action de celles et ceux qui refusent les dogmes néolibéraux ET la politique identitaire du RN. Une autre constitution est possible : elle a été documentée et expliquée à plusieurs reprises à gauche. Le programme est à construire sur des bases bien définies ( il y a beaucoup d’éléments de même nature dans les différents programmes : respect de l’humain, citoyenneté et démocratie, défense et promotion des services publics, égalité, laïcité, transition écologique, etc…L’obstacle le plis difficile à franchir est celui de l’union : d’abord dans les têtes,( envie et volonté d’agir ensemble notamment), ensuite dans les comportements et les pratiques politiques. L’union est un combat à gagner. Il faut une force morale et intellectuelle exceptionnelle pour mener ce combat. Clémentine et d’autres ont cette force et cette conviction.

    • Cyrano 78 le 11 janvier 2024 à 12:20

      « Le programme est à construire sur des bases bien définies ( il y a beaucoup d’éléments de même nature dans les différents programmes : respect de l’humain, citoyenneté et démocratie, défense et promotion des services publics, égalité, laïcité, transition écologique, etc… »

      Deux choses sur le problème du programme
      je croyais que les partis de la NUPES avaient signé un programme précis? Oui ou non ?
      Si oui merci de me dire pourquoi leur signature ne les engage pas devant leurs électeurs ?
      Etes-vous d’accord ?
      Nous avons connu historiquement le gouvernement de Guy Mollet élu pour la paix en Algérie avec l’aide à la chambre du PCF.
      Une fois élu, la SFIO a fait strictement l’inverse envoi du contingent et bataille d’Alger. La SFIO a pratiquement disparu alors….
      Hollande s’est fait élire en disant « Mon ennemis c’est la finance ! »
      Une fois élu, le PS a fait strictement l’inverse avec son ami Macron.
      Les histories du style, il faut plus de ceci ou de cela sans engagement précis et mesurable, font le jeu du dégout de la politique donc du RN.
      Tant qu’à voter démago autant voter pour les meilleurs démagos donc le RN.

      Pour moi c’est l’Union Populaire sinon RIEN,
      désolé Mesdames et Messieurs de la goche, depuis les années 70 ou j’ai étudié l’histoire j’ai compris qu’on ne pouvait vous faire AUCUNE confiance !!
      Et vous avez TOUT fait pour me conforter dans mon avis !! Au fait Borne et Attal ils viennent d’où?
      De la goche comme vous!!

  5. Berthelot Jacques le 11 janvier 2024 à 13:00

    « il y a beaucoup d’éléments de même nature dans les différents programmes  »
    Oui cela fait bondir comme si les 650 propositions de la NUPES n’existaient pas , pourtant validées par toutes les formations la composant.
    C’est consternant , sur cette base là , l’union est mal partie.
    Comme si tout est à faire pour l’union, la NUPES n’a jamais existé et son projet est à la poubelle ?

  6. Frédéric Normand le 11 janvier 2024 à 14:50

    ‘L’heure est à la confrontation entre l’extrême droite et nous. ‘ dit Clémentine Autain. Non. L’heure est à la confrontation entre toutes les forces de gauche et toutes les forces de droite. L’union est une nécessité stratégique qui n’est pas orientée politiquement. Tous les partis la pratiquent : pour gagner, il faut regrouper ses forces. On le sait depuis des millénaires.

  7. Lucien Matron le 11 janvier 2024 à 17:58

    Les 650 propositions de la NUPES constituent une base politique, mais ni plus ni moins que les programmes des candidats de gauche à la dernière présidentielle. Certains points sont déjà dépassés ou nécessitent une mise à jour, personne ne peut rester en dehors des évolutions de la société. Un des éléments les plus importants de ces dernières semaines est sans doute la parole des femmes ( Cf l’affaire Depardieu)…J’ai vécu la construction du programme commun, son abandon ( chacun en connaît les responsables), les trahisons, etc….Pour autant, dans une guerre idéologique et politique, il faut garder le cap sur l’objectif principal, et ne jamais s’aliéner les alliés possibles même lorsque certains peuvent flirter avec l’ennemi. C’est toit l’enjeu de l’Union Populaire : reconquérir et fédérer sans jamais insulter. L’Union Populaire c’est d’abord une question de dignité et d’attention par rapport au peuple.

  8. HLB le 12 janvier 2024 à 01:01

    Assez de critiques ! Ce nouveau gouvernement est authentiquement de gauche, comme le précédent: Gabriel Attal, comme Elisabeth Borne, est issu du PS !
    Et, à France Info, le 11 janvier, Fabien Roussel n’excluait pas l’idée d’en faire partie ! (aux cotés de Rachida Dati ?).Ou, au moins, de ne pas lui mettre les bâtons dans les roues. A ce sujet, ça fait déjà un moment que Roussel « oublie » de critiquer la Macronie, trop occupé qu’il est à flinguer la Nupes et la FI !
    ça devrait tranquilliser les Français (es). Tant que les antisémites de la FI sont exclus de « l’arc républicain », et restent dans l’opposition, la République est sauvée. Et la Démocratie aussi, par la même occasion.

  9. Lucien Matron le 12 janvier 2024 à 05:13

    Rachida Dati à la culture est le symbole même de la macronie : la vieille politique qui bascule dans le camp conservateur, réactionnaire et inculte , celle qui a toujours lutté contre les droits sociaux, l’émancipation, l’éducation et l’égalité. Cette bande de malfrats ( Dati toujours mise en examen pour corruption par exemple), n’a jamais eu la moindre boussole de gauche dans sa poche. Macron et Attal viennent de poser le faux nez et le masque de la Macronie qui s’est depuis le début fait passer pour ce qu’elle n’a jamais été. Toutes les réformes sont orientées à droite pour la défense des privilèges et du monde de la finance. Contre cette politique de gribouille, l’union populaire à gauche est une nécessité absolue.

  10. Berthelot Jacques le 12 janvier 2024 à 07:54

    La Macronie peut dormir tranquille.
    Les méchants de LFI , stigmatisés par le reste de la gauche qui vaque à ses petites occupations : bricoler des listes pour les Européennes sur l’air de la petite musique imbécile : « nous sommes , trop différents pour nous unir  » , préparer des candidatures pour 2027…
    Macron -Attal doivent vraiment être effrayés par cette gauche qui les menace !
    Ce qui est consternant c’est que ce pouvoir nous impose ce qu’il veut : Retraite à 64 ans , loi immigration qui légitime la préférence nationale, Apartheid à la française.
    Sans provoquer d’électrochoc salutaire à gauche. Hélas.
    Regarder passer les trains de la Macronie et du RN certaines et certains semblent y prendre un immense plaisir.  » C’est comme ça ! »
    « l’union populaire à gauche est une nécessité absolue. » Très juste , mais qui la veut vraiment ?

  11. Lucien Matron le 12 janvier 2024 à 12:16

    «  les méchants de LFI, stigmatisés par le reste de la gauche » , il serait possible d’ajouter : «  et réciproquement »…. voire même à l’interne de chez LFI, ce qui est fort dommage. Pour réaliser l’Union Populaire la plus large possible, il faut de la volonté, du courage, de l’humilité et cesser de se renvoyer la patate chaude de la division, ou de la responsabilité de la division.
    A droite, ils savent parfaitement s’entendre pour confisquer le fric, planquer le fric, exporter le fric. Ils ont trouvé un dénominateur commun. A gauche, il y en un : l’humain !

  12. jean-guy TRINTIGNAC le 13 janvier 2024 à 10:46

    Union Populaire de la gauche avec un Fabien Roussel qui proposait encore ses services pour intégrer le gouvernement ATTAL et qui un temps pensait s’abstenir sur la loi immigration. Soyons sérieux. Prenons un peu de hauteur dans cette période où la médiocrité prend toute la place. On vilipende à raison la posture de certaines personnalités qui figurent dans ce clan bourgeois de pieds nickelés : Dati, Oudéa Casta, Darmanin, Béchu, j’arrête là la liste, mais sans rire, faisons un peu le ménage parmi celles et ceux susceptibles d’incarner une gauche de rupture crédible, solide sur ses appuis. Les 650 propositions constituaient une base robuste sur laquelle on pouvait s’appuyer pour construire l’alternance en 2027. On voit ce qu’il en est advenu aujourd’hui, pas fondamentalement à cause de JLM et de sa garde rapprochée de LFI. L’argument est bien trop simpliste. Pour convaincre l’électorat qui a fui les urnes et qui continuera à le faire si l’on en reste là, les jeunes, les chômeurs, les résignés… il faut certes se battre sur un ambitieux programme alternatif, mais aussi et surtout, distinguer des porte-voix, des femmes et des hommes qui transpirent la loyauté, la constance, la résistance. J’observe le paysage politique actuel à gauche et je retiens, pour ma part, bien peu de personnalités qui cochent les bonnes cases. Après les 2 quinquennats calamiteux de Macron, il faudra basculer dans un autre monde. La société que nous propose le RN sera dans la continuité de ce qu’accomplit désormais Macron. Nous devons oeuvrer sans compter pour le changement radical anticapitaliste, sans détour, sans calcul ou arrière pensée. Cette fracture, il faut l’exprimer avec sincérité, on ne peut pas l’initier avec tout le monde « à gauche ». Regardons aujourd’hui où se trouvent tous ceux qui adulaient le prince Strauss-Khan, figure tutélaire du socialisme moderne et progressiste : au coeur même de la macronie. Les 650 propositions permettaient de clarifier les positionnements de chacune et de chacun. Restons- y et avançons ! Le temps presse. C’est peu dire.

  13. Frédéric Normand le 13 janvier 2024 à 12:38

    On ne fait de politique que sur des réalités. Celle qu’a prise en compte le gouvernement Attal est l’évolution de l’électorat. En démocratie, c’est un facteur qu’il est mortel de négliger.

    • jean-guy TRINTIGNAC le 13 janvier 2024 à 15:06

      Je pense à mon humble avis que vous n’analysez pas la situation par le bon bout. Selon moi, mais je ne prétends surtout pas détenir la vérité universelle comme Jupiter, ce gouvernement, comme les précédents, mais la macronie encore plus, insiste sans relâche vers l’instauration d’une médiacratie gagnée à sa cause . D’ailleurs nous le constatons facilement, nos dirigeants sont avant tout des communicants et non des politiques. On fabrique et oriente l’opinion pour ensuite manipuler l’électorat et non l’inverse comme vous semblez le prétendre.

  14. Berthelot Jacques le 13 janvier 2024 à 15:45

    Sur la situation politique actuel , il est intéressant de lire ou relire le roman de Pascal Boniface : « le bateau ivre » (Juin 2021)
    Dans ce livre de politique fiction un président de la république( qui ressemble beaucoup au nôtre ) fait passer des lois qui reprennent les projets de l’extrême droite , pour espérer gagner les futures présidentielles.
    Dans son camp , très peu résistent à ces choix.
    Sa majorité , la gauche de droite s’en satisfait…. .
    Tout cela se termine mal…..

  15. Frédéric Normand le 13 janvier 2024 à 15:51

    J’analyse – ici rapidement, en quelques mots – la situation par un bout. Un parmi d’autres, pas forcément le bout essentiel, mais qui n’est ni meilleur ni pire que d’autres. Qu’il y ait de bons communicants dans ce gouvernement, certes. On peut être à la fois bon communicant et bon politicien. L’un n’empêche pas l’autre. Regardez l’histoire : pendant la révolution, ce sont des avocats qui ont joué les premiers rôles, car ils savaient bien s’exprimer de par leur profession. Bien communiquer est peut-être l’essence même de la politique, faire croire aux gens qu’on a d’autre souci que de faire leur bonheur.

    Qui y réussit le mieux, de la droite ou de la gauche ? Leur faire croire veux-je dire. C’est un point qui peut se discuter à l’infini, par régression. Attention toutefois : vous laissez entendre qu’un électeur de droite est a priori manipulé alors qu’un électeur de gauche est maître de son choix en toute conscience. Comme si le résultat d’un vote au suffrage universel n’était valide que quand il exprime des opinions de gauche. Il me semble au contraire que la démocratie, dans son principe, respecte toutes les opinions, quelles qu’elles soient.

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