Occupy Sciences Po

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Après les campus américains, le mouvement de protestation des étudiants contre la guerre faite aux Palestiniens pourrait s’installer en France.

À n’en pas douter, l’occupation de Sciences Po Paris, en fin de semaine dernière, est un signal. Cela faisait longtemps – mais cela n’a rien d’exceptionnel – que les campus ne s’étaient pas mobilisés pour une cause internationale. Les inquiétudes, les angoisses que l’on nourrit pour les Palestiniens de Gaza inquiètent la jeunesse et pas seulement celle dite « des quartiers » – comme on dit avec une pudeur bien mal placée. Sciences Po adresse sa protestation au monde. Le deux poids deux mesures doit cesser, le massacre doit s’arrêter et un cessez-le-feu être signé.

Mais il s’agit aussi d’une interpellation à l’égard des autorités françaises qui n’agissent que trop peu pour faire avancer une solution immédiate mais aussi politique globale. Après avoir été hésitante, la France se positionne désormais à la suite d’autres pays, comme l’Espagne. Mais on attend de notre pays des idées, des propositions, des initiatives pour dénouer une situation devenue si inextricable. On attend des actes forts pour une solidarité immédiate et concrète vis-à-vis des Palestiniens et pour qu’un cessez-le-feu intervienne. On attend que la France cesse les ventes d’armes. Emmanuel Macron est directement interpellé.

La société française dans ses diverses composantes aussi est bousculée : les étudiants exercent une pression contre les relations as usual avec Israël. La situation justifie des boycotts, des remises en cause de partenariats culturels ou économiques. Les universités échangent avec celles de Jérusalem : peut-on continuer en détournant le regard ? C’est aussi cette question qu’ont posé les étudiants de Sciences Po. Les formes de protestation peuvent trouver des liens avec des Israéliens qui s’opposent à la politique de Netanyahou. Par exemple dans la tech, le cinéma, le droit. 

Mais la protestation doit s’attacher à s’élargir et rassembler. Les mots, les symboles doivent être utilisés avec scrupules. La conscience de blessures et de sensibilités de toute part doit conduire à la mesure et à l’écoute. Sinon, c’est la division et le retrait du plus grand nombre qui se poursuivraient.

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