Rima Hassan et Greta Thunberg font voile vers Gaza : un courage qui met à nu l’inaction mondiale

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Cette histoire va-t-elle finir en tragédie ou en épopée ? Le choix revient à Israël qui, par le passé, avait réagi par la force à ce genre de « provocation ».

Le 1er juin, le navire humanitaire Madleen a pris le large depuis la Sicile, direction Gaza. À son bord, douze personnes et pas des moindres : la militante écologiste suédoise Greta Thunberg, l’eurodéputée LFI Rima Hassan – on a même vu l’acteur Liam Cunningham de la série « Game of Thrones » venir les soutenir lors de leur départ.


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Cette action, à l’initiative de la Coalition de la flottille pour la liberté, a pour objectif d’acheminer « des quantités limitées » d’aide humanitaire à Gaza, de « dénoncer le blocus et le génocide en cours ». Mais sa portée est 1000 fois plus symbolique.

Cette embarcation fait parler d’elle par les passagers qu’elle transporte. Les médias y projettent leur lumière… Enfin, les médias, c’est beaucoup dire : en France, c’est surtout grâce à leur propre force de frappe sur les réseaux sociaux que Rima Hassan et Greta Thunberg font exister leur voyage. Comme pour toute lutte, l’incarnation est un facteur qui fait la différence et, dans ce cas précis, l’impact est à la hauteur de la résonance internationale que l’équipage porte en lui.

Au fond, que nous dit le Madleen ? On peut y voir un acte héroïque, aussi courageux que romantique, tout comme on y perçoit un désespoir profond. Ce bateau en dit long sur l’inaction du monde, alors que tout Gaza se meurt.

Il va sans dire que si Israël devait agir avec la même furie qui est la sienne depuis plusieurs mois, un drame pourrait se jouer en direct à la télévision. Comme une sorte de petite allégorie du génocide des Gazaouis.

La réaction d’Israël va elle aussi être porteuse de symboles. En mai dernier, un autre navire humanitaire de la même organisation était la cible de tirs de drones israéliens, provoquant un incendie et une brèche dans la coque. Plus loin dans le temps, en 2010, Israël avait pris d’assaut une autre « flottille de la liberté », tuant neuf personnes et causant 28 blessés, comme le rappelle Dominique Vidal dans #LaMidinale de Regards.

Et là, déjà, Israël a commencé l’intimidation, tout d’abord par une déclaration de la marine leur demandant de « se préparer » car elle est « prête à un large éventail de scénarios, qu’elle appliquera selon les instructions des dirigeants politiques ». Des mots suivis d’actes avec le survol du navire par deux drones. La démonstration humanitaire n’est pas sans risque, ce à quoi répond Rima Hassan : « Quel que soit le danger de cette mission, il est loin d’être aussi dangereux que le silence du monde entier face à un génocide retransmis en direct ».

Il va sans dire que si Israël devait agir avec la même furie qui est la sienne depuis plusieurs mois, un drame pourrait se jouer en direct à la télévision. Comme une sorte de petite allégorie du génocide des Gazaouis. L’impunité dénoncée est brandie comme un étendard, lorsque le sénateur républicain Lindsey Graham, proche de Donald Trump, ironise « J’espère que Greta et ses amis savent nager ».

Le reste du monde, l’Europe, la France, resteront-ils muets jusqu’à la fin des temps ? Quelle tuerie sera la ligne rouge de l’Histoire ? Le Madleen a pour objectif d’atteindre les côtes palestiniennes d’ici une dizaine de jours. Tout un horizon…

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