Mélenchon/NUPES : pourquoi la victoire est possible

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Un président ne devrait pas dire ça. Si vous votez pour la NUPES, « on va vous interdire de couper les arbres chez vous », a déclaré Emmanuel Macron. La séquence est surréaliste. On s’interroge. De quoi parle-t-il ? Ce monsieur est Président ? Il parle de qui ? De quoi ? C’est insensé. Et pourtant… c’est ainsi que le locataire de l’Elysée est sorti du bois ou plutôt est rentré en campagne à cinq jours seulement du premier tour des législatives. Faut-il s’en étonner ? Non. Il avait déjà mené une non campagne, avec un non programme, lors de la présidentielle. Et il récidive aux législatives. Mais là, à écouter les fidèles parmi les fidèles du gouvernement, il y avait urgence à réagir. À agir tout court même. Quitte à dire n’importe quoi – jusqu’à s’immiscer dans les foyers qui ont du bois à couper chez eux, et les inquiéter. Alors du coup, dans la précipitation, ils n’ont pas été avares en approximations. Au point que Libé s’interroge aujourd’hui, en Une : « Mélenchon mange-t-il les enfants ? »

 

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C’est le premier signe qu’une victoire est possible. La fébrilité de ses adversaires. Et ils ne sont pas isolés. Comme c’est le seul à faire campagne, Jean-Luc Mélenchon est l’objet de toutes les attentions. Même Marine Le Pen, invitée ce matin de BFM, semblait légèrement paniquée. « Jean-Luc Mélenchon a moins de chance d’être Premier ministre que moi de gagner au Loto sans jouer », a-t-elle ironisé. C’est marrant mais quand elle dit ça, on entendrait presque sa petite voix en détresse dire « Mais c’est qu’il va gagner ce con ».

Et oui, c’est possible. Et ils sont nombreux à paniquer. Au point que le monsieur comptes publics du gouvernement, Gabriel Attal, parle de « guillotine fiscale » – rien que ça – pour dénoncer le programme économique de la NUPES. Pas de bol, celui qui a été sacré meilleur jeune économiste de France, Thomas Piketty et plusieurs dizaines d’autres économiques viennent de publier une tribune pour dire combien ce programme était solide – loin, bien loin des caricatures du patron de Berçy.

Par ailleurs, c’est curieux d’interroger la crédibilité des programmes économiques de la gauche quand on est porteur soi-même d’une politique de droite qui se poursuit d’un quinquennat à l’autre et qui n’a été jusque-là crédible que pour accroître les injustices ?

Une victoire est possible donc. Et les sondages – pour ce qu’ils sont – donnent une légère avance aux candidats de la NUPES. Quand on se rappelle que les sondages des précédents scrutins ont toujours sous-estimés la gauche, on peut légitimement se dire que, dimanche, la NUPES pourrait créer la surprise.

Et si l’on peut, on doit, se méfier des lectures hasardeuses des sondages, ils sont unanimes : la victoire peut basculer d’un bloc à l’autre. Pour Brice Teinturier d’Ipsos, dont le dernier sondage donne la NUPES en tête, 127 sièges se joueraient à un point où deux et 52 sièges à seulement un point. Ce qui le fait dire que 40 à 50 sièges pourraient riper du côté de la Macronie ou du côté de la NUPES. En 1997, à dix jours du second tour, la droite était donnée largement victorieuse. Mais le 1er juin 1997, c’est une autre histoire qui s’est écrit : celle de la gauche plurielle. Des années Jospin. Et de la cohabitation.

 

Pierre Jacquemain

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