La censure qui vient

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Les motions sont déjà déposées. Les socialistes ont peur : une dissolution pourrait conduire le RN au pouvoir. Ils ont raison d’avoir peur, mais de là à rester en PLS…

Sébastien Lecornu a donc composé, en moins d’une semaine, son deuxième gouvernement. On y découvre des nouvelles têtes de la « société civile » tandis que les poids lourds politiques restent à la porte, à l’exception des remarquables Gérald Darmanin et Rachida Dati : on a les cadors qu’on mérite. Les ministres sont appelés à faire passer les arbitrages présidentiels auprès des députés.


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Le PS redoute qu’une dissolution ne conduise le RN au pouvoir, seul ou avec une partie des LR en alliés. La peur évacue-t-elle le danger ? Pourtant les socialistes hésitent et semblent vouloir gagner du temps : attendre le discours de politique générale de mardi. Aujourd’hui, ils ne parlent plus que de « suspension de la réforme des retraites » comme condition de leur abstention. Ils s’éloignent de leurs exigences initiales : abrogation de la réforme des retraites, imposition des plus riches, abandon du 49.3, revalorisation du SMIC et des petits salaires. Ce faisant ils suscitent incompréhension ; ils s’isolent de leurs partenaires de gauche qui tous ont annoncé leur intention de censurer. Et se coupent d’une bonne partie de la rue de gauche.

Alors que la prolongation du gouvernement Macron-Lecornu ne tient qu’à leur décision, en ne votant pas la censure qui vient, le PS abîmerait toute crédibilité à porter une alternative au marcronisme. Ce faisant, il retournerait à la case départ, celle d’un fort doute sur son appartenance à la gauche. Avec, en 2022, un résultat mémorable : 1,74%.

Soit Sébastien Lecornu ne lâche rien sur les retraites… et les socialistes censurent. Soit il met sur pause et le plus probable est que la censure sera quand même votée.

Des motions de censure sont d’ores et déjà déposées. Soit Sébastien Lecornu ne lâche rien sur les retraites… et les socialistes censurent. Soit il met sur pause et le plus probable est que la censure sera quand même votée au bénéfice des désaccords parmi les LR et chez Horizons pour qui la réforme des retraites est un marqueur identitaire. Le groupe LIOT ne sera pas, cette fois encore, homogène. Le gouvernement pourrait donc tomber quelque soit la décision du PS ! Si le parti à la rose s’abstenait, ce serait alors les plumes et le goudron. 

Viendrait une loi spéciale sur le budget puis une dissolution et des élections législatives express. Comme la peur n’évacue pas le danger, c’est à cette perspective que la gauche dans son ensemble doit se préparer. Sans perdre un instant.

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6 commentaires

  1. Michel Davesnes le 14 octobre 2025 à 18:42

    Encore une fois, Regards est à côté de la plaque au niveau de l’analyse politique. Il n’y aura pas de censure.

  2. Lucien Matron le 14 octobre 2025 à 19:39

    Le choix du PS de ne pas censurer confirme plusieurs éléments. Il assume sa rupture avec les autres forces constitutives du Nouveau Front Populaire ( Insoumis, communistes, écologistes) grâce auquel il a conservé plusieurs circonscriptions. Il va devoir assumer ses futurs votes avec les macronistes et les LR. Il prolonge la durée de vie d’un macronisme à l’agonie. Il assume la rupture avec une majorité des françaises et de français qui ne veulent plus de la politique Macron. Il contribue au brouillard politique qui cache les renoncements et les magouilles. Après les 6;36 % de voix aux présidentielles de 2017 et les 1,75 % de voix aux présidentielles de 2022, il vient de toucher le fond !

  3. Piboudy le 14 octobre 2025 à 20:21

    Bonjour,

    ben si, le PS à la trouille et est en PLS.

    Ils ne seraient pas comme ça s’ils étaient restés au NFP après les législatives de 2024, c’est à dire ne pas chercher à être la roue de secours de Macron.
    Si le PS n’a eu que 5 % et 2 % aux présidentielles c’est que tous avaient voté Macron. Il restait quand même de courageux militants et sympathisants.
    Le reste de la gauche a fait la connerie de vouloir s’accoquiner avec le PS ce qui l’a remis dans le jeu alors qu’il ne fait que trahir !

    Le pire c’est que PCF, Verts, LAPRES, Debout, Générations, etc. vont aller pleurer auprès du PS pour dire « moi aussi moi aussi, je veux en être ».

    Et le pire c’est que vous allez soutenir cette union sans LFI, donc une union de m…. qui va nous laisser la tête dans le bouillon.

    Bon vent.

  4. Berthelot Jacques le 15 octobre 2025 à 07:21

    C’est fait le PS va sauver Lecornu , comme il l’avait fait pour Bayrou.
    Donc le PS rejoint « le socle commun ».
    En échange d’une  » suspension  » provisoire de la réforme des retraites.
    loin de l’abrogation que le PS soutenait dans le projet du NFP.
    De plus cette suspension va se faire par des économies drastiques sur les services publics, par « l’année blanche » pour les pensions, toutes les allocations, prestations sociales.
    Ce choix de casser l’unité à gauche ( toutes les autres formations de gauche vont voter la censure ) , annonce de futures défaites , sauver la Macronie moribonde , détestée , c’est ouvrir un boulevard au RN.

  5. Mano le 15 octobre 2025 à 10:07

    Çà s’éclaire ! les député-e-s PS et Place Publique sauvent le macronisme : unité de Cyrielle Chatelain à Besancenot avec le programme du NFP

    • carlos_H le 27 octobre 2025 à 18:37

      Ils sont toujours classés a gauche par la rédaction de Regards ?

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