Macron pris à son propre jeu : Le Pen est la faiseuse de rois

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Dissoudre, censurer le NFP et donner le dernier mot à Marine Le Pen pour le nom du chef du gouvernement. Le plan macroniste est en train de tourner au fiasco.

Et de quatre ! Le rythme s’accélère. Lundi : Bernard Cazeneuve ; mardi : Thierry Beaudet ; mercredi matin : Xavier Bertrand ; mercredi soir : Michel Barnier – cherchez la femme en Macronie ! Ce défilé des prétendants à Matignon a au moins le mérite de remplir le vide politique pour les informés et les commentateurs.

À chaque fois, le chef de l’État, mué en DRH de la République, a dû se rendre à l’évidence : son défi n’était pas relevé. Personne n’est susceptible de passer l’épreuve de la censuré des députés. Et celle qui se tait, ne s’embarrasse pas de faire des propositions retoquées, mais qui lève ou baisse le pouce, c’est Marine Le Pen.

On en revient à la faute initiale, au péché d’orgueil d’Emmanuel Macron : provoquer des législatives anticipées par surprise, au lendemain des européennes et alors que le RN est en pleine ascension de ses records électoraux. Les électeurs ne s’y sont pas trompés et un nouveau barrage à l’extrême droite a été bâti, sans pour autant faire émerger aucune majorité. Le Nouveau Front populaire est le plus grand groupe et donc le plus légitime à gouverner ? Emmanuel Macron a mis son veto, bien aidé par sa « majorité » parlementaire qui menaçait de censurer illico un gouvernement Castets.

Le RN avance avec la certitude qu’Emmanuel Macron va se fracasser sur lui-même. Censure après censure, il ne restera qu’une porte de sortie : la démission du locataire de l’Élysée. Marine Le Pen sy’ prépare pour les mois qui viennent et veut installer Jean-Luc Mélenchon comme son adversaire idéal.

Voilà pour la faute politique : prétendre trouver, lui, le président de la République, la solution au bazar qu’il a créé en excluant la force arrivée en tête. Résultat des courses : Emmanuel Macron prend à sa charge le blocus institutionnel. C’est désormais lui qui, promettant de trouver une issue, doit tout assumer. Or, sans la gauche, il ne reste qu’une stratégie : négocier avec la droite pour former quelque chose pouvant ressembler à une majorité, sans froisser l’extrême droite.

C’est cette condition sine qua non qui met le Président au pied du mur. Et continue de porter Marine Le Pen. Un avantage bien compris et répété par Jean-Philippe Tanguy, le vice-président du groupe RN à l’Assemblée nationale, invité ce matin de France Inter : « On a menti aux Français. On leur a fait croire qu’il y avait une solution autre qu’une majorité, même relative, au Rassemblement national. Il n’y en a pas. Dans le pays, il y a une majorité d’idée sur notre programme. Et d’ailleurs, les macronistes se sont battus sur nos idées avec des nuances très hypocrites tout en s’alliant avec la gauche […] Le mensonge promu pendant ces législatives était que tout ce petit monde pouvait s’entendre. Et bien non. »

Désormais, le RN avance avec la certitude qu’Emmanuel Macron va se fracasser sur lui-même. Censure après censure, il ne restera qu’une porte de sortie : la démission du locataire de l’Élysée. Marine Le Pen sy’ prépare pour les mois qui viennent et veut installer Jean-Luc Mélenchon comme son adversaire idéal. Reste à la gauche de trouver, ou bien une alternative à l’insoumis, ou bien de faire en sorte qu’il ne soit pas un homme plus redouté que la championne de l’extrême droite.

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