Comment les macronistes ont fait du RN le premier parti d’opposition

Sur 62 duels NUPES-RN, 35 circonscriptions reviennent à l’extrême droite, 27 à la NUPES. Une faillite du front républicain due à l’abstention massive de l’électorat LREM.

Marine Le Pen peut afficher sa « grande fierté », sa « profonde émotion ». À l’issue de ces élections législatives, le Rassemblement national compte 89 députés. C’est le premier parti d’opposition à l’Assemblée nationale. C’est historique.

 

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Pourtant, on aurait pu éviter une telle situation. Voire même espérer que l’extrême droite ne pointe qu’à 54 sièges : si les macronistes avaient tenu le « barrage républicain ». En témoigne les chiffres donnés par le sondeur d’Ipsos Brice Teinturier : en cas de duel NUPES-RN, 72% des électeurs Ensemble (ex-LREM) se sont abstenus, 16% ont voté Nupes, 12% pour le RN.

De fait, l’électeur LREM voulait donner une majorité à Emmanuel Macron. La NUPES était présentée comme la principale menace à cette majorité, tant par les éditorialistes que par Emmanuel Macron et ses sbires. Ajoutez à cela la sous-estimation du danger RN… Mais, selon la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, tout ça c’est la faute à un appel au barrage trop peu entendu.

Un problème de réception, vraiment ? Car en écoutant Aurore Bergé ce matin ou Jean-Michel Blanquer au soir du premier tour, l’ennemi n’était pas le RN, quitte à mettre un signe égal entre François Ruffin et l’extrême droite.

LREM aura réussi à favoriser la grande confusion qui porte aujourd’hui le RN à 89 députés. Et parfois, cela s’est joué à 140 voix près, comme dans la 3ème circonscription de l’Allier.

Grâce à son score, Marine Le Pen peut respirer aussi financièrement : les 20 millions de dette de son parti vont être soulagées par la dotation de 54 millions de financements publics sur cinq ans.

Le 24 avril dernier, la gauche, dans un élan républicain, avait voté pour Emmanuel Macron pour empêcher la victoire à l’élection présidentielle de Marine Le Pen. 42% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon et 65% des électeurs de Yannick Jadot avait voté pour le Président sortant. Seulement 17 et 6% de ces électeurs votaient alors pour la candidate d’extrême droite. Une autre idée du front républicain.

 

Clément Gros

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