Apologie du terrorisme : c’est la faute à Mélenchon !

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Les insoumis sont-ils condamnés à se taire pour que leurs combats triomphent ?

Avec un art qui leur est propre, les députés LFI font encore le buzz et provoquent le clash. Dans une proposition de loi, le député du Nord Ugo Bernalicis et nombreux de ses collègues insoumis proposent d’abroger le délit d’apologie du terrorisme introduit dans le code pénal en 2014. Bronca immédiate de la part de la droite qui accuse le mouvement de Jean-Luc Mélenchon de vouloir protéger ceux qui s’adonneraient à des apologies du terrorisme. Pis, cela serait la preuve que les insoumis sont du côté du terrorisme. C’est du grand n’importe quoi : ces attaques qui confinent à l’insulte disent davantage sur ceux qui les formulent que sur ceux qu’elles ciblent.


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À l’appui de leur proposition, les insoumis rappellent le cas de Jean-Paul Delescaut, secrétaire général de l’union départementale de la CGT du Nord, condamné à un an de prison avec sursis (il a fait appel) ou encore celui des élues Mathilde Panot et Rima Hassan entendues par la police. Ils rappellent aussi les arguments de juristes, aux premiers rangs desquels l’ancien juge antiterroriste Marc Trévidic, qui alertent depuis 2014 sur le caractère flou et inopérant de cette loi. Cela importe peu aux commentateurs. Pourtant le sujet est sérieux et la question soulevée par les insoumis est fondée : l’apologie du terrorisme est convoquée à tout bout de champ, surtout pour délégitimer le soutien aux Palestiniens. Seul semble compter que l’émetteur (La France insoumise) est suspect – suspect d’à peu près tout d’ailleurs.

Les insoumis sont-ils condamnés à se taire pour que leurs combats triomphent ? Étrange paradoxe. Ils sont souvent seuls quand d’autres posent un genou. Ils se sont octroyés cette place à gauche : ne pas reculer.

La France insoumise sait qu’elle est au centre des attentions. Elle s’empare de ce sujet dans un temps et dans des termes qui vont une nouvelle fois susciter incompréhensions et clivages. Mais foin de précautions : les députés LFI n’ont pas associé ni même informé les autres groupes du Nouveau Front populaire. Les conséquences immédiates étaient à prévoir : les socialistes prennent leurs distances, en attendant les réactions des autres groupes.

Les insoumis sont-ils condamnés à se taire pour que leurs combats triomphent ? Étrange paradoxe. Ils sont souvent seuls quand d’autres posent un genou. Ils se sont octroyés cette place à gauche : ne pas reculer. C’est important d’avoir ce genre de conscience en action à gauche. Le problème, c’est qu’il faudrait véritablement que le délit d’apologie du terrorisme soit abrogé et remplacé par un arsenal juridique plus idoine… Et pour cela, il faut être compris, prendre le temps d’expliquer et de réunir des majorités. Et avoir la stratégie pour.

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1 commentaire

  1. Frédéric Normand le 25 novembre 2024 à 11:40

    L’extrême-gauche mélenchoniste joue un jeu malsain : capter le vote islamique. Elle le fait par des surenchères permanentes, des provocations à la haine religieuse. Cela ne peut que mal finir.

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