À Paris, Yannick Jadot danse avec les mots

Dimanche 27 mars, les écolos organisaient le plus grand meeting de leur histoire : 4000 personnes étaient rassemblées dans l’enceinte du Zénith de Paris pour venir écouter Yannick Jadot.

« Je danse avec les mots », entonne le groupe de rap Ärsenik pour introduire le meeting de Yannick Jadot. Autour d’un cercle de militants, le candidat écologiste développe son discours à l’aide d’un écran géant sorti pour l’occasion, où des mots sont mis en exergue : démocratie, espoir, ensemble, France, écologie, éducation, agir, solutions, dignité, justice sociale, biodiversité, agriculture, santé, respect, climat ou encore enthousiasme. Voilà de quoi planter le décor.

 

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À la tribune, Julien Bayou nous fait une Raffarinade : « Ce n’est pas un meeting de fin de campagne, ce n’est même pas le début de la fin de campagne, c’est à peine la fin du début ». Dans la salle, nous avons surtout croisé des militants et, au hasard des rencontres, différents responsables du parti EELV. L’urgence, c’est l’écologie et la justice sociale, entend-on. Catherine, responsable Génération.s dans le 93 et cheffe de service dans un CCAS, espère bien que son champion atteindra l’Élysée. « Les sondages ne font pas une élection, il faut miser sur les abstentionnistes. Je déplore qu’il n’y ait pas d’union de la gauche mais, pour être clair, je ne voterai pas Jean-Luc Mélenchon. Il faut sortir du productivisme, on ne doit plus être dépendant du nucléaire et il est temps de prôner une société inclusive. Je veux défendre des valeurs, celles de l’écologie », revendique-t-elle.

Et justement, les écologistes veulent que ces valeurs infusent durant les quinze prochains jours. Parmi lesquelles l’Europe. Le slogan est le suivant : « La France est notre maison, l’Europe notre village ». Selon Cédric Villani, Yannick Jadot est le seul candidat à se dire fédéraliste. Celui-ci se revendique contre « les nationalismes de gauche et de droite », arguant qu’« un autre monde est possible ». Et l’ex-macroniste Villani d’argumenter : « J’ai la conviction que la France ne pourra porter ses projets écologistes qu’à travers la caisse de résonance européenne. Par exemple, la lutte contre les GAFAM ne pourra se faire que si l’on pose la question numérique au niveau européen. »

Sans le nommer

Finalement, Yannick Jadot s’est aussi attelé à distribuer les coups. Pour lui, « la vieille gauche se meurt de trop de renoncement ». Il avance que sa ligne de crête a toujours été constante vis-à-vis de Vladimir Poutine et de tous les dictateurs, que les vieilles forces n’ont pas de leçon à lui donner. « On ne vote pas en oubliant le passé, en oubliant les ambiguïtés face aux complotistes de la crise sanitaire, en oubliant les soutiens à l’intervention russe en Syrie et les contorsions ambiguës sur l’Ukraine. Est-ce ainsi que l’on respecterait la mémoire de Jean Jaurès, de Léon Blum, de Pierre Mendès France ou l’action de Lionel Jospin ? », martèle le candidat écologiste.

Il ne fait peu de doutes qu’il vise son principal adversaire à gauche, sans jamais le nommer. Et lorsque nous lui demandons à qui il fait référence, Yannick Jadot juge préférable de ne pas répondre. Alors que débute la campagne officielle, le candidat EELV tourne autour des 6% des intentions de vote dans les sondages. Mais il l’assure, l’objectif fixé, c’est « 50% plus 1 voix ».

 

Clément Gros

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