Guislaine David : « Jean-Michel Blanquer n’est plus digne de l’Éducation nationale »

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Point de situation de cette rentrée scolaire à l’heure du variant Omicron. Guislaine David, co-secrétaire générale et porte-parole du SNUipp-FSU, est l’invitée de #LaMidinale.

UNE MIDINALE À VOIR…

 

ET À LIRE…

Sur la question de Gabriel Attal : « Qui emmerde qui ? »
« J’ai bien envie de dire qu’on est très emmerdé avec le ministère de l’Éducation nationale, parce que dans les écoles, les collègues n’en peuvent plus. Depuis 18 mois de crise sanitaire, ça n’avance pas, et surtout, on n’est pas entendu. »
« Le ministre ne veut pas voir ce qu’il se passe dans les écoles au quotidien. »
« On nous méprise. »

Sur les rapports avec le ministre de l’Éducation
« Avec Jean-Michel Blanquer, on ne parle pas le même langage. »
« On a eu deux réunions sanitaires pendant les vacances de Noël. On fait part de nos revendications, on est assez raccord avec tous les syndicats enseignants, et ça n’avance pas. À aucun moment ils ne prennent en compte ce qu’on dit. On n’a pas l’impression qu’il y a un dialogue. Eux nous disent que tout va bien. »
« Jean-Michel Blanquer vient de temps en temps. »
« Le changement du protocole sanitaire est radical. L’apprendre par un journal, le dimanche à 16h, avec un article payant… Nous, responsables syndicaux, on a eu un message nous disant que la foire aux questions allait être mise à jour. Mais les enseignants qui préparaient leur classe pour lundi matin n’ont jamais reçu de mail du ministre. Quand Gabriel Attal dit que les enseignants ont été prévenus, c’est faux. »
« Il faut arrêter les mensonges. Jean-Michel Blanquer ment régulièrement. »
« C’est très tendu quand le ministre est en réunion. En plus, depuis le début de la crise, ces réunions se font en visio, donc ce n’est pas propice à la discussion. »
« Ce ministre est assez particulier quand il s’adresse aux organisations syndicales. Il est dans la demande qu’elles soutiennent ce qu’il fait. Il veut qu’on dise dans les médias que ce qu’il fait pour l’école, c’est bien. Il veut qu’on approuve son projet. Il ne comprend pas qu’on puisse être en désaccord. Il n’accepte pas la contradiction. »
« Les enseignants ont besoin d’entendre que, parfois, le ministre peut se tromper, prendre de mauvaises décisions et revenir dessus. Il faudrait qu’il mette un peu du sien. »

Sur le fait que la France est un pays qui a le moins fermé les écoles pendant le Covid
« Les écoles restent ouvertes pour que les parents puissent aller travailler. Il ne faut pas se cacher derrière l’idée qu’on fait ça pour maintenir les apprentissages des élèves. C’est purement une volonté économique. »
« Quand les élèves du second degré sont cas contact et qu’ils ne sont pas vaccinés, ils doivent rester isolés sept jours. Dans nos écoles, où très peu d’enfants sont vaccinés, on ne les isole pas s’ils sont cas contact. Donc le virus se propage. »
« Quand Jean-Michel Blanquer dit qu’il va recruter du personnel pour remplacer les enseignants, on propose de recruter des enseignants à BAC+2 ou des parents d’élèves qui auraient le master. Ce ne sont pas des enseignants ! Enseigner, c’est un métier. Ces personnes vont garder les enfants, mais ils ne vont pas poursuivre les apprentissages. »

Sur les retards d’apprentissages
« Si Jean-Michel Blanquer était le ministre de la réduction des inégalités, comme il le prétend, il aurait pris d’autres mesures. »
« Les évaluations faites sur des cohortes de CP-CE1 n’étaient pas bonnes en septembre 2020. Forcément, on a eu le confinement, certains enfants n’ont pas eu d’école pendant quatre mois. En janvier 2021, Jean-Michel Blanquer nous dit que les enfants ont progressé. Évidemment, les enfants ne stagnent pas s’ils ont trois mois de classes. Les enseignants ont fait le boulot, les enfants progressent tous les jours. »
« Ce que l’on constate dans ces évaluations, c’est que les écarts entre les élèves les plus défavorisés et les autres se sont creusés. »
« C’est aussi un problème lié à la politique de Jean-Michel Blanquer : il axe tout sur les fondamentaux – le français et les maths, un apprentissage très mécanique de la lecture. Les élèves les plus favorisés ont tout l’arsenal à la maison pour pouvoir développer leur compréhension du monde. »

Sur la principal revendication des syndicats enseignants
« Début décembre, on est revenu à un protocole où on ne ferme plus les classes pour un cas de Covid. Ça a fait flamber les contaminations. »
« On voudrait revenir à la règle qui était en application d’avril 2021 à décembre : il y a un cas positif dans une classe, on la ferme, on considère que tous les élèves de la classe sont cas contact et les isole pendant sept jours. Comme au collège et au lycée. En faisant ça, on protège la classe, mais aussi les autres classes – on sait qu’il y a du brassage à la cantine, etc. En plus, on met tous les élèves sur un plan d’égalité. Ils sont tous à la maison, donc l’enseignant va pouvoir mettre en place un système de suivi, d’accompagnement et de continuité pédagogique. »

Sur les appels à la démission de Blanquer
« Ce n’est pas une revendication, ni du SNUipp ni de la FSU, même si on a de forts débats au sein de nos organisations. »
« On considère que ce ministre n’est plus audible pour le personnel de l’éducation nationale. Il n’est plus digne de l’Éducation nationale. »

Sur la réélection de Macron, la reconduction de Blanquer et les conséquences
« Depuis cinq ans, Jean-Michel Blanquer a cassé l’école publique, a détruit un certain nombre de choses. Il a favorisé les inégalités, il n’avance pas vers la démocratisation du système. »
« Jean-Michel Blanquer a favorisé l’école privée. C’est la casse du service public. »
« On a la crainte qu’après ce quinquennat, les choses empirent. Ça peut toujours être pire. »

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