TRIBUNE. De l’indigne politique migratoire française
Avant que la loi Immigration ne parvienne à l’Assemblée nationale, début décembre, le Sénat s’est chargée de la « droitiser ». Avec, notamment, la suppression de l’Aide médicale d’État, l’instauration de quotas migratoires ou le durcissement du regroupement familial.
Paris. Mardi 7 novembre 2023. Le Sénat met les bouchées doubles dans ses propositions liberticides. Le spectre colonial danse dans l’hémicycle de la chambre haute. Trentième loi sur l’immigration en quarante ans. L’aide médicale aux sans-papiers est supprimée, remplacée par un dispositif minimal, une aide d’urgence circonscrite aux maladies graves, aux douleurs aiguës, aux suivis de grossesse, aux vaccinations, aux examens de médecine préventive. L’idée fallacieuse que l’aide médicale est coûteuse et socialement préjudiciable ne repose sur aucun fondement économique ou scientifique.
La gouvernance française pratique l’ostracisation dans tous les domaines. L’aide médicale représente une part infime des dépenses publiques de santé, à peine 0,5%. Les migrants ne sont pas détachables du corps social. Isoler une partie du tout expose toute la population. La politique migratoire tombe dans l’indignité totale. Sa publicité la rend plus honteuse encore. Les carences étatiques sont de plus en plus flagrantes. Selon les chiffres de l’Assurance maladie, seuls 50% des bénéficiaires potentiels ont recours à l’aide médicale, par ignorance ou par peur d’être arrêtés et expulsés s’ils se rendent à l’hôpital.
Jeudi 2 novembre. 3000 soignants lancent un appel : « Nous, soignants de toutes spécialités et de toutes origines, souhaitons nous opposer fermement au projet de suppression de l’aide médicale au profit d’un dispositif dégradé. Les conditions de vie difficiles sont responsables des problèmes de santé des migrants. Supprimer l’aide médicale aura un impact négatif sur la population entière. L’exemple malheureux de l’Espagne en témoigne. La restriction de l’accès aux soins des étrangers en 2012 a entraîné une aggravation des maladies infectieuses. Cette mesure a été finalement abrogée en 2018. L’exclusion des migrants de la protection médicale se traduira immanquablement par des retards de diagnostic, une détérioration des pathologies curables et des maladies chroniques, une prolongation des hospitalisations, une dégradation de la santé publique et finalement une désorganisation générale du système de santé. Leur santé, c’est aussi la nôtre. Nous, praticiens en libéral, à l’hôpital, en centre de santé, en protection maternelle et infantile, dans les structures de prévention, auprès d’associations, soignons les personnes sans papiers comme n’importe quels autres patients, conformément au code de déontologie médicale et au serment d’Hippocrate. Les politiciens attentent à l’honneur de notre profession. Restreindre l’accès aux soins à une population fragilisée sur la base d’un critère de régularité du séjour est contraire à la Constitution et aux droits de l’homme, qui stipulent que tout individu doit avoir accès aux soins quels que soient son origine et son statut. Nous refusons de faire une sélection parmi les malades ».
Une enquête établit une carte des pathologies fréquentes chez les immigrés subsahariens. Ils arrivent, dans leur quasi-totalité, en bonne santé. Ils contractent différentes maladies sur place. Ils sont surtout atteints d’affections cardiovasculaires, articulaires, respiratoires. L’hypertension artérielle touche une personne sur cinq. Le surpoids, le diabète augmentent particulièrement chez les femmes.1
La gouvernance française fait de la précarisation sa politique sociale. Les bidonvilles, lieux de désintégration sociale, poussent comme des champignons. Au-delà des baraquements le long des autoroutes, le nombre de précaires, français et immigrés, dormant dans leur voiture ou sous une tente isolée, ne cesse de croître. Ces damnés des villes n’entrent même pas dans les statistiques. Les habitants des bidonvilles sont aujourd’hui essentiellement des européens de l’Est, des Roumains, des Bulgares, des Moldaves. Les bidonvilles sont des bidonvilles. Les technocrates les appellent « campements illicites » pour atténuer le scandale.
La révolte récurrente des gilets jaunes est le meilleur baromètre de la paupérisation, de la fragilisation, de la marginalisation de pans entiers de la population. La misère se cache, se déplace, se propage. Les cantonnements se démolissent, se reconstruisent. La moitié des bidonvilles ont moins d’un an. Les discriminations perdurent.
- Parcours de vie et de santé des Africains immigrés en France, sous la direction d’Annabel Desgrées du Loû et France Lert, éditions La Découverte, 2017. ↩︎
Depuis quelques semaines, beaucoup de responsables politiques s’interrogent sur l’existence d’un fond antisémite des français…mais qui s’interroge sur la présence d’un racisme rampant ? Ici, c’est le cas, la loi sur l’immigration qui se prépare est le masque de ce racisme. Autre question : un film de 47 minutes pour montrer aux députés qui n’auraient pas encore compris les horreurs du Hamas, mais à quand la diffusion d’un film de 47 minutes montrant les horreurs de l’armée israélienne à Gaza ?
Le Sénat a adopté une version largement endurcie de la loi immigration qui va être examiné à l’Assemblée Nationale. Si certaines mesures pourraient ne pas être adoptées, la loi immigration ne peut sortir que durcie et promet une brutale offensive xénophobe et raciste.
C’est avec ces braves gens, démocrates humanistes , républicains qu’il fallait parait-il manifester contre l’antisémitisme , la haine.
La haine contre les migrants , les sans papiers, les persécuter c’est la République.C’est le camp du bien.
C’est comme ces grands esprits qui nous expliquent qu’il ne faut pas comparer le Hamas qui tue volontairement des enfants , avec l’armée Israélienne qui tue des enfants Palestiniens involontairement, en toute liberté sur les plateaux télés.