Législatives : « Il y aura peut-être un vote utile à gauche que nous ne voyons pas dans nos enquêtes »

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À deux jours du premier tour des élections législatives, Frédéric Dabi, directeur général opinion de l’institut de sondage IFOP, est l’invité de #LaMidinale.

UNE MIDINALE À VOIR…

 

ET À LIRE…

Sur les méthodes de l’Ifop et la volatilité de l’électorat
« Il y a eu une logique vote utile, de Zemmour vers Le Pen, de Pécresse vers Macron, et surtout de la gauche vers Jean-Luc Mélenchon. Ce qui explique un score avec une différence de 3 points, même nous avons bien dit qu’il ne serait pas au second tour. Pour les législatives, il y a des points communs, une campagne très courte, pas d’orchestration nationale qui pourrait stimuler une forte participation. Sauf la NUPES qui a cristallisé le débat autour d’elle. Donc peut-être qu’il y aura un vote utile de gauche que nous ne voyons pas encore. Donc peut-être aussi que le bloc présidentiel ne sera pas en tête. »

Sur les projections de deuxième tour
« Je suis sur une ligne de prudence. On n’a pas fait de projection en siège jusqu’au 23 mai, le moment où les candidatures ont été figés. Aucun sondage n’a fait des projections dans les 577 circonscriptions. Mais la méthode consiste à prendre les rapports de forces nationaux, de les appliquer aux situations locales. Il y a une partie sondagière et une partie politologique, mais c’est difficile de se projeter en siège, donc je dis prudence. »

Sur le moment NUPES
« Pour moi c’est l’événement majeur qui a installé un récit de campagne. Depuis quelque jour on a une logique qui est entré en campagne, ce qui change un peu la donne. Sans doute Ensemble ! va bénéficier de l’effet de souffle présidentiel, mais d’une manière très atténuée, car il n’y a aucun effet de nouveauté. Le risque de majorité relative est réel. Après le 1er tour sera favorable à la NUPES, et un second tour de rééquilibrage, car la NUPES n’aura pas de réserves de voix. »

Sur la diabolisation de la NUPES
« Cela se fait dans une logique de mobilisation. Diaboliser permet de mobiliser, cela a toujours existé. Beaucoup par la gauche d’ailleurs. Cela peut mobiliser un électorat des classes supérieurs, plutôt diplômé. Il y aura beaucoup de duel LREM-NUPES ce qui va aussi favoriser la mobilisation. Chacun va finalement diaboliser l’autre. »

Sur la question de la pertinence ou non des sondages
« Je pense que le sondage produit une information qui dès lors qu’elle est publiée devient une ressource pour les partis politiques, afin d’appuyer leur candidature. Cela a forcément une influence. Pour autant, je trouve injuste de faire peser le monopole de l’influence électorale sur les sondages. Il y aussi les médias, la socialisation politique et j’en passe. Mais attention, il y avait à un moment une interdiction de publier les sondages mais pas de les faire. Cela crée deux catégories de citoyens, ceux qui savent : les médias, les politiques. Et ceux qui sont tenus à l’écart d’une ressource et d’une information. »

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