Réforme des retraites : la peur du pouvoir, le pouvoir de la peur
Tout ce qu’il reste à Emmanuel Macron, non pas pour gouverner, mais pour sauver sa tête, c’est la violence. Violence à l’égard des syndicats, des parlementaires et des manifestants.
Symboles du fossé qui s’est creusé entre les Français et leurs représentants : depuis le 49.3, les lieux de pouvoirs sont cernés par les forces de l’ordre ; les stations de métro fermées par « mesure de sécurité » ; les députés macronistes sommés de ne pas se montrer en public.
L’Assemblée barricadée, à quelques instants du vote de la #MotionDeCensureTransPartisane.
Entre la macronie et les gens, il y a les CRS. pic.twitter.com/xk9sMu1KDr
— Clémence Guetté (@Clemence_Guette) March 20, 2023
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>> #DÉBRIEF. Macron face à la détermination et à la violence
Ah d’accord. pic.twitter.com/UgZvutXonq
— Jérôme Latta (@jeromelatta) March 18, 2023
« Celui se déplace aujourd’hui prend des tomates dans la figure », livre une source ministérielle. Selon plusieurs sources ministérielles à franceinfo, Matignon a fait passer comme consigne de suspendre les déplacements de ministres sur le terrain jusqu’à nouvel ordre.
— Margaux Duguet (@MargauxDuguet) March 17, 2023
La Macronie a peur
Et la peur, comme chacun sait, est très mauvaise conseillère.
Ainsi, après avoir méprisé les syndicats en refusant tout « dialogue social », après avoir usé et abusé de tous les moyens légaux pour passer en force sa réforme des retraites au Parlement, le pouvoir n’a plus qu’un adversaire : la rue. Alors, Emmanuel Macron agit comme il a toujours agi face à la gronde démocratique : il criminalise – des centaines de personnes sont systématiquement interpellées, placées en garde à vue avant d’être, dans leur très grande majorité, relâchées faute d’absence d’infraction (voir ici, là ou encore là) – puis écrase.
Non content d’avoir interdit les manifestations, l’Élysée peut compter sur la préfecture de police, qui a littéralement lâché les chiens (la « BRAV », dans le jargon). Florilège, non exhaustif, des exactions. (Vous comprenez mieux pourquoi les syndicats de police veulent interdire que l’on filme la police…)
Des dizaines de manifestants sont interpellés, assis les mains sur la tête. Notre journaliste @LucAuffret a été éloigné de la scène #manif18mars #ReformeDesRetraites #manifestation pic.twitter.com/SzlufuKeSd
— QG le média libre (@LibreQg) March 18, 2023
2 streets medics violemment interpellés par la BAC à Lyon, le photographe @wildagaby qui filme est frappé, gazé, téléphone jeté au sol pic.twitter.com/9xVMTjyHn1
— 🦏 Babar le Rhinocéros 🦏 (@Babar_le_Rhino) March 18, 2023
« Laissez au moins passer l’enfant »
Alors qu’il n’y avait aucun débordement les forces de l’ordre se déploient et bloquent tout le monde. #Revolution #ReformedesRetraite #Manifestations pic.twitter.com/sL02Oco6EX
— AB7 Média (@Ab7Media) March 19, 2023
🔴 ALERTE – Tensions en cours à #Paris : violente charge des CRS.
Plusieurs journalistes au sol. #Acte5 #ReformeRetraites #MotionDeCensure pic.twitter.com/JJ6fWLqw4B
— Clément Lanot (@ClementLanot) March 20, 2023
Plusieurs dizaines d’interpellations violentes juste derrière la Bourse à Paris, lors d’une manifestation sauvage contre la #ReformeDesRetraites. Et la police (BRAV) a toujours autant de mal avec la liberté de la presse… j’ai fini par prendre un gros coup de bouclier dans le dos pic.twitter.com/6AkKiBIL8i
— THOMAS DIETRICH (@thomasdietrich0) March 20, 2023
Nasse à St Lazare.
Encore.
Et encore. pic.twitter.com/FqI6SEGhN7— j’dis ça j’dis rien (@jdicajdisrien) March 20, 2023
#Paris, charge et matraquage en série de la BRAV-M dans un cortège sauvage aux alentours de châtelet. #reformesdesretraites#blocage#DirectAN #ToutCramer#greve20mars #reformedesretraites #reformeretraites#MotionDeCensureTransPartisane pic.twitter.com/kMAk9DOfWP
— Jules Ravel (@JulesRavel1) March 20, 2023
Nasse et gazage au lacrymogène dans la rue la plus étroite de #Strasbourg
Résultat:1personne asthmatique a perdu connaissance@Prefet67 vous êtes censée assurer la liberté de manifestation et la sécurité des personnes et pas attenter à leur vie.Honte à vous#ReformesDesRetraites pic.twitter.com/pzI2OpEKrl— Léo-Paul Latasse (@LatasseLeo) March 20, 2023
🟡 Signalement n°5688
Violences contre plusieurs journalistes demandant à un policier son identification (RIO), comme imposé par la loi.#Paris, 20/03/23, Source 🎥 @tvyefr #ReformeDesRetraites #MotionDeCensureTransPartisane #ViolencesPolicieres pic.twitter.com/uOoclOAD55
— Violences Policières (@violencespolice) March 20, 2023
un membre de la #BRAV vient de mettre une droite à un manifestant #ReformeDesRetraites #directAN #greve20mars #manif20mars #Manifestations #MacronDestitution #MotionDeCensureTransPartisane #Borne #Macron pic.twitter.com/PQPn4n6fuG
— Timothée Forget (@xztim_) March 20, 2023
Après un tir de #LBD « Tiens ramasse tes couilles enculé ! » #ReformeDesRetraites #paris #manifestation #police #MontionDeCensure pic.twitter.com/HB9ftk9lAX
— BLAST, Le souffle de l’info (@blast_france) March 20, 2023
Des barbares.
🎥 @xztim_ pic.twitter.com/QAAcUSyX1m— Caisses de grève (@caissesdegreve) March 20, 2023
Pour rappel, la technique de la nasse a été jugée illégale par le Conseil d’État en juin 2021. Nul n’est tenu d’ignorer la loi… sauf le préfet de Paris ? Visiblement, puisque Laurent Nuñez assume totalement ce 21 mars.
A quoi ça sert d’avoir déclaré les nasses illégales si ceux qui en donnent l’ordre ne sont pas mis à pied dès le lendemain ?
— Lucas Godignon (@detoushorizons) March 21, 2023
Pour rappel (bis), la BRAV avait été dissoute après l’assassinat Malik Oussekine en 1986. Emmanuel Macron l’a réhabilité en 2019, pour répondre au mouvement des gilets jaunes.
Les flics ont peur
On ne saurait mieux dire qu’Anasse Kazib : « Cette nuit du lundi 20 mars est une véritable boucherie policière ». Même dans les rangs des forces de l’ordre, un tel déchaînement de violence commence à inquiéter. « J’ai peur qu’un de mes gars tue un manifestant », confie un commandant de compagnie de CRS à Mediapart. « Si vous voulez rester en vie, vous rentrez chez vous », lance un CRS, visiblement excédé, à des manifestants.
Le macronisme restera dans l’histoire de France comme ce moment où un CRS a pu dire : « Si vous voulez rester en vie, vous rentrez chez vous ! »#unmomentsansretour
pic.twitter.com/dlxg9leutq— Raymond Macherel (@r_macherel) March 20, 2023
Un mort en manif’ ? L’idée a déjà été évoquée, par l’entourage du chef de l’État, il y a quelques jours, lorsqu’un conseiller du Président expliquait : « Le seul scénario où [Emmanuel Macron] lâchera, c’est si Paris est en feu […] Un mort dans une manif ou un attentat ».
« Emmanuel Macron disait: Ce sera moi ou le chaos. On a Emmanuel Macron et le chaos »@TamTranHuy dans @28minutes sur @ARTEfr
— Gaël LEGRAS (@glegras) March 20, 2023