Macron et Attal, les imbéciles heureux au service du RN

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La stratégie du pire mise en place par l’exécutif est en train de se transformer en la pire des stratégies.

« Désigner son adversaire revient à choisir son successeur », rappelait il y a peu l’historien Patrick Boucheron. C’est exactement ce qu’est en train de faire l’exécutif avec l’extrême droite du Rassemblement national en convoquant coup sur coup deux débats – « discussions » si l’on s’en tient au lapsus de la tête de liste macroniste Valerie Hayer : entre les deux seconds Attal et Bardella, et entre les deux présidents Macron et Le Pen. 

La stratégie de Renaissance dans la dernière ligne droite avant les élections européennes est claire : tenter de sortir du référendum pour ou contre Macron et le remettre sur le terrain du référendum pour ou contre l’Europe quitte à simplifier jusqu’à la caricature et leur position et celle de l’extrême droite. Car lorsqu’il remet en cause, au plus fort de la crise des agriculteurs, le Green New Deal voté au Parlement européen, le gouvernement ne fait pas montre d’un européisme débordant. Et il semble loin le temps où le RN portait le Frexit comme un étendard puisque maintenant, avec ses alliés européens (de Matteo Salvini à Viktor Orban), ils sont en train de définir les contours de leur Europe.

Le parti présidentiel tente d’user jusqu’à la corde le barrage contre l’extrême droite qui désormais s’étendrait à l’Europe. Il est vrai que la progression des deux groupes d’extrême droite européens est menaçante sur l’ensemble du continent. Renew se veut le plus solide rempart contre l’extrême droite en France et en Europe. Vraiment ? Cet argument se fracasse sur la réalité des pratiques. En ce moment même , le parti allié des macronistes au parlement européen négocie un accord de gouvernement avec l’extrême droite de Geert Wilders.

En France, en sept ans, les gouvernements d’Emmanuel Macron ont repris à leur compte et transformé en normes des pans entiers du programme de l’extrême droite, en des matières comme la sécurité ou l’immigration. Aujourd’hui encore ils ont besoin de leur apport pour faire adopter la loi sur la modification du corps électoral en Nouvelle Calédonie. Les députés Renaissance ont participé à la banalisation et la normalisation du RN en l’intégrant dans les cercles du pouvoir à l’Assemblée nationale. Pire, ils excluent régulièrement la gauche du « champ républicain » et accordent au RN le rôle de principale opposition et d’alternative. La plus grande réussite du camp Macron en sept ans de pouvoir, c’est peut-être la carrière de Jordan Bardella et le passage du rêve au possible de l’entrée de Marine Le Pen à l’Élysée.

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1 commentaire

  1. Lucien Matron le 21 mai 2024 à 11:44

    La cible privilégiée de Macron et Cie n’a jamais été le Front National devenu Rassemblement National. Au contraire, il a voulu en faire un adversairec contre lequel en jouant la politique du pire, il pensait récolter les fruits électoraux…Dans un premier temps cette strategie s’est avérêe payante lors des deux dernières présidentielles. Cette politique atteint aujord’hui ses limites. En déplaçant sans cesse le curseur de sa politique vers la droite, Macron a largement contribué à la banalisation puis à l’ascension du RN. De la même façon, les milieux du patronat et de la finance, sont prêts à s’occommoder du RN, voire a lui faire allégeance pourvu que celui-ci ne touche pas à leurs petites affaires. C’est un retour de près d’un siècle en arrière, pour ceux qui ont toujours préféré  » Hitler au Front Populaire » !

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