Bétharram, lycée Stanislas : ce que révèle leur délire éducatif

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On pensait avoir touché le fond avec la ministre de l’éducation Amélie Oudéa-Castéra, scolarisant ses enfants à Stanislas, le lycée privé catholique célèbre pour son élitisme réactionnaire, son homophobie appliquée et son enseignement archaïque de l’égalité homme-femme. François Bayrou bat tous les records en plaçant ses enfants à Bétharram, « l’école de la soumission ».

François Bayrou « en a marre ». Marre qu’on lui parle sans cesse de Notre-Dame de Bétharram. Au point d’écarter les journalistes trop curieux, de dénigrer les journaux qui en parlent et les témoignages qui affluent – et pas que dans l’officine gauchiste Mediapart ! Il faut dire qu’en terme de communication, le premier ministre est mauvais, très mauvais.

  • Le 11 février, à l’Assemblée : « J’affirme que je n’ai jamais été informé de quoi que ce soit de violences ou de violences a fortiori sexuelles. Jamais. »
  • Le 12 février, à l’Assemblée : « Jamais je n’ai été, à cette époque, averti en quoi que ce soit des faits qui ont donné lieu à des plaintes ou à des signalements. »
  • Le 12 février, au Monde, il dénonce « un faux scandale avec absence totale de preuves », répétant qu’il n’avait « jamais été au courant de ces affaires-là » et qu’il « n’aurai[t] pas scolarisé [ses] enfants dans un établissement » s’il avait su qu’il s’y passait « des choses de cet ordre ».

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François Bayrou ment. Tous les protagonistes de l’affaire l’ont alerté, certains il y a bien des années. Il y a même eu un procès en 1996, puis un rapport de l’inspection académique à la demande de François Bayrou et, en 1998, le père directeur de l’établissement, ami de la famille Bayrou, est accusé de viol et se suicide. Élisabeth Bayrou, qui a enseigné à Bétharram, sera même présente à son enterrement. Toute la région paloise est au courant et François Bayrou… ment.

Mais l’affaire n’est pas une simple « mécanique du scandale », comme le laisse penser le premier ministre. Plus de 150 plaintes ont déjà été déposées pour viols, abus et violences physiques et sexuelles à l’encontre de 14 prêtres sur une centaine d’enfants. La moitié des plaintes concerne des attouchements sexuels sur des mineurs de moins de 15 ans, d’autres dénoncent des viols. Enfin, une plainte vise directement François Bayrou, accusé de non-dénonciation de crime et délit. Et que dire de cette enquête de Blast, à Bergerac, où une autre affaire de viols sur mineurs aurait été « étouffée par Bayrou » ? Pour l’heure, le premier ministre garde « toute la confiance » du président de la République. Autant dire que son heure est proche.

Si la gauche doit bien s’inquiéter, ça n’est pas seulement d’une affaire judiciaire qui aurait pour conséquence la démission du premier ministre. Il faut contester ces dirigeants qui voient dans le martinet un objet pour façonner l’homme moderne.

Aujourd’hui, l’opposition de gauche dénonce les mensonges. La droite dénonce une « cabale » orchestrée par La France insoumise ! Mais la question va au-delà du mensonge du premier ministre. De même que le problème d’Oudéa-Castera ne se résumait pas à la nullité de ses prises de parole sur Stanislas.

Que sont ces élites qui choisissent de scolariser leurs enfants dans de tels établissements ? Qu’est-ce que ça dit de leur vision de l’enfance ? Quels projets ont-ils pour l’avenir de leurs enfants et à travers eux pour les élites qu’ils imaginent reproduire ? Pensent-ils que le futur se prépare depuis des endroits où l’obscurantisme catholique règne, sans se soucier des lois républicaines, des endroits où éducation rime avec violence ? Au fond, Bétharram et le lycée Stanislas disent que leur obsession de l’ordre ne se cantonne pas aux quartiers populaires où ils ne vont jamais et qu’ils fantasment. Non : ils l’appliquent aussi à leur propre famille. Si la gauche doit bien s’inquiéter, ça n’est pas seulement d’une affaire judiciaire qui aurait pour conséquence la démission du premier ministre. Il faut contester ces dirigeants qui voient dans le martinet un objet pour façonner l’homme moderne.

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2 commentaires

  1. Frank Einstein le 28 février 2025 à 20:31

    « Élisabeth Bayrou, qui a enseigné à Bétharram »
    L’auteur n’a pas jugé bon de préciser qu’elle enseignait le catéchisme? (si toutefois le catéchisme est un objet d’enseignement, mais c’est une autre histoire)

  2. L' amer Poulard le 2 mars 2025 à 07:38

    C’est oublier un peu vite que si la droite catho-réac se contente de cogner et violer les enfants, la gauche islamo-estremiss les cuisine au woke et les mange ! Choisis ta sauce, camarade !

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