Les « unionistes » cherchent la stratégie gagnante pour « éteindre » la candidature Mélenchon

Après La Meute, les partisans d’une candidature unique à gauche en 2027, sans le candidat de LFI, oscillent entre inquiétude et espoir avant le congrès du PS.
Promis, juré, ils ne sont « pas obsédés » par Jean-Luc Mélenchon. Les « unionistes », cette petite bande d’élus qui a contribué à former la Nouveau Front Populaire (NFP) aux dernières élections législatives, n’ont pas renoncé à faire émerger une candidature commune en 2027… sans le candidat de LFI, faut-il le préciser. C’est pourtant le nom du tribun de la gauche qui est sur toutes les lèvres et dont l’ombre plane sur toutes les discussions. Avec les anciens insoumis comme Clémentine Autain, François Ruffin, Alexis Corbière, qui siègent désormais sur les bancs des écolos, mais aussi leur cheffe Marine Tondelier, la haute fonctionnaire Lucie Castet, la députée PCF Elsa Faucillon ou encore la maire socialiste de Nantes et numéro 2 du PS, Johanna Rolland, ils ne se parlent pas « tous les quatre matins » et toujours avec une « grande prudence », voire « un brin de parano », confie l’un d’eux.
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Échaudés par les sarcasmes de presse – Libération avait révélé que certains d’entre eux se retrouvaient autour d’une salade de pommes de terre portugaises – et de leurs adversaires, le groupe réfléchit à une autre stratégie après la parution de La Meute, ce livre choc qui accable Jean-Luc Mélenchon et la direction de LFI. Officiellement, ils n’ont plus de contact avec leurs anciens camarades. « C’est silence radio », soupire Clémentine Autain. Mais les ponts ne sont pas totalement rompus avec tous les insoumis, selon nos informations. « Il y en a, en dehors des trentenaires qui ont été promus suite à la dernière purge, qui gardent le sens de l’amitié », observe un rescapé sous le sceau de l’anonymat.
« Le sujet, ce n’est pas Jean-Luc mais de se demander comment on créé les conditions d’une candidature commune pour battre le RN. »
Alexis Corbière, député ex-LFI
« Le sujet, ce n’est pas de se positionner par rapport à Jean-Luc mais de se demander comment on créé les conditions d’une candidature commune pour battre le Rassemblement national en 2027 », affirme à Politis Alexis Corbière. Son discours semble pourtant empreint d’un soupçon de nostalgie: « Avant, Jean-Luc avait le verbe vif, mais ça l’empêchait pas d’entretenir une certaine souplesse avec le reste de la gauche et de bâtir des ponts », se remémore l’ancien compagnon de route de l’insoumis en chef. La déferlante médiatique autour de l’ouvrage a laissé des traces. « J’ai passé ces deux dernières semaines loin des réseaux sociaux face au shitstorm provoqué par cette enquête », s’épanche l’un de ses camarades. Dit autrement, cela donne : « L’hypothèse d’une candidature de Jean-Luc Mélenchon en 2027 ne peut être éteinte qu’avec un candidat unitaire ». Même s’ils ne veulent pas hurler avec la meute, les anciens « purgés », comme ils se surnomment entre eux, ont conscience que ce livre donne de la résonance à leurs revendications. « Le réel, ce sont les élections et ce qui va peut-être faire bouger LFI, ce sera peut-être les municipales. Ils vont découvrir que c’est une élection avec une grammaire différente des législatives », ajoute Alexis Corbière. « Notre responsabilité ultime, c’est de tout faire pour que le RN ne gagne pas en France et donc que la gauche doit être au second tour de la présidentielle. C’est notre matrice », répète à son tour Johanna Rolland, comme un mantra.
C’est pour cette raison que Lucie Castet a lancé l’appel du 2 juillet. L’ancienne candidate du NFP au poste de première ministre invite les chefs de partis à se rassembler pour la « primaire des gauches la plus large qu’on n’ait jamais proposée ». Le tout après le congrès des écolos et des socialistes et la fin des élections municipales. Une nouvelle tentative après son initiative « Gagnons ensemble », lancée avec Marine Tondelier et peu appréciée par les Insoumis, jusqu’alors plutôt conciliants avec elle. Clémentine Autain plaide en tous cas pour « ne pas perdre de temps » face à « la menace de l’extrême-droite ». « Il faut sortir des conciliabules, on ne va pas y arriver en additionnant les petits partis. La condition pour gagner, c’est de créer une dynamique comme on l’avait fait pour le NFP », affirme la députée.
Contradictions et maladresse
Reste une inconnue, le congrès du Parti socialiste, qui aura lieu du 13 au 15 juin. L’actuel premier secrétaire Olivier Faure a réussi à bâtir des relations de confiance à l’Assemblée avec ses partenaires de la défunte Nupes. « Si Olivier n’est pas reconduit, ça va être compliqué », s’inquiète Clémentine Autain. « Si c’est Nicolas Mayer-Rossignol qui est désigné, c’est terminé, autant donner les clefs du camion à Raphaël Glucksmann », résume l’un de ses camarades. C’est pourquoi Olivier Faure porte l’idée d’une plate-forme commune, sans LFI, à ce stade. « Olivier dit une chose simple, c’est que Mélenchon sera coûte que coûte candidat à la présidentielle et il n’attendra personne. Donc, l’objectif, c’est de ramener autour de nous des électeurs insoumis et même des cadres LFI en créant une dynamique », assume l’un des lieutenants du patron du PS. « On a réussi deux fois à créer les conditions de l’union », rappelle fièrement Alexis Corbière. « Les électorats ont fusionné même s’il y a eu de l’irritation, il faut maintenir l’acquis du NFP », martèle l’élu de Seine-Saint-Denis.
Reste que les membres de ce groupe devront d’abord s’affranchir de leurs propres contradictions. En dehors d’Alexis Corbière, de François Ruffin et de Marine Tondelier, les autres ne semblent pas chauds pour s’allier avec LFI pour tenter de remporter l’Elysée en 2027. S’il répète que la gauche « est plus forte ensemble », le député de la Somme a, une fois de plus, crispé ses petits camarades en annonçant dans Libération le 20 mai qu’il voulait une primaire à gauche… pour la gagner. « Ça a été mal pris, François est souvent maladroit », s’agace l’un d’eux. « Il a voulu dire qu’il ne voulait pas d’une primaire pour se ranger derrière un social mou », démine l’un de ses soutiens. Le député de la Somme, réputé pour faire cavalier seul, avait pourtant donné des gages en acceptant le rassemblement du 2 juillet. Même tentation du côté de Marine Tondelier. « Perdu pour perdu, autant qu’on mette un troisième candidat écologiste entre Jean-Luc Mélenchon et Raphaël Glucksmann », mettait en garde la patronne des écolos en conférence de presse le 6 mai. Avant de reconstruire l’union à gauche, les « unionistes » devront la maintenir dans leurs propres rangs.
Il n’y aura pas de victoire contre le RN et ses alliés zemmouristes, ciottistes, sans une gauche rassemblée sur une plage forme commune. L’ ensemble des acteurs de la gauche a parfaitement intégré cette situation. La question de la candidature à la présidentielle pollue les débats et attisent les feux de la désunion . L’ omnipotence du président dans la constitution est un frein et un piège tendu à la gauche par les concepteurs de cette constitution. La gauche est piégée et n’a pas encore trouvé les bonnes solutions pour s’en sortir.
La première chose serait que les partis anti-RN qui veulent y aller sans Mélenchon, doivent d’abord écrire un programme qui grosso modo ressemble à celui de juillet dernier. La question de la social démocratie libérale à la Tony Blair ou Hollande, ou la rupture ? Il va falloir trancher ! Ce n’est pas gagné entre tous ceux qui ont des hautes prétentions sans avoir le charisme pour entrainer les classes populaires ! Le réservoir d’électeurs de Mélenchon est encore du coté des abstentions, c’est là qu’il fait vraiment la différence avec le bloc bourgeois de gauche. Il va falloir se positionner sur les questions de Gaza, de l’Algérie, des créoles, la nouvelle Calédonie, les retraites par capitalisation, les musulmans en France et bien d’autres sujets qui ne sont pas que des sujets sociétaux pour classes sociales aisées. Si « on » reste sur le cœur des électeurs qui votent par principe (classes moyennes sup et seniors) il vaut mieux aller à la pêche ces jours d’élection. Le coup de « Hollande ennemi de la finance », ca ne marche que une fois. Il va falloir être crédible mais si vous choisissez un Glucksmann ou autres turlupin.e.s , vous aurez le soutien de la presse mainstream de droite et RN, c’est un bon lot de consolation en attendant 2037, non ?
L’union ne peut se faire que sur des idées qui traversent mais transcendent les cultures des partis.
La gauche ne pourra vaincre le RN que sur des mots d’ordre nouveaux.
PROTEGER ET REPARER !
A gauche, on peine à comprendre pourquoi le programme « social » du RN, flou et en trompe-l’œil, est plus écouté que les programmes sociaux plus ou moins radicaux des partis du NFP. Les électeurs RN, hors les idéologues fachos qui en forment le noyau dur, ne votent pas ainsi parce qu’ils sont « fâchés » mais parce qu’ils ont peur de l’avenir, qu’ils se sentent abandonnés, qu’ils craignent le déclassement…
Le programme social du RN, dont en vérité tout le monde se fout, ne sert qu’à déculpabiliser le vote. Mais même chez eux, le racisme, la xénophobie, la sécurité, les mœurs – qui sont les piliers de l’extrême-droite – sont moins déterminants que le désir de vivre tranquillement, dans un « comme avant » pourtant impossible. On a pu noter avec surprise et incompréhension qu’une grande partie du vote RN ne tenait compte ni de la faiblesse de son programme ni de l’indigence de ses candidats. On ne peut le comprendre que par la peur et le désespoir.
Il ne sert à rien de promettre un avenir meilleur, les citoyens n’y croient plus. Il ne sert à rien d’embarquer les citoyens dans une colère salutaire qui leur ferait retrouver le chemin de la gauche. La colère mène soit au fascisme, soit au totalitarisme, jamais à la démocratie.
Nous devons au contraire apaiser nos concitoyens et nous-mêmes ! Notre seule promesse qui aurait une chance d’être entendue serait de les protéger, et de réparer ce qui doit l’être.
Beaucoup de propositions des gauches sont déclinables sur la base de ce principe, les différentes sensibilités devraient se donner pour tâche de construire un argumentaire commun, avec quelques mesures phares.
Cela ne devrait pas aboutir à la rédaction d’un programme de gouvernement ! Un programme précis ne peut qu’être trahi par la réalité du pouvoir, ou jouer le rôle d’arme totalitaire aux mains de quelques-uns…
Il faut des lignes de force, qui rassurent les faibles et enthousiasment les militants, qui prémunissent aussi de dérives droitières.
Bon. Je crois que n’avons pas le choix.
Nous devrons voter Malenchon. je ne l’aime pas. il me fait peur à l’international.
Pour moi il n’a pas de valeur de Gauche.
Mais je vais voter pour lui car je n’ai pas le choix.
Pour moi j’étais plus pour le PS, le PCF ou les ecolos. Mais ca ne sert à rien. Melenchon se présentera seul de toute façon, éliminant mathématiquement tout les autres partis de Gauche.
De plus, ses militants n’iront pas voter contre Lepen au second tour si Melenchon n’y est pas présent
J’irais donc voter pour lui, non pour son programme, mais parce que j’ai la trouille de lui, tout simplement, de me ramasser du Faxchsime au second tour à cause de lui même. Ou des represailles, s’il passe au pouvoir.
J’en appelle donc à tout les autres partis de ne plus présenter de candidats et de collaborer avec Jean Luc Melenchon. De voter pour lui, pour éviter l’hécatombe. De lui obeir. Nous n’avons pas le choix. Et peut que ce sera moins pire qu’un parti fachiste, qui sait ….
Prendre ma carte à LFI, par trouille, pour ne pas avoir à subir les représailles de ses militants.
Mais je n’irais quand même pas faire du porte à porte comme les témoins de Jehova, ni à lui donner un centime.
En priant le ciel qu »il n’arrive pas au second tour à cause de mon vote et que ses militants votent contre le RN au second tour.
Il n’y plus rien à espérer, autant collaborer avec lui pour nous protéger de lui même.
Bien sur…. bien sur… Sinon, y’a un moment où l’on parle programme? Et éventuellement de ce qu’il vaut (une fois qu’il y en aura 1) ? Ce « nouveau » « nouveau » front populaire renoncera-t’il à le défendre dès qu’on lui fera le reproche de « ne pas chercher le compromis » avec le centre dont la couleur tire vers les réactionnaires et les racistes (c.f. dernière proposition d’Attal) ? L’expérience du NFP montre que ce genre d’union n’aura la force que de son plus faible maillon… A ce titre, j’espère pour eux que le PS n’en fera pas partie!!!
Pour l’heure, il y a notamment un avantage important pour LFI : l’assemblée constituante! Avec un peu de chance, ca marquera la fin des écuries politiques « professionnels » si on arrive jusque là… Pour le coup, il est sûr que je voterai pour ceux qui porteront le programme « l’avenir en commun ». Quand bien même je ne serai pas OK sur la totalité des 831 mesures ou avec ce qui est dit dans les dizaines de livrets thématiques, au moins j’ai la consolation de savoir où je mets les pieds, contrairement aux autres acteurs de la gauche!