Retraites : qui sont les députés qui vont faire basculer le vote de la réforme ?

En mars, ce sera bien aux locataires du Palais Bourbon de donner leur dernier mot sur la réforme des retraites. Pour ou contre ? Tout devrait se jouer à une voix près. Alors, qui sont les faiseurs de roi ?

Ils sont 188. 188 députés à avoir assuré leur intention de voter « pour » la réforme des retraites. 129 députés Renaissance (ex-LREM), 25 MoDem, 19 Horizons et 15 LR. Ce décompte a été effectué le 14 février par BFMTV qui, cerise sur le gâteau, nous offre la liste des dits parlementaires.[[Selon nos informations, BFMTV va reprendre et actualiser son décompte à partir de lundi prochain, 13 mars.]]

 

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188 voix. Ça ne fait pas une majorité.

Or, ces quatre groupes parlementaires que l’on pourrait appeler « la majorité », n’en déplaise à Éric Ciotti, pèsent en tout et pour tout 311 écharpes tricolores. Reste donc 123 députés qui peuvent, qui vont faire basculer le vote – les élus des autres groupes devraient en toute logique voter contre ou s’abstenir.

Mais zoomons encore un peu plus.

BFMTV n’est pas le seul média à avoir fait un tel décompte, Libération et Radio France se sont aussi attelés à l’exercice – nous en avons déjà fait une analyse, à lire ici. Par ailleurs, les députés ont déjà voté trois fois en février, avant que le texte ne parte au Sénat : sur l’article liminaire du projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023 ; sur l’article premier du projet de loi ; sur l’article 2.

Des députés ne figurant pas dans la liste de BFMTV des « pro-réforme », si l’on enlève les 92 qui ont voté au moins une fois dans le sens du gouvernement sur les trois scrutins ayant eu lieu lors du débat sur la retraite, il nous reste 29 noms[[Lors des trois scrutins évoqués, ces députés étaient soit absents lors du vote, soit ont voté contre, soit se sont abstenus.]].

En croisant ces données avec les estimations de Libé et de Radio France, en l’état actuel des choses, pour que la réforme des retraites passe, il manquerait donc à Emmanuel Macron (ou à l’opposition) entre 6 et… une voix !

Des voix qu’il va donc falloir trouver parmi ces parlementaires qui naviguent entre deux eaux, que voici :

  • MoDem

    M. Philippe Bolo (7ème circo du Maine-et-Loire)
  • Renaissance

    M. Philippe Dunoyer (1ère circo de Nouvelle-Calédonie)

    M. Mikaele Seo (1ère circo de Wallis-et-Futuna)
  • Les Républicains

    Mme Emmanuelle Anthoine (4ème circo de la Drôme)

    M. Thibault Bazin (4ème circo de Meurthe-et-Moselle)

    M. Ian Boucard (1ère circo du Territoire de Belfort)

    M. Jean-Luc Bourgeaux (7èem circo d’Ille-et-Vilaine)

    M. Xavier Breton (1ère circo de l’Ain)

    M. Fabrice Brun (3ème circo de l’Ardèche)

    M. Dino Cinieri (4ème circo de la Loire)

    M. Pierre Cordier (2ème ciroc des Ardennes)

    Mme Josiane Corneloup (2ème circo de Saône-et-Loire)

    M. Julien Dive (2ème circo de l’Aisne)

    M. Victor Habert-Dassault (1ère circo de l’Oise)

    M. Pierre-Henri Dumont (7ème circo du Pas-de-Calais)

    M. Michel Herbillon (8ème circo du Val-de-Marne)

    M. Emmanuel Maquet (3ème circo de la Somme)

    Mme Isabelle Périgault (4ème circo de Seine-et-Marne)

    Mme Christelle Petex-Levet (3ème circo de Haute-Savoie)

    M. Aurélien Pradié (1ère circo du Lot)

    M. Nicolas Ray (3ème circo de l’Allier)

    M. Raphaël Schellenberger (4ème circo du Haut-Rhin)

    M. Vincent Seitlinger (5ème circo de Moselle)

    M. Jean-Pierre Taite (6ème circo de la Loire)

    Mme Isabelle Valentin (1ère circo de Haute-Loire)

    M. Pierre Vatin (5ème circo de l’Oise)
  • Non inscrits

    Mme Véronique Besse (4ème circo de Vendée)

    M. Nicolas Dupont-Aignan (8ème circo de l’Essonne)

    Mme Emmanuelle Ménard (6ème circo de l’Hérault)

Pour les contacter, suivez ce lien.

Il ne fait donc aucun doute que cette « réforme de gauche », selon les mots du ministre du Travail Olivier Dussopt, est toujours et encore entre les mains de la droite.

Pour le moment, c’est aux sénateurs de jouer. Puis le texte, qui n’aura pas été débattu ni voté dans son entièreté par le Parlement, faute de temps induit par l’utilisation de l’article 47.1 par le gouvernement, continuera sa course en commission mixte paritaire. Mais notre démocratie est ainsi faite, in fine, le dernier mot revient aux députés. Emmanuel Macron prendra-t-il le risque de perdre ce vote ou dégainera-t-il le 49.3 ? Réponse définitive, à l’Assemblée nationale, au plus tard le 26 mars.

 

Loïc Le Clerc

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