Le NFP en PLS

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Le Nouveau Front populaire n’est plus nouveau, mais est-il encore un front et peut-il rester populaire ?

Groggy par son échec à imposer Lucie Castets comme première ministre, le NFP semble vraiment en grande difficulté. Ce week-end nous l’a montré une fois encore : les forces centrifuges sont à l’œuvre. On ne fera pas la recension des coups de canifs portés par les uns puis par les autres à l’accord scellé à la hâte sur les décombres de la Nupes. Toujours est-il que d’intergroupe à l’Assemblée nationale il n’y pas, que Lucie Castets ne sera pas candidate aux législatives en Isère et que deux candidats de gauche vont sans doute s’y affronter.


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Il y a seulement quatre mois, pour faire face au danger RN, l’histoire, la grande, a été convoquée. S’il n’y avait pas eu le Nouveau Front populaire, l’alternative à la Macronie défaite aurait été réduite à la droite « classique » et au Rassemblement national. Dans l’état de délabrement de la politique institutionnelle, le pire aurait gagné. Or, il y a eu le NFP. Il n’a pas gagné, il est resté très minoritaire, mais il a été le pôle de rassemblement le plus nombreux en voix et en représentation parlementaire : ce n’est pas rien !

Les forces de gauche s’étaient heureusement ralliées à la formule lancée par François Ruffin. Le plus facile aura été de se réunir autour d’un programme : cela avait déjà été fait en 2022. La répartition des circonscriptions s’est elle-même faite sans trop de douleur. La majorité « en bas » s’est réjouie de l’union : parce qu’à gauche, on sait depuis 1934-1936 qu’il vaut mieux être unis que divisés. Mais, « en haut », il n’est pas sûr que tout le monde ait la même idée. Les plus puissants – LFI et le PS – aiment l’union, mais à leur avantage. Le PS la veut pour se passer de LFI ou pour éviter son hégémonie écrasante. LFI veut l’union, mais à condition d’en être le chef d’orchestre, surtout à l’élection présidentielle. Quant aux autres, ils savent que, pour exister, il leur faut s’afficher unitaire.

Que vaut une union des mots et, dans les faits, une culture de la concurrence et de l’hégémonie ?

Reste que même réunie, la gauche reste minoritaire. Elle a un programme, mais elle n’a pas un projet de société, capable de parler à la raison et au cœur. Elle a des propositions, mais elle n’a pas un discours crédible et attractif sur la manière dont elle va le mettre en œuvre, avec qui, dans la France, l’Europe et le monde tels qu’ils sont ? La gauche promet, mais on a, hélas, appris ce que valent les promesses, surtout celles des partis.

L’union est donc un passage obligé pour éviter le cataclysme, mais elle ne vaut que si elle n’est pas seulement entre partis, que si elle ne sert pas seulement à distribuer les postes. Que vaut une union des mots et, dans les faits, une culture de la concurrence et de l’hégémonie ? Trop souvent, l’union se bricole à la hâte, se constitue par défaut, pour faire vivre sa boutique et sauver des sièges. Cela ne peut permettre à la gauche politique d’être à la hauteur, ni que la France retrouve ses valeurs propulsives, celles de l’égalité-liberté-citoyenneté. La vérité est crue : au travail, ensemble !

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3 commentaires

  1. RARA le 21 octobre 2024 à 14:22

    Toujours aussi idiot, vide et creux… Je pense que chatGPT fait mieux.

    • Michel Rieu le 24 octobre 2024 à 10:28

      Faites-mieux !

  2. Michel Rieu le 24 octobre 2024 à 10:27

    Je cite
    « (La gauche) a un programme, mais elle n’a pas un projet de société…
    Elle n’a pas un discours crédible et attractif…
    … au travail, ensemble ! »
    Je suis d’accord. Quelle société « juste, écologique, démocratique », imaginons-nous, proposons-nous, mettons-nous en débat ?
    Si les partis n’ont pas cette vertu, comment fait-on ? N’est-ce à tous les citoyens engagés, aux associations, aux intellectuels, aux journalistes, etc., de se mettre au boulot. les incantations et interpellations à la cantonade resteront vaines.
    Et donc Regards peut être un laboratoire d’idées, un espace de travail. Pas seulement un lieu ou s’expriment des individualités. Allez, au travail !

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