Des gauches irréconciliables ou irresponsables ?
Comme chaque semaine, petit débrief politique par Catherine Tricot et Pablo Pillaud-Vivien.
Comme chaque semaine, petit débrief politique par Catherine Tricot et Pablo Pillaud-Vivien.
Bonjour,
Irreconciliables et irresponsables !
L’Histoire l’a montré.
Comment réconcilier la social-démocratie et la Révolution ?
Comment réconcilier le réformisme et la Révolution ?
On ne peut mener une politique révolutionnaire avec des réformistes et on ne peut mener une politique réformiste avec des révolutionnaires qui se contenteraient de réformes.
La Révolution française (je pense à 92-93-94), la Commune de Paris, le Front populaire, le Fronte Populare espagnol, la guerre civile espagnole, la Libération…: toutes ces expériences ont échoué car les divisions l’ont emporté.
Le problème aussi est : quand il y a hégémonie de l’un sur l’autre, les choses tournent mal aussi : la Révolution bolchevique, les expériences sociales démocrates en France qui se plient à chaque fois aux exigences du Capital.
Bref, le genre humain (sera l’internationale ?) ou est mal barré (et la planète avec)
« L’Histoire l’a montré. »
Ce que l’Histoire a montré – et à chaque fois hein – c’est qu’on ne peut pas mener une politique révolutionnaire tout court.
De rien.
Réconciliables et responsables, c’est possible !
Oui, « quand il y a hégémonie des uns sur les autres, les choses tournent mal… » , c’est exactement ce qui s’est passé historiquement. Ce n’est pas une raison, pour ne pas essayer, encore, encore et encore. Il n’y a pas d’autre alternative que le rassemblement, la mobilisation sur un programme pour la paix, le progrès social et l’émancipation. Il y a eu le programme commun dans les années 80, il y a eu l’avenir en commun en 2017, puis l’accord pour la NUPES…Il faut continuer de se battre, pied à pied, parce que les êtres humains sont confrontés aux mêmes urgences : le changement climatique, la précarité et la misère, les guerres, l’éducation, etc…Il appartient aux citoyennes et aux citoyens d’imposer leur volonté . Un seul moyen : le bulletin de vote en écartant systématiquement l’extrême droite identitaire et raciste, la droite autoritaire et libérale , le centre insipide et ultra-libéral, la gauche Macron compatible et toute aussi ultralibérale ( encore plus dangereuse parce qu’elle masque son jeu…) . A chacune et chacun de prendre ses responsabilités.
La solution c’est le bulletin de vote mais sans écarter personne.
Sans écarter personne, quelle drôle d’idée ! C’est le principe même du vote : choisir et par conséquent écarter des adversaires politiques. Pour un progressiste, humaniste et pacifiste, les adversaires sont clairement désignés : l’extrême droite fascisante, la droite populiste, l’extrême centre ultralibéral et atlantiste.
Le principe même du vote est que le suffrage est universel : tout le monde vote, personne n’est exclu de l’exercice de ce droit. Pour un démocrate, tous les électeurs sont égaux et il n’y a pas les bons bulletins et les mauvais. Ils expriment tous une opinion, un courant de pensée. Si vous n’en aimez pas certains, cela ne vous autorise pas à vous placer au dessus d’eux et à mépriser ceux qui les expriment. Ils vous valent. Il n’y a pas d’ennmi intérieur.
Enfin comprenez bien que votre bord politique n’incarne pas le progrès. Il incarne une conception du progrès. Une parmi d’autres. La plupart sont antagonistes, aucune n’est reconnue par l’Etat comme devant prévaloir sur toutes les autres.
Quand la tête de liste du PS nous explique que l’ agression de Poutine contre le peuple Ukrainien NOUS menace, menace nos valeurs on s’intérroge.
Qui range t-il dans ce nous ? L’UE , l’OTAN , les USA?
Des valeurs démocratiques ?
L’OTAN avec l’ami Erdogan qui bombarde le Rojava , nos amis Kurdes qui construisent en Syrie une societé inspirée par le confédéralisme démocratique , on aimerait un peu de clarté de la part du PS sur ces questions ? C’est qui c’est quoi « nos « valeurs » ???????
merci de votre réponse.
Historiquement, du Front Populaire au Programme Commun, en passant par les accords locaux sur les politiques territoriales : municipales, cantonales, régionales, la gauche unie et responsable a largement fait la démonstration qu’elle était infiniment plus efficace pour les citoyens et pour l’intérêt général que toutes les autres formes de gouvernance ( parti majoritaire unique, centre, droite, extrême-droite).
Quasiment tous les acquis sociaux ( retraite, sécurité sociale, durée du travail, indemnisation du chômage), toutes les politiques de développement des services publics, toutes les avancées sociétales sont à l’actif des politiques de rassemblements et d’unions entre PS, PCF, EELV, radicaux de gauche et LFI ( depuis les dernières municipales). C’est un fait politique constatable et quantifiable.
A chaque fois que ces unions, pour une raison ou une autre, et souvent sous les coups de butoir des forces conservatrices, de la finance, et de leurs alliés intérieurs ou étrangers, se sont défaites, l’intérêt général a été remis en cause, les acquis sociaux ont été rognés, les services publics ont été détricotés, les politiques sociales, éducatives, sportives et culturelles ont reculé. Il faut le dire et le répéter, avec force et sans nostalgie, pour avancer.
Alors non, tous les bulletins de vote n’ont pas la même valeur. A chacune et chacun de prendre ses responsabilités. Il est temps de se mobiliser pour une révolution citoyenne. La division est une faiblesse, l’union est une force, la réconciliation et la responsabilité est une promesse de modernité politique.