Adrien Quatennens, président du POI ?
Pour réussir un come-back, il faut savoir compter sur quelques soutiens. En ce qui concerne Adrien Quatennens, le député du Nord peut compter sur le POI (Parti Ouvrier Indépendant) qui, via son organe de presse Informations Ouvrières, le défend corps et âme.
Dès le 14 décembre, alors que, la veille, La France insoumise avait sué sang et eau pour accoucher dans la douleur un pauvre communiqué pour indiquer sa « radiation temporaire du groupe parlementaire LFI-Nupes pour une durée de 4 mois à compter d’aujourd’hui et jusqu’au 13 avril 2023 », Adrien Quatennens accorde un entretien à La Voix du Nord, allègrement copié-collé sur le site d’Informations Ouvrières. Le jour-même, Adrien Quatennens se rend sur le plateau de BFMTV pour une interview qui mettra toute La France insoumise (pour ne pas dire toute la gauche) dans l’embarras le plus coi. Toute ? Non. Un petit groupe résiste encore et toujours…
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Pour rappel, le 13 décembre, Adrien Quatennens recevait de la part du tribunal judiciaire de Lille sa peine : quatre mois de prison avec sursis pour violences conjugales. Une bagatelle. Le 26 décembre, Informations Ouvrières ouvre le feu avec la publication d’une « lettre d’un militant de La France insoumise des premières heures », lequel entend répondre à la « tentative de lynchage médiatico-politique […] selon un spectre très large qui va de Bruce Toussaint (BFMTV), Marlène Schiappa (ministre du gouvernement Borne-Macron) à Fabien Roussel, Sandrine Rousseau et autres… avec la participation active du Monde et de grands médias », rien que ça. Bon, en réalité, la lettre n’a qu’un seul destinataire : Clémentine Autain. En voici les meilleurs extraits :
- « Et te voilà à la Une de Libé, pour contribuer à cette tentative de déstabilisation de notre mouvement… »
- « Te rends-tu compte que tu en es arrivée à dire la même chose que Marlène Schiappa, le chien de garde des ministères. »
- « Cela ne t’interroge-t-il pas de voir tous les médias au service de la Macronie t’ouvrir en grand toutes leurs portes ? »
- « Quatennens a reconnu ses fautes dans un contexte de tension au sein de son foyer : quel intérêt à rejoindre Bolloré dans son entreprise pour casser un militant ? »
- « Pour finir, si ton objectif est réellement d’aider les femmes, alors, parle de ces milliers d’infirmières qui sont usées jusqu’à la corde […] Viens dans les Ehpad de Béziers, voir les aides-soignantes, dans les écoles, voir les Atsem, dans les supermarchés, voir les caissières… Cela sera sûrement moins glamour que de faire des interviews à Libération, mais bien plus cohérent. Rien de ce que tu fais, en ce moment, ne peut nous aider. »
- « Cette campagne est faite pour nous salir, mais aussi pour préparer le terrain à la réforme des retraites »
À noter les multiples parallèles, a priori sans rapport, entre l’affaire Quatennens, la réforme des retraites et le débat à LFI sur la démocratie interne. « Rien de pire que la politique de l’autruche », écrit ici-même Fred Borras. Au moins ce militant n’a-t-il pas accusé le ministère de l’Intérieur et Céline Quatennens de tous les maux, comme l’eût fait Adrien Quatennens.
Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que le message est clair : Clémentine Autain ferait mieux de publier le tome 2 de son À gauche en sortant de l’hyper marché plutôt que de s’occuper du Comité de suivi contre les Violences Sexistes et Sexuelles de LFI.
#JeSuisAdrien
Le 30 décembre, Informations Ouvrières n’est toujours pas en vacances. Le site récidive avec un article intitulé « À propos de l' »affaire » Adrien Quatennens ». Et là, on entre dans une nouvelle dimension : le député du Nord est érigé au même Panthéon que les Noirs américains, les résistants de la France libre, les victimes de Staline et « le Jean Valjean de Victor Hugo », bref, il n’est plus l’homme condamné par la justice mais la victime du lynchage médiatique. Extraits :
- « À la veille de la bataille des retraites, alors que le vote « insoumis » des huit millions ébranle tout le système du pouvoir, oblige le monarque minoritaire à dix « 49.3 » en trois mois, la colère populaire gronde. Les mises en examen pour trafic d’influence, corruption, prise illégale d’intérêts, association de malfaiteurs pleuvent sur l’entourage du président. C’est dans ce contexte que « l’affaire Quatennens » a été forgée, fabriquée : pour servir des intérêts. »
- « Aux côtés des dirigeants macronistes, Roussel a demandé la démission du député LFI-Nupes Quatennens […] C’est juste une impression, ou tous les actes de Roussel sont utiles à Macron ? »
- « La lutte de classe des salariés pour défendre les retraites a-t-elle moins d’intérêt pour Ruffin que les avances de la bourgeoisie, qui lui font miroiter un « destin national », à condition de multiplier les coups de médias dans le dos contre LFI ? »
- « Jadis, lorsque les carrières pouvaient dépendre de Strauss-Khan, féministre bien connu, Clémentine Autain sut défendre avec ardeur les droits de la défense contre le lynchage médiatique. »
Ça tire à balles réelles ! Au fond, Informations Ouvrières fait couler beaucoup d’encre pour ne dire qu’une seule chose : Adrien Quatennens a frappé sa femme, l’a reconnu, a été condamné, et ça ne change rien ni pour lui ni pour la cause. Tous ceux qui dévient de cette ligne sont des traîtres à la solde de la Macronie et des milliardaires. Fin du débat. Moralité, pour avoir les bonnes grâces du POI, il faut dénoncer les « gifles politiques », et uniquement celles-ci.
Tiens, au fait, on sait si Adrien Quatennens a pris sa carte au POI ?