Zohran Mamdani, le socialiste qui rêve New York autrement

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Favori pour remporter la mairie de New York ce mardi, il incarne une gauche américaine qui s’assume et qui veut rassembler largement.

Voir surgir à New York, capitale mondiale du capitalisme financier, vitrine des inégalités les plus criantes, un jeune élu socialiste, c’est plus qu’un paradoxe : c’est un séisme politique. Dans la ville où l’argent est roi, Zohran Mamdani parle de classe. Car New York, ce n’est pas seulement le cœur battant de la finance. Une étude de 2023 le rappelait : un quart des New-Yorkais vit sous le seuil de pauvreté. Le Bronx, Queens, Staten Island… ces noms sont devenus synonymes de galère autant que de fierté. Et c’est là que Zohran Mamdani s’enracine.


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À 34 ans, il coche tout ce que le progressisme américain n’osait plus incarner : jeune, cultivé, urbain, diasporique et profondément socialiste. Né en Ouganda, fils d’un intellectuel marxiste ougandais et d’une cinéaste indo-américaine, élevé dans le Queens, il incarne cette Amérique du tiers-monde intérieur. Zohran Mamdani a tout compris du pouvoir contemporain : une communication léchée, un sourire ravageur, une éloquence qui claque, le tout au service d’un discours de fond. Il parle de lutte des classes avec les mots de tous les jours. De dignité comme d’un mot d’ordre. De race et de classe comme d’un même combat.

Ses propositions sont simples, concrètes, radicales : geler les loyers, rendre les transports publics gratuits, imposer les géants de l’immobilier, soutenir les travailleurs immigrés, repenser la police et la fiscalité, s’opposer de front aux milliardaires. Loin des abstractions, Zohran Mamdani parle de vie chère, de logements insalubres, de salaires minables. Son socialisme, c’est celui de la cuisine, du bus et du quartier. « Ce que nous faisons à New York, dit-il, c’est démontrer que la gauche peut gouverner sans renier ses idéaux. »

Zohran Mamdani ne s’oppose pas seulement à la droite trumpiste, mais aussi à l’ancien appareil démocrate. Il défie de front un parti embourgeoisé, coupé de la rue, des travailleurs, des loyers impayés. Alors il reconstruit une gauche de masse, patiente, concrète, joyeuse.

Zohran Mamdani ne s’oppose pas seulement à la droite trumpiste, mais aussi à l’ancien appareil démocrate. Il défie de front le maire sortant, l’ex-démocrate auquel Donald Trump a apporté son soutien. Dans cette trahison, Zohran Mamdani voit la confirmation d’un diagnostic : le Parti démocrate s’est embourgeoisé, coupé de la rue, des travailleurs, des loyers impayés. Alors il reconstruit une gauche de masse, patiente, concrète, joyeuse.

Aujourd’hui, sa candidature à la mairie de New York est un test : le socialisme peut-il conquérir la ville-monde ? Autre marqueur de courage politique : son soutien sans détour au peuple palestinien. Ce n’est pas un geste marginal, c’est un acte fondateur.  Zohran Mamdani avance, sans hargne ni haine. Avec une élégance rare. Et s’il réussissait ?

Une question demeure : que dit le reste des États-Unis d’une telle victoire ? Ceux des champs de maïs et des usines fermées, des Walmart et des diners ? Pour offrir une perspective crédible, il faut parler à tous et à toutes. C’est là que se jouera la véritable épreuve du feu : parler aussi aux travailleurs de la Rust Belt, aux caissières de l’Ohio, aux ouvriers du Michigan, aux paysans du Kansas. À tous ceux qui, un jour, ont cru à Donald Trump faute d’avoir entendu autre chose.

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