Ça tangue pour le colonel Fabien

Samedi était jour de conf’ nat’ place du colonel fabien. Belle salle mais petite contenance pour tirer les leçons des derniers scrutins, européens (2,3%) et législatifs (neuf députés communistes). « L’esprit de Noël » et de réconciliation n’ont pas soufflé au PCF. Les désaccords entre communistes restent vifs. Certes, le texte proposé par la direction a été adopté par 80% des présents mais on a vu un amendement de Frédéric Boccara proposant de « conforter le NFP ». Soumis aux voix, il a été rejeté mais par une majorité moindre. Officiellement les communistes se préparent à des alliances à géométrie variable, accusant le NFP d’être aux origines de leurs médiocre résultats.

Petit rappel pour ceux qui ont décroché : Frédéric Boccara est le représentant des « économistes-marxistes », eux aussi tenant d’une ligne identitaire… mais communiste. Car le reproche qui est fait de plus en plus à Fabien Roussel est de s’écarter des valeurs et des principes communistes. Ses oreilles ont sifflé lors d’une réunion des députés et des sénateurs communistes. Par ailleurs, un millier de personnes ont signé une pétition initiée par Alternative communiste lui demandant de renoncer à sa fonction dirigeante au nom des engagements communistes.

Devant ces médiocres résultats et les critiques qui s’expriment, Fabien Roussel a dû la jouer modeste : « Il est vrai que des incompréhensions et des questionnements légitimes ont émergé. Cependant, nous restons dans la continuité des décisions prises lors du dernier congrès. Ces derniers mois ont été marqués par des échanges riches, parfois avec des arguments contradictoires. […] Nous traversons une période inédite qui demande du temps pour retrouver notre positionnement en tant que force politique majeure. S’agissant des élections présidentielles, nous disposons de toute la légitimité nécessaire pour présenter une candidature. Si nécessaire, cette question pourra être rediscutée le moment venu. » Tant de précautions est inhabituel et touchant.

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5 commentaires

  1. Camster le 16 décembre 2024 à 12:39

    Voilà un bel exercice de langue de bois pour Roussel 🙂

  2. Sodol Colombini le 16 décembre 2024 à 13:05

    Espérons qu’il ne finira pas comme Dartigolles l’ancien porte parole du PCF…
    Lettre ouverte à Jean-Luc MÉLENCHON [par Jean Ortiz]

  3. jimbo le 16 décembre 2024 à 18:17

    On parle bien de Fabien Roussel, personnalité préférée des électeurs de gauche ? Si c’est bien lui, c’est normal que les militants essaient de le dézinguer : il ne faudrait pas être du même avis que l’électorat, malheureux ! On risquerait de progresser dans les suffrages !

    Ça m’évoque « Mind the values gap », une analyse de l’électorat britannique de 2019 (facilement trouvable sur internet) qui montre que dans la plupart des cas :
    1. au sein de la gauche, ceux qui sont les plus éloignés des électeurs de gauche sont les militants de la gauche, jugés par les électeurs de gauche comme trop radicaux, trop « gauchistes »;
    2. dans l’ensemble, ceux qui sont les plus proches des électeurs de gauche sont… les électeurs de droite !

    C’est-à-dire que ces deux électorats sont plus souvent d’accord entre eux sur les sujets évoqués qu’ils ne le sont avec les militants et élus de leurs bords respectifs.

    Selon les auteurs de l’étude c’est la raison pour laquelle la gauche perd des élections lorsqu’elle pourrait les gagner. Si les responsables des partis de gauche décident d’écouter leur base militante plutôt que leur électorat, c’est la débâcle. Dans le cas contraire, les élections sont quasi-imperdables (vraiment, il faut vouloir perdre).

    Ergo, si la gauche se prend gadin sur gadin, c’est imputable aux sujets mis en exergue par la base militante et qui rebutent la base électorale. Dans cette analyse on voit même que sur certains sujets l’électorat de gauche est plus « à droite » que les élus et responsables des partis de droite.

    Ça fait mal à admettre quand on a passé sa vie à « décrypter » le réel avec des outils théoriques (je parle d’expérience), mais la réalité dit presque toujours m€rde à la théorie : de la même manière que la majorité des électeurs de droite veut, notamment, une protection sociale forte (chômage, santé, retraite) et la taxation des superprofits, la majorité des électeurs de gauche veut, notamment, plus de fermeté dans le traitement de l’immigration comme dans les décisions de justice contre les délinquants.

    Et de la même manière que les militants de gauche voient Roussel comme un affreux droitard (les pires abrutis le qualifiant de « facho »), les électeurs de gauche le considèrent comme la meilleure option.

    • Taillandier le 17 décembre 2024 à 11:09

      Sauf lors des élections européennes et dans sa circonscription où les électeurs n’ont pas voté pour lui . Battu dans les 2 cas ! Alors arrêtons de se raconter des histoires

  4. TDC94 le 17 décembre 2024 à 13:16

    Je ne pense pas que la comparaison avec l’électorat britannique soit judicieuse

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