Attal : « Regardez, là-bas, un chômeur ! »

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Dès ce soir, Gabriel Attal va annoncer une nouvelle réforme de l’indemnisation chômage. La troisième depuis l’élection de Macron en 2017. Comme pour la réforme des retraites, le gouvernement fait varier ses arguments avec le même objectif : réduire les dépenses sociales ; mettre à bas le régime paritaire.

Au journal de TF1, alors même que les discussions entre syndicats et patronat se poursuivent, le Premier ministre devrait annoncer une nouvelle réduction des droits des chômeurs : réduction du montant, réduction de la durée d’indemnisation, augmentation des durées de cotisation pour acquérir des droits, suppression de l’ASE pour les seniors en fin de droit avant la retraite, etc. Tout pourrait y passer. Le gouvernement vertical d’Emmanuel Macron ne cesse d’enjamber les syndicats. Il veut que les dépenses sociales dépendent du budget, donc de l’État, et non des cotisations – et donc de la négociation1.  

Coté arguments, il y a la reprise des idées qui traînent à l’extrême droite : trop à ceux qui ne se lèvent pas de leur canapé. On rappelle qu’aujourd’hui, seuls 36% des chômeurs inscrits à France Travail touchent des indemnités pour lesquelles ils ont cotisés. Parmi les indemnisés, la moitié travaille tous les mois. Pendant ce temps, le RN, toujours à l’affût, se fait désormais le défenseur des chômeurs.

Le gouvernement s’enferre dans ses convictions surannées : pour faire face à la dette, il faut prendre dans le budget des dépenses sociales (retraites, santé, chômage, famille). Le gouvernement le faisait déjà ; il l’assume torse bombé désormais. Enfin, il renie ses propres arguments : la dernière réforme des allocations chômage devait être « contra-cyclique » : baisser les protections quand l’emploi repart ; les augmenter quand le chômage repart. Rien de cela aujourd’hui. Le chômage repart à la hausse.

Ce mercredi matin, l’éditorialiste politique de France Inter, Yaël Goosz, rappelait un proverbe des Shadoks : « Pour faire le moins de mécontent possible, il faut taper toujours sur les mêmes ». Les chômeurs en font partie.

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