Une gauche au bord de la rupture

Image

La gauche cherche toutes les occasions de s’écarteler. Est-ce vraiment de saison ?

C’est quoi cette mauvaise blague ? Trump est en train de tout casser chez lui ; Milei propose ­­­­de revenir avant la période des Lumières (voir notre article) ; l’extrême-droite se déploie partout. Et pendant ce temps-là, on rejoue la guerre des gauches. Hier, Marchais contre Mitterrand ; aujourd’hui, Mélenchon contre Hollande, « madame Irma » contre « le capitaine de pédalo ».


TOUS LES JOURS, RETROUVEZ L’ESSENTIEL DE L’ACTU POLITIQUE DANS NOTRE NEWSLETTER

👉 C’EST ICI ET C’EST GRATUIT


Le grand cirque ne se limite pas aux noms d’oiseaux. Toutes les occasions semblent bonnes pour aviver les clivages les plus insurmontables. L’arrogance impériale de Trump menace l’Europe ? La gauche ressort ses vieux affrontements. Dans une récente tribune publiée par Le Monde une partie de la gauche (la plus à droite de la gauche) se prononce en faveur d’une Europe fédérale au risque de ranimer les préventions d’une autre partie (les plus à gauche de la gauche) qui redoute cette logique, surtout quand l’influence de l’extrême droite est en dynamique dans toute l’Europe. Mais comment constituer un front efficace contre le trumpisme, s’il n’y a pas d’Europe, si l’Europe se contente de rester ce qu’elle est, ou si elle se fédéralise sur la base du pire ?

La guerre des deux gauches pour légitimer deux candidatures à la présidentielle

S’il n’y avait que cela… Selon les jours, l’essentiel serait de choisir entre la gauche sociale et la gauche sociétale, entre la gauche des tours et celle des bourgs, entre la gauche du communautarisme et celle de la laïcité. Tout ça pour quoi? Pour légitimer le fait que, à la prochaine et inéluctable présidentielle, on doit se préparer à deux candidatures au moins : une insoumise et une sociale-démocrate bon teint. Et pour faire bonne mesure, on inscrit cet affrontement dans les localités. À Villeneuve-Saint-Georges, les insoumis arrivés en tête n’ont pas su faire de place à l’autre liste de gauche. Il n’y aura donc pas de fusion des deux listes de gauche. Pathétique.

Ce n’est pas à Regards que l’on récusera l’idée que la gauche est historiquement polarisée. D’un côté, la conviction que l’égalité ne peut se déployer pleinement au sein de logiques capitalistes qui la nient absolument ; de l’autre, l’idée que la seule voie réaliste est de tenter dans le système de réduire le champ des inégalités. Cette polarité est une réalité. Elle est aussi une source de dynamisme, si elle n’est pas marquée par un déséquilibre trop grand.

Le débat à gauche doit être assumé. La gauche y est parvenue dans le passé : pourquoi n’y parviendrait-elle pas dans le présent, dans une situation profondément changée. La question n’est plus de déterminer qui, de la droite ou de la gauche, est la mieux placée pour assumer la gestion de l’État dans le cadre républicain installé. L’enjeu est de dire si ce cadre sera maintenu ou si nous allons entrer dans une phase nouvelle, post-démocratique et « illibérale ». Certains à gauche ont pu rêver que venait le temps du grand chambardement, du dégagisme libérateur, propice à toutes les ruptures. S’il y a du chambardement et du dégagisme, c’est vers la pire des régressions qu’il est en train de nous porter. Inutile de croire que l’expérience du pire remettra l’histoire dans le bon sens, comme les communistes ont pu croire, au début des années 1930 : l’exercice du pouvoir par les fascismes n’a pas relancé l’onde révolutionnaire. 

La tension entre les deux sensibilités à gauche peut tourner au désastre

Dans le passé, il y avait concurrence à l’intérieur de la gauche, mais la gauche et la droite formaient deux ensembles de force globalement équivalente et la droite, plus ou moins libérale, restait républicaine. Aujourd’hui, la gauche est cruellement affaiblie et c’est l’extrême-droite qui domine.

Dès lors, la tension entre deux sensibilités à gauche peut tourner au désastre. Si « deux gauches » doivent se partager les maigres ressources électorales de la gauche tout entière, autant admettre que seule une personnalité de droite peut l’emporter face au Rassemblement national. Or ce calcul n’a rien d’assuré. Et même si, à l’arrivée, la droite « classique » l’emporte, ce serait une droite dont le point d’équilibre est déplacé vers son extrême.

À la différence d’autres périodes où la concurrence à gauche au premier tour préparait le rassemblement du second tour, la question de l’union tend à devenir première, notamment dans la perspective d’une élection présidentielle. Si la gauche veut ne pas être cornérisée, elle doit se rassembler. Et si elle veut regagner une majorité, elle doit écarter les logiques politiques qui l’ont privée du soutien populaire. Ainsi, elle doit s’écarter de la logique qui s’est amorcée en France autour de 1982-1983, qui s’est déployée dans le cadre européen du « social-libéralisme » et qui a connu son apogée entre 2012 et 2017, avec le quinquennat de François Hollande. Y revenir, au nom du « réformisme » et du « réalisme », serait une aberration.

En 2017 et 2022, les scores de Jean-Luc Mélenchon et le camouflet enregistré par les autres candidatures à gauche ont déplacé le curseur vers la gauche. Cela a débouché à deux reprises sur un rassemblement à gauche, sous l’étiquette de la Nupes, puis du NFP. À deux reprises, ce rassemblement s’est appuyé sur un programme, marqué par le poids électoral de Jean-Luc Mélenchon et de la France insoumise. Au-delà du détail des propositions, ce programme est un corps cohérent de propositions qui se nourrit de ce que la gauche de gauche a accumulé depuis 2002. Dira-t-on que c’est un programme de « rupture » ? Ce n’est pas un programme qui décide de la rupture avec un système, mais la logique générale de mobilisation qui suit ou ne suit pas la victoire électorale du programme. En 1936, c’est la grève qui impose la réalisation des grandes mesures du Front populaire ; après 1981, c’est l’atonie du mouvement social qui rend possible le retournement vers la « rigueur ». 

Ce n’est pas un programme qui décide de la rupture

Depuis 2022, la domination écrasante de Jean-Luc Mélenchon a déterminé la rapidité et l’allure générale du rassemblement. Il procédait de l’idée que les catégories populaires ne pouvaient être regagnées que par un retour aux valeurs fondatrices de la gauche. La base du rassemblement existe donc. Peut-être lui manque-t-il l’esprit et l’ambition d’un projet. La force de la gauche n’est ni dans un individu, ni dans un parti, mais dans un esprit d’unité et dans un projet dont le maître mot devrait être l’émancipation humaine. Si, au moment électoral décisif, ce n’est pas ce projet que nous mettons au cœur de la controverse publique, si l’enjeu énoncé est de savoir qui domine à gauche, nous n’aurons plus que les larmes pour pleurer. 

Cette conviction doit l’emporter. Chacun, à l’intérieur de la gauche, peut jouer sa partition, en fonction de son histoire et de ses convictions. Mais, à l’arrivée, ce ne seront pas « les » gauches qui se partageront les votes mais « la » gauche qui triomphera ou qui mordra la poussière.

Partager cet article

Actus récentes

Abonnez-vous
à notre NEWSLETTER
quotidienne et gratuite

19 commentaires

  1. François Albera le 29 janvier 2025 à 12:29

    N’y a-t-il pas contradiction à évoquer abstraitement « Marchais contre Mitterrand » et plus bas dire que « l’atonie du mouvement social » a permis le « tournant de la rigueur » après 1981 ? Fallait-il donc « ménager » Mitterrand au moment même où il opérait ce tournant ? De même Mélenchon stigmatise les risques de retour du PS au hollandisme. On peut discuter sa manière de faire et de dire et la paradoxale position de surplomb et d’observateur qu’il adopte en attendant « son heure ». Mais « l’éclatement » de la gauche que vous craignez à juste titre ne remonte-t-il pas plus haut : au moment où, ayant constitué le NFP, la gauche unie n’a pas su ou voulu utiliser cette unité retrouvée pour l’approfondir et mobiliser la société plus avant. Par exemple en constituant un « shadow cabinet » avec à sa tête Lucie Castet qui eût opposé terme à terme, décision pour décision les propositions de cette gauche aux décisions du gouvernement Barnier d’abord, Bayrou ensuite ? Il y avait là un outil pédagogique, mobilisateur à l’endroit de la population qui fasse sortir du discours dominant de l’absence d’alternative. Nulle composante – ni les écologistes, ni le PC, ni le PS, ni LFI – semble n’en voir eu seulement « l’idée ». En tout cas on n’en a pas entendu parler, aucune discussion n’a été engagée en ce sens. Il y a donc eu, à peine les législatives passées et le refus du président de charger Castet de former un gouvernement, division, chacun pour soi. La suite, ce qui se passe aujourd’hui est à l’avenant : comment s’entendre à Villeneuve-Saint-Georges quand les positions respectives se sont éloignées à ce point (le PS « négocie » [sic] avec Bayrou et s’effarouche çà et là d’un mot ou d’un geste, obtient des gains qui sont supprimés le lendemain, etc.; les autres, LFI compris, sont inertes). Il est évident que les « péripéties » électorales ne peuvent suffirent à créer un mouvement social, un mouvement d’opinion, la conscience qu’on peut « faire autrement » si aucun dynamisme n’est engagé, à l’écoute des protestations et luttes sociales et convaincu de leur donner une issue politique. C’est peu dire que les responsables de cette gauche, signataires de l’accord électoral du NFP, portent une lourde responsabilité dans cet enlisement qui permet l’aggravation de la droitisation extrême de la dite droite et maintenant dudit centre et permettra l’avènement, s’il a lieu, de l’extrême-droite à la tête du pays en 2027.

    • Piboudy le 1 février 2025 à 08:11

      Bonjour,
      je ne crois pas que l’on puisse penser possible que le NFP propose « un « shadow cabinet » avec à sa tête [X] qui eût opposé terme à terme, décision pour décision les propositions de cette gauche aux décisions du gouvernement ».
      Comme la NUPES, le NFP n’est pas une union des forces de gauche sur la base d’un programme partagé par les militants de leurs mouvements/partis mais bien un accord électoraliste fait à la va vite (tous ce sont exprimés sur cette capacité à faire vite) pour permettre à ceux qui n’ont pas d’assise locale d’avoir beaucoup de députés et aux autres de survivre quand leurs résultats électoraux s’effondrent.
      La division était présente bien avant Lucie Castet puisqu’elle est présente depuis toujours. La preuve à l’assemblée : il n’y a pas de NFP, il a 4 formations politiques indépendantes dont aucune ne peut garantir de rassembler toutes les voix « NFP ». Comme pour la NUPES.
      Les responsables de cette gauche sont responsables de nous faire prendre des vessies pour des lanternes et NOUS sommes responsables de les croire et les laisser faire.
      L’arrivée au pouvoir du RN est à mon avis inéluctable aujourd’hui. Peut-être aura-t-elle le même effet sur la gauche que la manifestation du 6 février 1934 : une réaction militante qui poussera les responsables politiques de gauche à faire taire leur ego quelques temps, histoire de ne pas laisser trop longtemps le pouvoir à l’extrême-droite, de le conquérir et appliquer enfin des mesures qui feront reculer les « capitalo-fascistes », la misère et la haine.
      Cordialement.

    • Hervé le 2 février 2025 à 19:29

      @F. Albera

       » LFI inerte « …. INERTE ? ….. Sans blague !

      Dès le coup de force du putschiste Macron, LFI a organisé des manifestations de protestations monstres dans toute la France, largement boudées d’ailleurs par le PS, déjà ! Pieds à pieds, LFI agit, imagine, travaille au renouvellement de son programme politique et fait en sorte stratégiquement de ne pas laisser les putschistes de Barnier à Bayrou, dormir tranquillement.

       » Inerte » …non mais vraiment, vous m’en direz tant ! …qu’est qu’on doit dire alors de EELV et du PC ? … / Je ne pale pas du PS puisqu’il soigne une fois de plus aux petits oignons sa trahison politique et la énième trahison électorale de son propre électorat- Non content de l’avoir matraqué réellement sous le mandat sinistre de Hollande & Valls, il lui vomit directement sur la tête, désormais…à suivre !

  2. Broca75005 le 29 janvier 2025 à 14:06

    Pour les socialistes, il faudra attendre que le RN ait fait 5 ou 10 ans avant d’accepter une logique du genre Conseil National de la Nouvelle Résistance. Et encore, ils peuvent être capables de liquider eux-mêmes les spartakistes (physiquement ?) en attendant l’arrivée des Le Pen.
    « Mon véritable adversaire, c’est le monde de la finance ! »

  3. MARC MAHIEU le 29 janvier 2025 à 14:58

    BONJOUR JE SUIS UN HOMME DE 76 ANS PUPILLE DE LA NATION MON PAPA MAQUISARS COMMUNISTE DU MORVAN REMONTAIS A LA
    SURFACE IL PROCEDERAIS A L’émaculation de MELENCHON ET DE SA BANDE ETPARDONNERAIS A WALLAUD DE CET FAIT AVOIR

  4. Bdpif le 29 janvier 2025 à 16:10

    Mais à l’arrivée, ce sont surtout les Français qui vont se retaper 5 ans avec la droite ou l’extrême droite au pouvoir.
    Comme à chaque fois que Melenchon se présente tout seul aux élections.
    Sauf que là c ‘est encore pire, car il jouis d’une image encore plus néfaste que les dernières fois.

    A chaque fois je vote pour lui, de par le fait qu’il est en position de force dans les sondages, et à chaque fois je me retrouve à voter Macron au second tour pour contrer le Pen.
    A chaque fois je vote pour lui tout en sachant qu’il ne passera pas au second tour, car je ne partage pas ses points de vue internationaux, et ne souhaite pas l’avoir comme chef des armées.

    Donc oui pour un programme économique, valide et non pas populiste.
    Car au pouvoir, il fera avec les éléments économiques et ne pourra pas appliquer son programme. Tout comme Mitterand en 82 83 avec le tournant de la rigueur
    Quand à la logique qui s’est amorcée en France autour de 1982-1983, inutile de dire que c ‘était une position de point de vue polique vers la rigueur, mais tout simplement des mesures pragmatiques pour éviter l’effondrement économique du au contexte international économique.
    Certains ont dis « Le socialistes nous ont trahis », mais c ‘est du populisme car ils auraient fait la même chose. Tout comme Tsipras par exemple en Grêce.
    Les insoumis feront la même chose ( Ils ne sont même pas fichus de sortir des réseaux sociaux des Etas unis d’Amérique, alors que celle ci est passé à l’extrême droite pure et dure, car ils en ont besoin pour la communication, ils feront la même chose au niveau économique, comme Mitterand en 1983)

    • Piboudy le 2 février 2025 à 08:53

      Bonjour,
      regardons les résultats LFI aux élections :
      P 2012 3 984 822 Avec le PCF
      P 2017 7 059 951 Avec le PCF
      P 2022 7 712 520 Seul
      E 2019 1 428 548 Seul
      E 2024 2 448 703 Seul
      Je crois que LFI et Mélenchon, qui jouissent d’une image désastreuse à chaque fois, n’ont pas à rougir de leurs résultats.
      Et sans remettre un Euro dans la machine à polémique, nous savons tous que si le PCF avait été avec LFI, COMME EN 2012 ET 2017, le résultat aurait été différent.

      Vous dites « A chaque fois je vote pour lui, de par le fait qu’il est en position de force dans les sondages ».
      Et si vous votiez selon vos convictions ? Les partis de gauche et leurs idées politiques en crèvent que l’on se plie aux sondages et au vote utile.
      Hier je votais communiste. Aujourd’hui, il me semble que ce parti ne choisit pas la bonne voie et que LFI propose mieux et a une meilleure vision de la société, donc je vote LFI.
      Il n’y a pas de sauveur suprême. Ce qui peut être en cause est la façon dont LFI fait les choses pour présenter ses idées et convaincre mais aussi comment NOUS faisons pour les aider si d’aventure nous étions de leur côté.

      Bien entendu, une fois au gouvernement c’est autre chose.

      Et là, il ne s’agira plus de LFI , du PCF, du PS, des Écolos et des autres partis. Il ne s’agira que de NOUS !
      En 1936, il aura fallu que les ouvriers se mettent en grève pour que le programme du Front Populaire soit réellement appliqué. Ce n’était pas une grève pour le soutenir mais pour le forcer à tenir ses « promesses ».
      En 1968 aussi, il aura fallu que les ouvriers se mettent en grève pour que quelque chose dans le monde du travail. Même s’il y a eu finalement peu d’avancées, sans cette grève, il n’y aurait rien eu !
      Et souvenez-vous de 1995. Les dernières grandes grèves !
      SI ces dernières années, il n’y a pas eu assez de mouvements pour faire reculer les gouvernements Sarkozy, Hollande et Macron, c’est bien parce que NOUS nous laissons menés par le bout du nez par les syndicats et que NOUS ne prenons pas assez en mains pour leur dire merde et allez jusqu’au bout.
      Je me souviendrais toujours de Martinez disant aux journalistes qu’ils iraient jusqu’au bout (j’étais à quelques mètres de lui !) et la fin de la grève en décembre 2019 après un mois qui n’aura servi à rien.

      Quand Nicolas Hulot a démissionné, il a dit « Je me suis sentis seul ». Je pense qu’il ne pouvait pas faire grand chose dans un gouvernement Macron mais : où étaient les écolos, ont-ils manifesté leur soutien à un ministre de l’écologie qui avait failli être leur candidat ? Réponse : nulle part et non.

      Tirons une bonne leçon de l’histoire : si la gauche revenait au pouvoir, il faudra NOUS manifester pour la forcer à appliquer son programme ET pour la soutenir contre ceux qui y feront obstacle.

      Cordialement.

  5. Patrick CARIOU le 29 janvier 2025 à 16:32

    Je partage cette analyse éclairante et nous sommes sans doute nombreux.
    Que faire pour les électeurs, sympathisants, militants de gauche aujourd’hui devant ces appareils et ces personnalités qui confisquent, assèchent et assomment le débat ?
    Mélenchon et Hollande règlent leur comptes .
    LFI, tous les matins, monte sur sa barricade, convoque son tribunal révolutionnaire et coupe le têtes de ses partenaires.
    Ces derniers, éparpillés, alimentent chacun leur petits feux de camps.
    Quelle réflexion, quelle destination définie et proposée, quelle stratégie, quelle communication, actions, unité ?
    Quelle mobilisation unitaire citoyenne ?
    Plus largement , la gauche, et au delà d’elle même, les idées de gauche vont mal, partout.
    A quoi bon d’essayer de prendre le pouvoir dans ces conditions ?
    Travaillons, renouvelons, imaginons, créons, puis rassemblons dans ces nouveaux contextes nationaux et internationaux.
    Reprenons de la force.
    En repartant de nos deux socles fondateurs: la déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen et la devise républicaine.
    On en est là.
    Au boulot.

  6. gadjo le 29 janvier 2025 à 18:08

    pour info : La France Insoumise vient de réactualiser le programme « l’avenir en commun » : un vrai programme de gauche !!!

    • Hervé le 2 février 2025 à 05:10

      @Gadjo

      Je vous remercie de rappeler l’essentiel au regard des propos tapageurs et fleurant l’ignorance confortable de monsieur Patrick Cariou. ( voir ci dessus ).

      Cela fait plus de quinze ans que  » le boulot « …. on s’y colle !

      Nous n’avons pas attendu que certains se réveillent quand le R.N est au plus haut et que le Parti Socialiste est au plus bas.

      EELV et les Insoumis sont au charbon, il y a une vraie production de pensée. LFI a d’ailleurs reconnu sa dette politique aux écologistes.

      Mais ailleurs, quid ?

      Quelqu’un peut-il m’éclairer sur le  » programme  » du parti socialiste ? Quel est t-il ? Où entend-on encore l’écho de leur pensée politique ?

      J’engage M.Cariou à cesser de croire à ses imageries ringardes et ridicules. Il devrait aller voir par lui-même le travail politique de la France Insoumise depuis quinze années plutôt que de colporter les âneries colportées par les télés et les radios bolloré ou même celles publiques telles que l’émission « les Informés » sur France Info de plus en plus pitoyable…

      Résister au trumpisme ordinaire est important pour encore prétendre agir en conséquence…et… à contrario !

  7. Pierre Defontaines le 29 janvier 2025 à 23:38

    « Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant : l’Europe l’union ! L’Europe l’union ! L’Europe l’union ! Mais ça n’aboutit à rien et ça ne signifie rien. »
    Oui, je sais, ce n’est pas un argument mais j’en ai marre de cet « unionisme ». Il y a désaccords entre les différents mouvements de gauche et il est indispensable de les exprimer. C’est peut-être dommage mais il est souvent indispensable de le crier si on veut être entendu dans le paysage médiatique actuel.

    • Pierre Defontaines le 4 février 2025 à 10:49

      « Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant : l’union ! l’union ! l’union ! Mais ça n’aboutit à rien et ça ne signifie rien. » Comme aurait dit un ancien bien connu.
      l’Europe aurait du être barrée.

  8. Lucien Matron le 30 janvier 2025 à 17:01

    Le programme qui a servi de base à la NUPES puis au NFP a été récemment adapté à la situation politique et économique actuelle ( Cf déclaration récente de LFI).. C’est un double signal pour la gauche : celui que LFI est plutôt en avance par rapport aux autres formations du NFP et celui qu’il y aura un candidat insoumis à la prochaine présidentielle ( sans doute JL Mélenchon qui n’a pas renoncé à cette ambition). Autrement dit, il ne faut pas s’attendre à une candidature unique de la gauche.
    Pour autant une victoire de la gauche reste possible. A quelles conditions ? Un état d’esprit unitaire et une volonté inébranlable de rassemblement pour gagner. Les Français ont voté massivement contre Macron et ses équipes successives, François Bayrou est mal parti, et seize millions de Français ont fait barrage républicain contre le Rassemblement National. Si la gauche, dans sa globalité, ne veut pas être vassalisée par Trump, Musk et leurs soutiens européens, elle a le devoir de se rassembler. Elle peut le faire localement, les municipales de 2026 seront un test grandeur nature ( même si Villeneuve Saint Georges est un contre exemple!) …Elle doit le faire nationalement. C’est possible.

  9. carlos_H le 31 janvier 2025 à 08:08

    M’enfin…. les deux « gauches », ce ne sont pas LFI et le PS, mais la gauche réformatrice et la gauche révolutionnaire (qui ne croit pas aux urnes).
    Le PS est un parti centriste et sa réticence a voter la censure ce jour en fait encore une fois la démonstration!!!!!
    Quant au programme, il y en a un a minima et c’est la FI et ses alliés du NFP qui le portent… NFP qui ferait bien de tirer leçon de tout ceci et d’exclure définitivement cette formation schizophrène qui persiste à s’appeler « socialiste » tout en servant de chien de garde a la liberale macronie!
    Une clarification est en effet nécessaire par respect pour les électeurs du NFP et force est de constater que celle ci ne viendra pas du PS qui n’assume même pas le bilan du Hollandisme 7 ans après !!!
    Si le NFP ne tranche pas, au vu de la montée récurrente de l’extrême-droite et de son accession probable au pouvoir à cause de l’inconsistance politique de partis de gauche qui se voulaient « responsables » tout en refusant la leur dans la dévalorisation de la parole politique, autant arrêter de perdre son temps à aller voter sans l’espoir d’une rupture réelle avec des politiques qui ont perdu le sens de l’intérêt général!
    Le NFP? Ce sera sans le PS ou c’en sera fini!

  10. sergio le 31 janvier 2025 à 15:16

    Le NFP est comme une voiture avec 4 pneus equilibrés – sans cela il y a sortie de route …..

  11. Jacquou le 1 février 2025 à 00:44

    C’en sera encore plus sûrement « fini » … si l’on cède à la tentation de l’isolationnisme dans l’ entre-soi « radical » ! C’est du moins ce que me semble vouloir dire l’article de Martelli , dont nous ne faisons sans doute pas tous la même lecture . Faire  » front populaire  » , ça ne peut pas commencer par exclure une partie de la troupe au premier faux pas !

  12. Jean-Pierre Boudine le 1 février 2025 à 18:54

    Il me semble que la dramatisation est néfaste. Précédent : la FI a voulu insister dramatiquement sur le fait qu’il n’y ait pas de liste unique aux Européennes, alors que le format de cette élection s’accommode naturellement de plusieurs listes. Aujourd’hui, les uns acceptent de rencontrer la gouvernement, d’autres (la FI) refusent, les uns sont pressés de faire voter une censure (la FI) d’autres acceptent (le PCF, EELV) d’autres se disent moins pressés de le faire. Rien de tout cela ne signifie que le NFP n’existe plus. Il existe, avec en son sein des divergences tactiques et stratégiques.
    Par contre, la question de la prochaine présidentielle est une pierre de touche. S’il y a plus d’un candidat il n’y a plus de NFP, c’est évident. Jean-Luc Mélenchon pense, depuis juin 2017, qu’il n’a aucun besoin de l’unité pour gagner l’élection. Certes, les scores obtenus en 2017 et en 2022 rendent plausible l’idée que Mélenchon puisse, en 2027, accéder au second tour. Mais il s’agit de gagner le second tour, et surtout, de gouverner. Or la gauche qu’incarne Mélenchon, non pas tellement sur le plan programmatique que sur ce que fait passer sa personnalité est fortement réductrice de ce qu’est la gauche, et plus encore de ce qu’elle peut être si une dynamique unitaire la porte.
    C’est pourquoi je dis que Mélenchon a tort et ses partisans font erreur. La candidature à la prochaine présidentielle doit absolument être décidée unitairement par le PS, EELV, le PCF et la FI. Elle doit, ensuite, être portée par une équipe unie, fraternelle, impliquant le monde politique, le monde syndical, le monde associatif, la société civile.
    C’est une condition sine qua non du succès, sachant que la route est longue et ne se limite pas au premier tour de la présidentielle. Et sachant que nous jouons gros.

  13. Hervé le 2 février 2025 à 04:56

    Monsieur Martelli est un puits de science politique, on a plaisir à le lire.

    Mais tout de même on se pince tandis que le Parti Socialiste après avoir ressuscité des morts, fomente une énième trahison politique !

    Non content d’avoir détruit hier, l’alliance de la N.U.P.E.S, le voilà désormais jetant aux orties non seulement le programme de N.F.P mais aussi les suffrages de ses électrices et de ses électeurs ! Quel est donc la fiabilité de ce parti politique qui après avoir pris acte devant son électorat d’accords politiques à long terme avec d’autres forces à Gauche, considère qu’une fois réélu avec les suffrages de toutes les composantes amies, plus rien n’a finalement autant d’importance et que ce que l’on a dit hier n’a plus de valeur pour le présent !

    Quel est ce trio de pieds nickelés ayant la carte du Parti Socialiste et qui baisse l’échine, la mèche au vent, devant un énième dirigeant usurpateur macroniste ; cet homme mielleux parmi d’autres coquins, qui refuse toujours lui aussi, les résultats du suffrage universel et ceux de l’élection législative de Juillet 2024 !

    M.Faure devrait être au gouvernement du NFP puisque lui comme d’autres, ont gagné les élections législatives de 2024 ! Et que fait monsieur Faure ? Il rampe tel un limaçon au pied des putschistes ! Il quémande quelques petites miettes de son pouvoir perdu, celui qu’il est incapable de prendre ou de faire respecter ! Il a même refusé de manifester pour réclamer son juste dû !

    Franchement, on se pince devant tant de servitude individuelle et collective.

    A quoi peut bien servir encore le parti socialiste ? A faire gagner le R.N ? A maintenir celles et ceux qui ont pillé le budget de la France depuis sept années et paupérisé un peu plus le peuple français ?

    M.Martelli ne répond pas à la douloureuse question suivante : de quelle substance est-il encore fait le Parti Socialiste tandis que son ex-secrétaire répète le sacro-saint cynisme de fin de règne :  » le programme politique, on s’en torche ! »

    Emmanuel Macron disait exactement la même chose il y a sept ans. On a vu le résultat !

    Que M.Faure prennent ses responsabilités. Nous verrons bien cette semaine prochaine où se trouve encore la Gauche et où elle finit :

    Messieurs, mesdames du Parti Socialiste, nous vous regardons. Il serait vraiment très important que vous votiez la Motion de Censure, vraiment très important.
    Pour nous et … pour vous !

    Restons vivants, ensemble, si possible…sinon et bien …Adieu !

  14. Laurent COLLET le 9 février 2025 à 19:07

    Roger MARTELLI est un historien sérieux et on doit toujours lire ses analyses avec intérêt.

    Je fais juste deux remarques :

    – contrairement à ce qu’il indique je ne pense pas qu’après 1981, c’est seulement  » l’atonie du mouvement social qui rend possible le retournement vers la « rigueur « . Le Parti socialiste est largement majoritaire seul à l’assemblée nationale et la représentation parlementaire communiste est laminée après l’échec de la candidature de Georges MARCHAIS.
    Qui allait relayer le mouvement social?

    – les électeurs de gauche ( précisément depuis 1981 je crois ) ont intériorisé la notion de vote utile à la présidentielle. Ils vont soutenir le candidat de gauche le mieux placé pour gagner, sans égard excessif pour le programme ou l’analyse politique rétrospective.

Laissez un commentaire